Provided by: kernel-package_12.036+nmu3_all bug

NOM

       make-kpkg - Construction de paquets Debian du noyau à partir des sources du noyau Linux

SYNOPSIS

       make-kpkg [options] [cible [cible ...]]

DESCRIPTION

       Cette  page de manuel décrit l'utilitaire Debian make-kpkg, utilisé pour créer les paquets
       Debian concernant le noyau. Cet utilitaire doit être lancé à partir du  répertoire  racine
       des  sources du noyau Linux, noyau qui doit avoir été préalablement configuré (à moins que
       vous n'utilisiez la cible « configure »). Normalement, si kernel-package ne trouve pas  de
       fichier .config dans le répertoire courant, il essaye absolument d'en trouver un autre qui
       fera l'affaire (en fait, un fichier de configuration déjà pré-réglé pour les noyaux Debian
       sur  cette  architecture) puis lancera un make oldconfig pour permettre à l'utilisateur de
       répondre à toute nouvelle question. Typiquement, vous exécutez cette commande en tant  que
       root  ou  avec  fakeroot,  ou  encore en indiquant à make-kpkg comment devenir root, comme
       ceci :

            make-kpkg --rootcmd fakeroot kernel_image

       Le paquet Debian sera créé dans le répertoire père des sources du noyau depuis  lequel  la
       commande a été lancée.

       De  plus,  sachez  que  certaines  versions  de gcc ne fonctionnent pas très bien avec les
       sources du noyau (gcc 2.95 rencontre des problèmes de compilation du noyau si on n'utilise
       pas  l'option  de  compilation « -fno-strict-aliasing »). Ce problème a été réglé pour les
       noyaux récents (les séries 2.2 et 2.4 n'ont pas ce  problème)  (je  crois  que,  pour  les
       noyaux plus anciens, vous risquez d'avoir à modifier le Makefile). Vous pouvez indiquer la
       version de gcc à utiliser pour la compilation du noyau en définissant les variables CC  et
       HOSTCC  du  Makefile  (le  Makefile  du  premier  niveau). Cela se fait tout simplement en
       définissant la variable d'environnement MAKEFLAGS. Pour voir, essayez :

         % KBUILD_VERBOSE=1 MAKEFLAGS="CC=gcc-4.4" make-kpkg configure

       KBUILD_VERBOSE affiche le détail des commandes qui sont lancées (consultez le Makefile  de
       premier niveau afin de connaître les variables qui peuvent être définies).

       Attention : Ne définissez pas l'option -j directement dans MAKEFLAGS, cela risque de faire
       échouer la construction. Utilisez CONCURRENCY_LEVEL comme défini plus  haut.  L'option  -j
       peut aussi être utilisée.

OPTIONS

       --help Afficher un message d'aide.

       --revision numéro
              Modifier  le  numéro  de  version  pour  les paquets construits par celui donné par
              l'argument numéro. Cela impose plusieurs contraintes : la version ne doit  contenir
              que  des  caractères alphanumériques ou les caractères ~ + . (tilde, plus et point)
              et doit contenir un chiffre (Consultez le manuel Policy pour plus de détails). Vous
              pouvez  éventuellement préfixer le numéro de modification par un chiffre suivi d'un
              deux points (:). La valeur par défaut est 10.00.Custom  à  moins  que  la  variable
              d'environnement  DEBIAN_REVISION_MANDATORY  ne  soit définie, auquel cas une erreur
              sera produite si la modification n'est pas indiquée sur la  ligne  de  commande  ou
              dans   le   fichier  de  configuration.  Conseil :  Vous  pouvez  le  configurer  à
              $(version)-<truc> dans le fichier de configuration pour que le  numéro  de  version
              amont précède la chaîne personnalisée <truc>.

       --append-to-version toto

       --append_to_version toto
              L'argument toto est ajouté à la valeur de la variable EXTRAVERSION présente dans le
              Makefile du noyau. Puisque EXTRAVERSION fait partie de la version du noyau, il  est
              aussi  ajouté  au  nom du paquet, et de ce fait doit obéir à la politique qui régit
              les noms de paquet. Ce qui signifie qu'il ne doit  contenir  que  des  caracactères
              alphanumérique  en  minuscules  et  des  caractères ~ - + . (tilde, point, tiret et
              plus). Les majuscules sont interdites selon la Charte pour les nouveaux paquets. Si
              la   variable   d'environnement  IGNORE_UPPERCASE_VERSION  est  définie,  make-kpkg
              changera la casse en minuscules pour le numéro  de  version  défini  soit  dans  le
              Makefile  ou  dans  le  fichier  localversion.  Cette option outrepasse la variable
              d'environnement APPEND_TO_VERSION.

       --added-modules toto

       --added_modules toto
              Cet argument se présente sous la forme d'une liste de modules additionnels  séparés
              par  des  virgules (modules non inclus dans l'arborescence principale du noyau) que
              vous souhaitez construire lorsque vous invoquez les cibles modules_truc. Vous devez
              indiquer  le chemin complet des répertoires contenant les modules, ou simplement le
              nom du module s'il peut être trouvé dans MODULE_LOC,  qui  pointe  par  défaut  sur
              /usr/src/modules. Le comportement par défaut compile tous les modules qui sont dans
              MODULE_LOC, quand les cibles modules_truc sont demandées.

       --arch truc
              Pratique pour définir l'architecture quand vous utilisez la compilation croisée. Si
              vous  ne  faites  pas  de  compilation  croisée, l'architecture est automatiquement
              déterminée. On peut obtenir le même résultat en réglant la variable d'environnement
              KPKG_ARCH.  Cette  valeur doit correspondre au contenu de DEB_HOST_ARCH_CPU lorsque
              dpkg-architecture est exécuté sur la machine cible, et elle peut correspondre à une
              autre architecture dans le cas d'un ensemble multiarchitecture (comme i386/amd64).

       --cross-compile truc

       --cross_compile truc
              Pratique  pour définir la chaîne cible quand vous faites de la compilation croisée.
              Utilisez la cible fantôme « - » si vous construisez pour les  autres  architectures
              dans  le  cas  d'un  ensemble multiarchitecture, comme i386/amd64. Le même résultat
              peut être obtenu en définissant la variable d'environnement. Notez bien que cela ne
              règle  en  aucune  manière le compilateur que le processus de construction du noyau
              doit  utiliser.  Si  le  compilateur  par  défaut  utilisé  par  le  processus   de
              construction  n'est  pas  celui  dont vous avez besoin, définissez explicitement le
              compilateur qui doit être utilisé. CROSS_COMPILE.

       --subarch truc
              Certaines architectures (comme Alpha, ou m68k) ont besoin de noyaux différents pour
              chacune des sous-architectures. Cette option offre un moyen de le spécifier en tant
              qu'argument de make-kpkg. Notez bien qu'une gestion de ces sous-architectures  doit
              être  présente  dans  les  sources  du  noyau afin que cette option serve à quelque
              chose. On peut obtenir le même résultat  en  réglant  la  variable  d'environnement
              KPKG_SUBARCH.

       --arch-in-name

       --arch_in_name
              Cette  option  rallonge  le  nom  du  paquet  de  l'image  du noyau en intégrant la
              sous-architecture dans le nom de l'image ; ainsi on peut écrire  des  scripts  pour
              créer  de  multiples sous-architectures, l'une après l'autre. On peut faire la même
              chose en réglant la variable d'environnement ARCH_IN_NAME. Notez bien que  seul  le
              nom du paquet est changé, pas l'emplacement des modules, etc.

       --pgpsign nom
              Définir  la chaîne utilisée pour signer le fichier des modifications (changes) pour
              les modules externes rangés dans /usr/src/modules/  et  qui  utilisent  PGP.  Cette
              option  prendra  le  pas  sur  le  comportement  par  défaut et sur les préférences
              générales   qui   se   trouvent   dans   le   fichier    /etc/kernel-pkg.conf    ou
              ~/.kernel-pkg.conf.

       --config cible
              Modifier  le  type  de  configuration  utilisée,  par  défaut oldconfig. cible doit
              prendre  une  des  valeurs  suivantes :  oldconfig,  config,  menuconfig,  gconfig,
              xconfig, randconfig, defconfig, allmodconfig, allyesconfig, allnoconfig, old, menu,
              g ou x.

              Remarquez cependant que make-kpkg explore au démarrage le fichier de  configuration
              à  la recherche de certaines options, notamment l'activation ou non des modules, et
              que la modification de ce choix pendant la configuration engendrera une erreur.  Si
              nécessaire,  créez  un  fichier  de  configuration le plus proche possible de celui
              désiré avant d'appeler make-kpkg avec cette option.

       --targets
              Afficher la liste des cibles connues. Voir la section CIBLES ci-dessous.

       --noexec
              Passer l'option -n au processus make  afin  que  les  commandes  soient  simplement
              affichées  à  l'écran  mais  pas  réellement exécutées. C'est très pratique pour le
              débogage.

       --verbose
              Appeler make avec l'option -V=1, ce  qui  appelle  les  commandes  Make  du  niveau
              supérieur, pratique pour voir ce qui est en train de se passer.

       --initrd
              Lorsque  make-kpkg  fabrique un paquet kernel-image, il prend ses dispositions pour
              transmettre aux scripts hook lancés par les scripts de fin d'installation que cette
              image a besoin d'un initrd, et que les scripts hook de création d'initrd ne doivent
              pas être court-circuités avant. Sans cette option, le script hook initramfs  fourni
              en  exemple  avec kernel-package n'aura aucun effet lors de l'installation. Le même
              résultat peut être obtenu en définissant la variable  d'environnement  INITRD  avec
              n'importe  quel  contenu. Notez bien qu'à moins qu'il n'y ait des scripts hook dans
              /etc/kernel ou indiqués dans le  paramètre  hook  script  de  /etc/kernel-img.conf,
              aucun initrd ne sera créé (les scripts fournis ne sont que des exemples).

       --jobs numéro

       -j numéro
              Configurer la variable d'environnement CONCURRENCY_LEVEL à numéro.

       --overlay-dir /chemin/vers/répertoire
              Le  répertoire  indiqué  doit  contenir  les  fichiers  qui  seront  copiés dans le
              répertoire ./debian des sources du noyau, afin de construire  les  paquets  debian.
              Les  fichiers  remplaceront  tout ou partie du contenu de /usr/share/kernel-package
              qui y serait normalement placé, et il est à la charge de l'utilisateur de  vérifier
              que  les  fichiers  du  répertoire  indiqués  sont  compatible  avec  make-kpkg. Si
              make-kpkg est cassé par un de ces fichiers, vous pouvez  garder  les  morceaux.  Le
              même   résultat  peut  être  obtenu  en  définissant  la  variable  d'environnement
              KPKG_OVERLAY_DIR.

              Veuillez noter que overlay-dir/Control et overlay-dir/changelog sont  particuliers,
              et que des substitutions de variables sont exécutées sur ces fichiers. Utilisez ces
              fichiers  /usr/share/kernel-package/Control et  /usr/share/kernel-package/changelog
              en tant que modèles (templates).

              Si  un programme (ou un script exécutable) overlay-dir/post-install est présent, il
              sera exécuté immédiatement après le remplissage de ./debian. Le script sera exécuté
              dans  le répertoire ./debian. Cela peut servir par exemple à supprimer des fichiers
              dont l'utilisateur n'a pas besoin, ou exécuter des opérations autres  qu'un  simple
              remplacement.

       --zimage
              Créer  un  noyau  en  zImage  plutôt qu'en bzImage (comportement par défaut). C'est
              utile en cas de problèmes avec les noyaux bzImage.

       --bzimage
              Créer un noyau en bzImage. C'est utile pour avoir un noyau bzImage sur les systèmes
              où le réglage par défaut est zImage.

       --rootcmd commande
              La  commande  qui  offre  la  possibilité  d'obtenir  l'accès superutilisateur (par
              exemple,  « sudo »  ou  « fakeroot »)  pour  les  besoins   de   l'option   -r   de
              dpkg-buildpackage.  Cette  option ne fonctionne pas pour trois cibles précises, qui
              sont binary, binary-indep et binary-arch. Pour ces cibles,  la  commande  make-kpkg
              doit être lancée en tant que root (ou fakeroot).

       --stem truc
              Appeler  le  paquet  truc-*  à  la  place  de  kernel-*.  Pratique  pour assurer la
              transition du nommage des paquets de kernel-*  à  linux-*,  afin  de  préparer  les
              noyaux  non-linux  de  la  distribution.  Défini  à linux par défaut. Cette chaîne,
              puisqu'elle est le début du nom du  paquet,  ne  doit  comporter  que  des  lettres
              minuscules  (a-z),  des chiffres (0-9), plus (+), moins (-) ou des points (.). Elle
              doit faire une longueur d'au moins 2 caractères, et commencer par une lettre.

       --us   Cette option est transmise à dpkg-buildpackage et  demande  de  ne  pas  signer  la
              source. Elle n'a de sens que pour la cible buildpackage.

       --uc   Cette  option  est  transmise  à  dpkg-buildpackage, et demande de ne pas signer le
              changelog. Elle n'a de sens que pour la cible buildpackage.

       Les options peuvent être raccourcies en la plus petite chaîne de caractères non  équivoque
       et peuvent être invoquées indifféremment avec les préfixes - ou -- ; Vous pouvez mettre un
       espace ou un symbole = entre une option et sa valeur. Vous pouvez aussi utiliser la  forme
       option=valeur ; pour plus d'informations sur ces variantes et d'autres qui sont reconnues,
       consultez la page de manuel Getopt::Long(3perl).

       CONCURRENCY_LEVEL
              Si elle est définie, cette variable d'environnement règle le  nombre  de  processus
              concurrents  qu'utilisera  make  pour  compiler  le  noyau  et les modules, grâce à
              l'option -j de la commande make lancée par la cible build de make-kpkg.  Elle  doit
              être, si définie, un (petit) entier. Le nombre de CPU actuellement disponibles peut
              être obtenu avec la commande :

                   grep -c '^processor' /proc/cpuinfo

              Attention : Ne définissez pas l'option -j directement dans MAKEFLAGS,  cela  risque
              de  faire  échouer  la  construction.  L'option  -j  peut aussi être utilisée comme
              argument de make-kpkg.

CIBLES

       clean  Cette cible efface tous les fichiers créés dans le répertoire des sources du  noyau
              par  la  cible  build,  et  lance un make distclean (consultez le Makefile du noyau
              Linux pour plus d'informations). Veuillez remarquer que malgré  l'attention  portée
              aux  réglages  du  noyau  actuel,  contenus  dans  le  fichier  .config, le fichier
              include/linux/autoconf.h ne sera pas gardé. Cette cible ne doit pas  être  combinée
              avec  une  autre,  puisque  make-kpkg  lit  toutes  les données avant de lancer une
              quelconque cible, donc les  autres  cibles  seront  exécutées  avec  les  anciennes
              données, ce qui n'est pas forcément ce que vous désirez.

       buildpackage
              Cette  cible lance les cibles clean, et binary, et génère le paquet complet grâce à
              dpkg-buildpackage.

       binary Cette cible génère les quatre paquets Debian en lançant les cibles binary-indep  et
              binary-arch.  Toutefois,  il  faut lancer make-kpkg en tant que root (ou fakeroot),
              car --rootcmd ne fonctionnera pas.

       binary-indep
              Cette cible génère les paquets indépendants de l'architecture en lançant les cibles
              kernel_source,  kernel_manual et kernel_doc. Toutefois, il faut lancer make-kpkg en
              tant que root (ou fakeroot), car --rootcmd ne fonctionnera pas.

       binary-arch
              Cette cible génère les paquets dépendants de l'architecture en lançant  les  cibles
              kernel_headers  et  kernel_image.  Toutefois,  il faut lancer make-kpkg en tant que
              root (ou fakeroot), car --rootcmd ne fonctionnera pas.

       kernel_source
              Cette cible génère un paquet Debian des sources du  noyau  Linux.  Si  la  variable
              d'environnement  SOURCE_CLEAN_HOOK  pointe  sur un exécutable, alors cet exécutable
              sera lancé, juste avant de faire le paquet, sur le répertoire  (racine)  temporaire
              des  sources du noyau, ./debian/tmp-source/usr/src/kernel-source-X.X.XX, de façon à
              ce qu'on puisse lancer toute commande appropriée (supprimer des arborescences liées
              à  des  architectures,  ôter les répertoires de contrôle de version, find . -type d
              -name CVS -prune -exec rm -rf {} \;, etc.) Cela ne  concerne  que  les  sources  du
              noyau  qui  sont  en  cours  d'empaquetage. Si cette action porte sur le répertoire
              courant et ses répertoires fils, l'arborescence originale qui contient les  sources
              reste,   elle,   inchangée.  Les  variables  d'environnement  HEADER_CLEAN_HOOK  et
              DOC_CLEAN_HOOK sont semblables. Elles doivent pointer  sur  des  exécutables ;  ces
              exécutables  seront appliqués sur le répertoire (racine) temporaire des en-têtes du
              noyau et de la documentation juste avant la génération des paquets  respectifs,  de
              façon à ce que vous puissiez lancer toute action qui vous semble adéquate. De même,
              ne sont touchées que les sources qui sont en cours d'empaquetage.

       kernel_debug
              Cette cible fabrique une paquet Debian contenant les symboles de debogages pour les
              modules  contenu  dans  le  paquet  image  correspondant. L'idée de base ici est de
              garder le contrôle sur l'encombrement dans /lib/modules/<kver>, puisqu'il  pourrait
              s'agir d'une partition racine dotée de limites de taille.

       kernel_headers
              Cette  cible  crée  le paquet Debian des fichiers d'en-têtes contenus dans le noyau
              Linux.

       kernel_manual
              Cette cible génère le paquet Debian contenant les pages de manuel de la  section  9
              fournies  dans  le  noyau  Linux.  Notez  bien  que ce n'est pas vraiment une cible
              indépendante, puisque son appel déclenchera l'appel  de  la  cible  kernel_doc,  et
              créera un paquet kernel-doc en même temps.

       kernel_doc
              Cette  cible  génère  un  paquet Debian contenant la documentation contenue dans le
              noyau Linux. Elle peut être appelée indépendamment de la cible kernel_manual,  mais
              l'inverse n'est pas possible.

       kernel_image
              Cette  cible  génère un paquet Debian contenant un noyau Linux, et tous les modules
              définis dans le fichier de configuration du  noyau  .config.  S'il  n'y  a  pas  de
              fichier  .config  dans  les répertoires des sources du noyau, une configuration par
              défaut est utilisée, identique à  celle  utilisée  pour  créer  les  disquettes  de
              démarrage Debian.

              Si le fichier ./debian/post-install existe, et qu'il s'agit d'un exécutable, il est
              lancé juste avant la création du paquet de l'image du noyau. De même, notez que  si
              des  scripts  existent  dans le répertoire ./debian/image.d/ , run-parts sera lancé
              sur ce  répertoire  juste  avant  la  création  du  paquet  de  l'image  du  noyau.
              L'emplacement  de la racine de l'image pour le paquet en cours de construction peut
              être défini par la variable d'environnement IMAGE_TOP, et la version du  noyau  est
              définie grâce à la variable d'environnement version pour tous ces scripts.

              Consultez  la  documentation  à  propos  des  variables  de  type  « hook » (points
              d'entrée) dans kernel-img.conf(5). Ces variables peuvent indiquer des  scripts  qui
              ajoutent  ou  suppriment  une  ligne  dans le menu du grub à l'installation ou à la
              suppression de l'image du noyau. Un exemple de script pour ajouter  des  lignes  au
              menu du grub est fourni dans le répertoire /usr/share/doc/kernel-package/.

              En  dehors  de ces variables de type « hook » que l'administrateur peut définir, il
              existe un ensemble de répertoires dans lesquels des paquets,  ou  l'administrateur,
              peuvent   déposer   des   scripts.  Ces  répertoires  sont  /etc/kernel/preinst.d/,
              /etc/kernel/postinst.d/,     /etc/kernel/prerm.d/,     /etc/kernel/postrm.d/     et
              /etc/kernel/preinst.d/<VERSION>/,                /etc/kernel/postinst.d/<VERSION>/,
              /etc/kernel/prerm.d/<VERSION>/   et   /etc/kernel/postrm.d/<VERSION>/.    Si    ces
              répertoires  existent,  le  paquet  kernel-image lancera le programme run-parts sur
              ceux-ci,  en  passant  en  argument  la  version  en  cours  d'installation  ou  de
              suppression,  durant  la  phase correspondante (installation ou suppression). Avant
              d'appeler ces scripts, la variable d'environnement STEM doit être  réglée  avec  le
              contenu  de  l'argument  --stem  (ou à sa valeur par défaut, linux), et la variable
              KERNEL_PACKAGE_VERSION doit contenir la version de kernel-package  qui  a  créé  ce
              paquet.  Ces  scripts peuvent être appelés avec deux arguments, le premier étant la
              version de l'image du noyau, et le second étant  l'endroit  où  est  rangé  l'image
              proprement  dite.  Lorsque debconf est lancé avant que le script ne soit appelé, ce
              dernier ne devra pas générer de message de diagnostic sur la sortie  standard  — en
              effet,  au  moment où la post-installation appelle db_stop, debconf ne rétablit pas
              la sortie standard, tous les messages en sa direction disparaissent.

              À l'installation, vous aurez la possibilité de lancer le chargeur de démarrage LILO
              (ou  des  équivalents  tels que loadlin, SILO, QUIK, VMELILO, ZIPL, yaboot, PALO ou
              GRUB), en créant un fichier de configuration pour ces programmes de  démarrage,  si
              nécessaire. À ce moment, vous aurez aussi la possibilité de mettre ce nouveau noyau
              sur une disquette, en formatant la disquette si nécessaire. En cas de  suppression,
              le  paquet  vérifie  la  version  du  noyau  en  cours d'exécution, et refuse alors
              d'effacer le noyau en cours d'utilisation. GRUB  mérite  une  mention  particulière
              ici, puisque GRUB n'a pas besoin d'être relancé après l'installation d'une image de
              noyau, et qu'une modification automatisée du contenu du menu  est  suffisante  pour
              l'installation ou la suppression d'une image d'un noyau.

       build  Cette cible, utilisée par la cible kernel_image ci-dessus, compile le noyau Linux.

       modules
              Cette  cible permet de créer tous les modules et paquets additionnels qui dépendent
              fortement de la version du noyau pour laquelle ils ont été compilés, en même  temps
              que  vous  construisez  votre  image  du  noyau. Cette cible s'attend à trouver les
              modules et paquets sous /usr/src/modules, et, pour chacun de  ces  répertoires,  se
              déplacera  dans  MODULE_LOC/x  (MODULE_LOC  étant  par défaut /usr/src/modules), et
              lancera la règle kdist du fichier debian.rules qui s'y trouve. Cette  cible  créera
              le ou les paquets Debian du ou des modules, ainsi qu'un fichier tar compressé et un
              fichier diff compressé, les  md5sums  correspondants,  créés  par  dpkg-genchanges,
              seront  enregistrés  dans  un  fichier des modifications (changes). Ce fichier sera
              signé avec la même identité que celle utilisée pour  signer  le  paquet  du  noyau.
              Cette  option  est utilisée par les responsables qui déploient les paquets dans les
              archives de Debian.

       modules_config
              Cette cible permet de configurer tous les paquets de MODULE_LOC  qui  pointent  par
              défaut   sur   /usr/src/modules.  À  utiliser  si  vous  avez  besoin  de  modifier
              manuellement certains points de  la  configuration,  ou  si  vous  voulez  compiler
              manuellement  tous les modules additionnels. À n'utiliser que si vous disposez déjà
              d'un répertoire ./debian.

       modules_image
              Cette cible permet de construire tous les paquets de MODULE_LOC  qui  pointent  par
              défaut  sur  /usr/src/modules, mais elle ne crée pas les fichiers sources ou diffs,
              ni ne crée ni ne signe un fichier des modifications (un fichier « changes »). C'est
              la  seule  option  liée  aux  modules  dont  vous aurez besoin si vous voulez juste
              compiler les modules additionnels pour  leur  installation  sur  une  ou  plusieurs
              machines.  Utilisée  en général en conjonction avec kernel_image, notamment si vous
              invoquez  aussi  l'option  append_to_version  (afin  d'éviter  de   faux   messages
              d'avertissement). À n'utiliser que si vous disposez déjà d'un répertoire ./debian.

       modules_clean
              Cette  cible  permet  de  nettoyer  tous les paquets de MODULE_LOC qui pointent par
              défaut sur /usr/src/modules, ce qui devrait être suffisant  pour  défaire  tout  ce
              qu'ont  pu  faire  toutes  les autres cibles modules_truc. À n'utiliser que si vous
              disposez déjà d'un répertoire ./debian.

       configure
              Cette cible lance configure (en fait config_target, défini par --config qui  pointe
              par défaut sur oldconfig) assez tôt, de sorte que vous puissiez éditer les fichiers
              créés par make config dans le répertoire des sources du noyau, sans  que  make-kpkg
              ne les écrase ensuite.

       debian Cette  cible  crée le répertoire ./debian et patche éventuellement le source. Cette
              cible est appelée par la cible configure. Vous utiliserez cette cible pour corriger
              les  sources,  puis  vous  lancerez  l'étape  de configuration manuellement afin de
              mettre à jour le fichier de configuration avec  toutes  les  nouvelles  options  de
              configuration que les patches pourraient avoir ajoutées.

       libc-kheaders
              C'est une cible spéciale pour les responsables de libc-dev, qui peuvent s'en servir
              pour créer les paquets d'en-têtes dont la libc a besoin. Notez qu'il est  dangereux
              de  créer  un  paquet  de  libc-kheaders  d'en-têtes  différentes  de  celles  avec
              lesquelles la libc a été compilée. C'est  une  cause  connue  d'arrêts  brutaux  du
              système.     Consultez     /usr/share/kernel-package/README.headers    pour    plus
              d'informations.  Créer  et  installer  votre  propre  paquet   libc-kheaders   peut
              endommager  votre  système,  à  moins que vous ne soyez sûr de ce vous faites. Vous
              êtes prévenus.

VARIABLES D'ENVIRONNEMENT

       KPKG_DEBUG, s'il est défini, demande à make-kpkg de cracher des messages de mise au  point
       (debug)  concernant  des  fonctions  du  shell  exécutées  en  interne. Cela n'intéressera
       probablement personne, à part ceux qui mettent au point make-kpkg. Les variables suivantes
       (décrites  plus  haut) affectent make-kpkg : DEBIAN_REVISION_MANDATORY, APPEND_TO_VERSION,
       VERSION_H_OK,  KPKG_ARCH,  CROSS_COMPILE,  KPKG_SUBARCH,  KPKG_OVERLAY_DIR,  ARCH_IN_NAME,
       INITRD, SOURCE_CLEAN_HOOK, MODULE_LOC, CONCURRENCY_LEVEL et IGNORE_UPPERCASE_VERSION.

FICHIERS

       Outre  les  options  de  lancement,  le fichier debian.rules lancé par make-kpkg recherche
       également un fichier de configuration propre à l'utilisateur  ~/.kernel-pkg.conf.  En  cas
       d'absence  de  ce fichier, il recherche un réglage par défaut pour tout le système dans le
       fichier /etc/kernel-pkg.conf. La configuration par défaut permet le remplacement pour tout
       le  système du nom complet et du courriel de la personne responsable de la maintenance des
       paquets  du  noyau   sur   le   site,   mais   les   fichiers   /etc/kernel-pkg.conf   (ou
       ~/.kernel-pkg.conf)  sont en fait des bribes de Makefile, et toute directive valide peut y
       être incluse. Remarque : la prudence est de mise avec  ce  fichier,  puisque  vous  pouvez
       changer  complètement  le  comportement  du  make  en  modifiant son contenu. Consultez le
       fichier /usr/share/doc/kernel-package/Problems.gz pour connaître la  liste  des  problèmes
       recensés  lors  de  la  compilation  des  images  du  noyau.  Un tutoriel exhaustif et une
       documentation sont aussi disponibles dans /usr/share/doc/kernel-package/README.gz et leurs
       lectures sont recommandées avant l'utilisation de cet utilitaire.

VOIR AUSSI

       dpkg-deb(1),    dpkg-source(1),    make(1),    Getopt::Long(3perl),    kernel-img.conf(5),
       kernel-pkg.conf(5),  le  manuel  des  Programmeurs,  le  manuel  de  make  du  GNU  et  la
       documentation complète du répertoire /usr/share/doc/kernel-package.

AUTEUR

       Cette  page  a  été  écrite  par  Manoj Srivastava, <srivasta@debian.org>, pour le système
       Debian GNU/Linux.