bionic (7) path_resolution.7.gz

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NOM

       path_resolution - Trouver le fichier auquel un chemin fait référence

DESCRIPTION

       Certains appels système UNIX/Linux ont pour paramètre un ou plusieurs noms de fichiers. Un nom de fichier
       (ou chemin) est résolu de la manière suivante.

   Étape 1 : Démarrer le processus de résolution
       Si le chemin débute avec le caractère « / », le répertoire de  recherche  de  départ  est  le  répertoire
       racine  du  processus  appelant.  (Un processus hérite son répertoire racine de son père. Habituellement,
       c'est le répertoire racine de la hiérarchie des fichiers. Un processus peut avoir  un  répertoire  racine
       différent  avec l'utilisation de l'appel système chroot(2). Un processus peut récupérer un espace noms de
       montage privé entier dans le cas où lui — ou un de ses parents — a été  démarré  par  une  invocation  de
       l'appel système clone(2) avec l'attribut CLONE_NEWNS positionné.) Cela gère la partie « / » du chemin.

       Si  le  chemin ne débute pas par le caractère « / », le répertoire de recherche de départ du processus de
       résolution est le répertoire courant du processus. (Lui aussi est hérité du père. Il  peut  être  modifié
       avec l'appel système chdir(2).)

       Les  chemins  débutant  avec le caractère « / » sont appelés chemins absolus. Les chemins ne débutant pas
       avec le caractère « / » sont appelés chemins relatifs.

   Étape 2 : Se promener le long du chemin
       Le répertoire de recherche courant est le répertoire de recherche de départ. On appellera composant  d'un
       chemin  une  sous-chaîne  délimitée par des caractères « / ». Chaque composant du chemin qui n'est pas le
       composant final est recherché dans le répertoire de recherche courant.

       Si le processus n'a pas les permissions nécessaires pour effectuer la recherche  dans  le  répertoire  de
       recherche courant, une erreur EACCES est renvoyée (« Permission denied » : « Permission non accordée »).

       Si le composant n'est pas trouvé, une erreur ENOENT est renvoyée (« No such file or directory » : « Aucun
       fichier ou répertoire de ce type »).

       Si le composant est trouvé mais que ce n'est ni un répertoire, ni un lien symbolique, une erreur  ENOTDIR
       est renvoyée (« Not a directory » : « N'est pas un répertoire »).

       Si  le  composant  est  trouvé  et que c'est un répertoire, le répertoire de recherche courant devient ce
       répertoire et on passe au composant suivant.

       Si le composant est trouvé et que c'est un lien symbolique, on résout d'abord ce lien (avec le répertoire
       de  recherche  courant comme répertoire de recherche de départ). Si une erreur survient, cette erreur est
       renvoyée. Si le résultat de la résolution n'est pas un répertoire, une erreur ENOTDIR est renvoyée. Si la
       résolution  du  lien  symbolique  est  couronnée  de  succès  et  renvoie un répertoire, le répertoire de
       recherche courant devient ce répertoire et on passe au composant suivant. Veuillez noter que le processus
       de  résolution  implique une récursivité. Afin de protéger le noyau d'un débordement de pile et également
       d'un déni de service, il y a des limites à la profondeur maximum de récursivité et aux nombres maximum de
       liens  symboliques suivis. Une erreur ELOOP est renvoyée lors ces maxima sont atteints (« Too many levels
       of symbolic links » : « Trop de niveaux de liens symboliques »).

   Étape 3 : Trouver l'entrée finale
       La recherche du dernier composant du nom  de  chemin  s'effectue  de  la  même  manière  que  les  autres
       composants,  comme décrit dans l'étape précédente, avec deux différences : (i) le composant final n'a pas
       besoin d'être un répertoire (du moins tant que le processus de résolution du chemin  est  concerné  —  il
       peut  être  ou  ne pas être un répertoire, suivant les exigences de l'appel système concerné), et (ii) ce
       n'est peut-être pas une erreur si le composant n'est pas trouvé — peut-être vient on juste de  le  créer.
       Les  détails  du  traitement  du composant final sont décrits dans les pages de manuel des appels système
       concernés.

   . et ..
       Par convention, chaque répertoire possède les entrées . et ..,  qui  se  rapportent,  respectivement,  au
       répertoire lui-même et à son répertoire parent.

       Le  processus  de  résolution  de  chemin  considère  que ces entrées ont leurs sens conventionnels, sans
       considération de leur existence ou non sur le système de fichiers.

       On ne peut plus sortir passée la racine : /.. est identique à /.

   Points de montage
       Après une commande mount périphérique chemin, le nom de chemin chemin fait référence à la  racine  de  la
       hiérarchie du système de fichiers sur le périphérique, et plus du tout ce qu'il référençait précédemment.

       On  peut sortir d'un système de fichiers monté : chemin/.. fait référence au répertoire parent de chemin,
       en dehors de la hiérarchie du système de fichiers sur périphérique.

   Barres obliques de fin
       Si un nom de chemin finit avec un « / », cela force la résolution  du  composant  qui  le  précède  comme
       décrit  dans  l'étape  2 — le composant doit exister et être résolu comme répertoire. Autrement, un « / »
       final est ignoré. (Ou bien, de manière équivalente, un nom de chemin avec un « / » final  est  équivalent
       au nom de chemin obtenu en ajoutant « . » à la fin.)

   Lien symbolique final
       Si  le  dernier composant d'un nom de chemin est un lien symbolique, cela dépend de l'appel système si le
       fichier référencé sera le lien symbolique ou bien le résultat de la résolution de chemin sur son contenu.
       Par  exemple,  l'appel système lstat(2) agit sur le lien symbolique alors que stat(2) agit sur le fichier
       pointé par le lien.

   Limite de longueur
       Il y a une longueur maximum pour les noms de chemins. Si le chemin (ou un chemin intermédiaire obtenu  en
       résolvant  un  lien  symbolique)  est  trop  long,  une  erreur ENAMETOOLONG est renvoyée (« Filename too
       long » : « Nom de fichier trop long »).

   Nom de chemin vide
       Dans l'UNIX d'origine, un nom de chemin vide faisait référence au répertoire courant. Aujourd'hui,  POSIX
       décrète qu'un nom de fichier vide ne doit pas être résolu avec succès. Linux renvoie ENOENT dans ce cas.

   Permissions
       Les  bits de permissions d'un fichier consistent en trois groupes de trois bits, cf. chmod(1) et stat(2).
       Le premier de ces groupes est utilisé lorsque l'UID effectif du processus appelant est égal à l'UID  réel
       (le  propriétaire)  du fichier. Le deuxième de ces groupes est utilisé lorsque le GID du fichier est soit
       égal au GID effectif du processus appelant, soit est un des GID  supplémentaires  du  processus  appelant
       (comme configuré avec setgroups(2)). Lorsqu'aucun ne correspond, le troisième groupe est utilisé.

       Des  trois  bits  utilisés,  le  premier  détermine  la  permission de lecture, le deuxième la permission
       d'écriture et le dernier la permission d'exécution dans le cas d'un fichier ordinaire ou la permission de
       recherche dans le cas d'un répertoire.

       Linux utilise le fsuid à la place de l'UID effectif lors de la vérification des permissions. D'ordinaire,
       le fsuid est égal à l'UID effectif, mais le fsuid peut être modifié avec l'appel système setfsuid(2).

       (Ici, « fsuid » signifie quelque chose comme « UID système de fichiers »  (« filesystem  user  ID »).  Le
       concept  était  requis  pour  l'implémentation  d'un  serveur  NFS en espace utilisateur au moment où les
       processus pouvaient envoyer un signal à un processus qui avait le même UID effectif. Il  est  aujourd'hui
       obsolète. Personne ne devrait plus utiliser setfsuid(2).)

       De la même manière, Linux utilise le fsgid à la place du GID effectif. Consultez setfsgid(2).

   Contourner les vérifications de permissions : superutilisateur et capacités
       Sur  un  système  UNIX  traditionnel,  le  superutilisateur (root, d'identifiant 0) est tout-puissant, et
       shunte toutes les restrictions de permissions lorsqu'il accède à des fichiers.

       Sous Linux, les privilèges du superutilisateur sont divisés  en  capacités  (consultez  capabilities(7)).
       Deux  de  ces  capacités  sont  liées  aux  vérifications  d'accès  aux  fichiers :  CAP_DAC_OVERRIDE  et
       CAP_DAC_READ_SEARCH. (Un processus a ces capacités si son fsuid est 0.)

       La capacité CAP_DAC_OVERRIDE écrase toutes les vérifications de permission mais n'assurera la  permission
       d'exécution que si au moins un des trois bits d'exécution est à 1.

       La capacité CAP_DAC_READ_SEARCH assurera la permission de lecture et de recherche sur les répertoires, et
       la permission de lecture sur les fichiers ordinaires.

VOIR AUSSI

       readlink(2), capabilities(7), credentials(7), symlink(7)

COLOPHON

       Cette page fait partie de la publication 3.65 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des
       instructions     pour     signaler     des     anomalies    peuvent    être    trouvées    à    l'adresse
       http://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

       Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par
       l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.

       Alain   Portal  <http://manpagesfr.free.fr/> (2004-2006).  Julien  Cristau  et  l'équipe  francophone  de
       traduction de Debian (2006-2009).

       Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian-l10n-french@lists.debian.org>  ou  par
       un rapport de bogue sur le paquet manpages-fr.

       Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man -L C
       <section> <page_de_man> ».