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NOM

       po4a - Cadre de travail pour la traduction de documentations et autres documents

Introduction

       L'objectif du projet po4a [PO for anything -- PO pour tout] est de simplifier la traduction (et de façon
       plus intéressante, la maintenance des traductions) en utilisant les outils gettext dans des domaines pour
       lesquels ils n'étaient pas destinés, comme la documentation.

Table des matières

       Ce document est organisé de la manière suivante :

       1 Pourquoi utiliser po4a ? À quoi cela sert-il ?
           Cette  section  d'introduction  explique les motivations du projet et sa philosophie. Vous devriez le
           lire si vous cherchez à évaluer po4a pour vos traductions.

       2 Comment utiliser les fonctionnalités de po4a ?
           Cette section est une sorte de  manuel  de  référence  qui  cherche  à  répondre  aux  questions  des
           utilisateurs  et  qui vous donnera une meilleure compréhension de son fonctionnement. Il vous donnera
           les bases de l'utilisation de po4a et sert d'introduction à la documentation des outils spécifiques.

           Comment commencer une nouvelle traduction ?
           Comment convertir la traduction en un fichier de documentation ?
           Comment mettre à jour une traduction faite avec po4a ?
           Comment convertir une traduction pré-existante à ce système ?
           Comment ajouter des choses n'étant pas des traductions (comme le nom du traducteur) ?
           Comment automatiser tout ceci ?
           Comment personaliser po4a ?
       3 Comment ça marche ?
           Cette section vous donne un bref aperçu des rouages internes de po4a afin que vous vous sentiez  plus
           à  même de nous aider à le maintenir et l'améliorer. Elle peut également vous permettre de comprendre
           pourquoi cela ne fait pas ce que vous souhaitez et corriger vos problèmes par vous-même.

       4 FAQ
           Cette section regroupe les questions le plus souvent posées. En fait, la plupart d'entre  elles  sont
           des  questions de design du projet. Si vous pensez que po4a n'est pas la bonne réponse au problème de
           traduction de documentation, lisez cette section avant de nous donner votre  avis  sur  la  liste  de
           diffusion <po4a-devel@lists.alioth.debian.org>. Votre avis nous intéresse.

       5 Notes spécifiques à certains modules
           Cette section présente les spécificités de chaque module du point de vue du traducteur et de l'auteur
           original. Lisez le pour prendre connaissance du format des traductions pour ce module et les règles à
           suivre dans le document original pour rendre le travail des traducteurs plus simple.

           Cette  section  ne  fait  pas  vraiment  partie  de  ce  document,  mais  elle est placée dans chaque
           documentation des modules. Ceci permet de s'assurer que les informations sont à jour en conservant la
           documentation et le code ensemble.

Why should I use po4a? What is it good for?

       J'aime le concept des logiciels à sources ouverts, qui permettent de donner à tous un accès  au  logiciel
       et  à  son code source. Mais, étant moi-même français, je suis conscient que la licence n'est pas le seul
       frein à l'ouverture d'un logiciel : les logiciels non traduits, même s'ils sont libres, sont sans  aucune
       utilité  pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais, et il y a encore beaucoup de travail pour les rendre
       accessibles à vraiment tout le monde.

       La perception du problème par les acteurs du développement libre  s'est  fortement  accélérée  récemment.
       Nous, les traducteurs, avons gagné une première bataille et avons convaincu tout le monde de l'importance
       des traductions. Mais c'est malheureusement la partie la plus facile. Il faut maintenant réaliser tout le
       travail et traduire tous les documents.

       Les  logiciels  aux  sources  ouverts  bénéficient d'un niveau de traduction relativement bon, grâce à la
       formidable suite d'outils gettext. Ces outils permettent d'extraire les chaînes à traduire du  programme,
       de  les  présenter  sous  une  forme  standard  pour les traducteurs, puis d'utiliser le résultat de leur
       travail lors de l'exécution pour afficher les messages traduits aux utilisateurs.

       Mais cette situation est assez différente en  ce  qui  concerne  les  documentations.  Trop  souvent,  la
       documentation traduite n'est pas assez visible (pas distribuée avec le programme), seulement partielle ou
       pas  à  jour.  Cette dernière situation est de loin la moins bonne. Les traductions pas à jour peuvent se
       révéler  plus  embêtantes  pour  les  utilisateurs  que  l'absence  de  traduction  parce  que  d'anciens
       comportements d'un programme peuvent y être décrits, mais ne plus être en vigueur.

   La problématique
       La  traduction  des  documentations n'est pas une tâche difficile en elle-même. Les textes sont bien plus
       longs que les messages des programmes ce qui rend leur traduction plus  longue,  mais  il  n'y  a  aucune
       difficulté  technique  à  faire  ceci. La difficulté vient en fait de la maintenance de la traduction. La
       détection des parties ayant été modifiées et nécessitant une mise à jour est une tâche très difficile, ce
       qui explique que tant de traductions ne correspondent plus à la version originale.

   La réponse de po4a
       La maintenance de la traduction est donc la raison première de po4a. La façon de faire de gettext  a  été
       réutilisée  dans  ce  but.  Comme  avec  gettext, des chaînes de texte sont extraites de leur emplacement
       d'origine de façon à être présentées de façon standardisée aux traducteurs. Les outils pour gettext  sont
       ensuite utilisés pour aider le traducteur à faire son travail lorsqu'une nouvelle version du document est
       disponible.  Mais, à la différence de l'utilisation classique de gettext, les traductions sont réinjectée
       dans la structure du document d'origine de façon à pouvoir les  utiliser  ou  les  distribuer  comme  les
       documents de la version anglaise.

       Grâce  à  ceci,  la détection des parties du document qui nécessitent une mise à jour est très facile. Un
       autre avantage est que l'outil va faire une bonne  partie  du  travail  lorsque  seule  la  structure  du
       document  à été modifiée et que des chapitres ont été déplacés, rassemblés ou redécoupés. En extrayant le
       texte à traduire de la structure du document, il permet également de masquer la complexité de la mise  en
       page et réduit les chances d'avoir un document défectueux (même s'il reste un risque).

       Veuillez  également consulter la FAQ plus bas dans ce document pour une liste plus complète des avantages
       et inconvénients de cette approche.

   Formats pris en charge
       Actuellement, cette approche a été implémentée avec succès pour un certain nombre de formats de  mise  en
       page de texte.

       man

       Le  bon  vieux format des pages de manuel, utilisé par beaucoup de programmes. Le support de po4a pour ce
       format est très utile parce que ce format est assez compliqué, surtout  pour  les  débutants.  Le  module
       Locale::Po4a::Man(3pm) supporte également le format mdoc, utilisé par les pages de manuel BSD (elles sont
       également assez fréquentes sous Linux).

       pod

       C'est le format pour la documentation en ligne de Perl (« Perl Online Documentation »). Le langage et ses
       documentations sont documentés de cette façon, ainsi que la plupart des scripts Perl existants. Il permet
       de garder la documentation plus fidèle au code en les intégrant tous deux au même fichier. Il rend la vie
       du programmeur plus simple, mais malheureusement pas celle du traducteur.

       sgml

       Même  s'il est de plus en plus remplacé par le XML, ce format est encore assez utilisé pour les documents
       dont la taille dépasse plusieurs écrans. Il permet de faire des livres  complets.  La  mise  à  jours  de
       documents  aussi longs est un vrai cauchemar. diff se montre souvent inutile quand le document original a
       été réindenté après une mise à jour. Heureusement, po4a vous aide dans cette tâche.

       Actuellement, seules les DTD DebianDoc et DocBook sont prises en charge, mais l'ajout d'une nouvelle  est
       très  facile.  Il  est  même possible d'utiliser po4a avec une DTD SGML inconnue sans modifier le code en
       fournissant   les   informations   nécessaires   sur   la   ligne   de   commande.   Veuillez   consulter
       Locale::Po4a::Sgml(3pm) pour plus de détails.

       TeX / LaTeX

       Le  format  LaTeX est un format majeur utilisé pour les documentations dans le monde du logiciel libre ou
       pour des publications. Le module Locale::Po4a::LaTeX(3pm) a été testé avec la documentation de Python, un
       livre et avec quelques présentations.

       texinfo

       Toutes les documentations du projet GNU sont écrites dans ce format (c'est même une  des  exigences  pour
       devenir  un  projet  officiel du projet GNU). Le support pour Locale::Po4a::Texinfo(3pm) dans po4a en est
       encore à  ses  début.  Veuillez  nous  envoyer  des  rapports  de  bogue  ou  des  demandes  de  nouvelle
       fonctionnalité.

       xml

       Le format XML est à la base de beaucoup de formats pour la documentation.

       À  ce  jour,  la  DTD DocBook est prise en charge par po4a. Veuillez consulter Locale::Po4a::Docbook(3pm)
       pour plus de détails.

       autres

       Po4a can also handle some more rare or specialized formats, such  as  the  documentation  of  compilation
       options  for  the  2.4+ Linux kernels or the diagrams produced by the dia tool. Adding a new one is often
       very  easy  and  the  main  task  is  to  come  up  with  a   parser   of   your   target   format.   See
       Locale::Po4a::TransTractor(3pm) for more information about this.

   Formats non supportés
       Malheureusement, po4a ne supporte pas encore certains formats utilisés pour les documentations.

       Il y a une quantité d'autres formats que nous aimerions supporter avec po4a, et pas seulement des formats
       de  documentation. En fait, nous visons toutes les « niches » laissées par les outils gettext classiques.
       Cela va de la traduction de la documentation des descriptions des paquets Debian et paquetages  rpm,  aux
       les  questions  posées  par les scripts d'installation, ex passant par les fichiers changelog, et de tous
       les formats spécifiques tels que les scénarios de jeux ou les fichiers de ressource pour wine.

Comment utiliser po4a ?

       Cette section est une sorte de manuel de référence qui cherche à répondre aux questions des  utilisateurs
       et  qui  vous  donnera  une  meilleure  compréhension de son fonctionnement. Il vous donnera les bases de
       l'utilisation de po4a et sert d'introduction à la documentation des outils spécifiques.

   Résumé graphique
       Le schéma suivant donne un aperçu du processus mis en oeuvre pour la traduction de documents  avec  po4a.
       Ne  soyez  pas  effrayé  par son apparente complexité, qui est due au fait que le processus complet y est
       présenté. Une fois que vous avez converti votre projet à po4a, seule la partie de droite du graphique est
       utilisée.

       Note that master.doc is taken as an example for the documentation to be translated and translation.doc is
       the corresponding translated text. The suffix could be .pod, .xml, or .sgml depending on its format. Each
       part of the picture will be detailed in the next sections.

                                          master.doc
                                              |
                                              V
            +<-----<----+<-----<-----<--------+------->-------->-------+
            :           |                     |                        :
       {translation}    |         { update of master.doc }             :
            :           |                     |                        :
          XX.doc        |                     V                        V
        (optional)      |                 master.doc ->-------->------>+
            :           |                   (new)                      |
            V           V                     |                        |
         [po4a-gettextize]   doc.XX.po -->+   |                        |
                 |            (old)       |   |                        |
                 |              ^         V   V                        |
                 |              |     [po4a-updatepo]                  |
                 V              |           |                          V
          translation.pot       ^           V                          |
                 |              |        doc.XX.po                     |
                 |              |         (fuzzy)                      |
          { translation }       |           |                          |
                 |              ^           V                          V
                 |              |     {manual editing}                 |
                 |              |           |                          |
                 V              |           V                          V
             doc.XX.po --->---->+<---<-- doc.XX.po    addendum     master.doc
             (initial)                 (up-to-date)  (optional)   (up-to-date)
                 :                          |            |             |
                 :                          V            |             |
                 +----->----->----->------> +            |             |
                                            |            |             |
                                            V            V             V
                                            +------>-----+------<------+
                                                         |
                                                         V
                                                  [po4a-translate]
                                                         |
                                                         V
                                                       XX.doc
                                                    (up-to-date)

       La partie gauche illustre la conversion d'une traduction n'utilisant pas  po4a.  En  haut  de  la  partie
       droite  est  présenté  ce  qui  est  du  ressort  de l'auteur du document d'origine (la mise à jour de la
       documentation). Au milieu de la partie de droite se trouve la partie automatisée par po4a. Les  nouvelles
       chaînes  sont  extraites  et comparées avec la traduction existante. Pour celles qui n'ont pas changé, la
       traduction précédente est utilisée. Celles qui ont été en partie modifiées  sont  également  associées  à
       leur  ancienne  traduction, mais avec un marquage spécifique indiquant que la traduction doit être mise à
       jour. La partie du bas indique comment le document formaté est construit.

       En fait, en tant que traducteur, la seule opération manuelle consiste en l'étape  indiquée  par  {édition
       manuelle}.  En  effet,  nous  nous  en  excusons, po4a aide à la traduction, mais il ne traduit rien pour
       vous...

   Comment commencer une nouvelle traduction ?
       Cette section présente les étapes nécessaires  pour  débuter  une  nouvelle  traduction  avec  po4a.  Les
       modifications  à  appliquer  pour  la  conversion  d'un  projet  existant sont détaillées dans la section
       correspondante.

       Voici les étapes permettant de commencer une traduction avec po4a :

       - Extraction du texte du document d'origine <maitre.doc> qui doit être traduit dans <traduction.pot>,  un
         nouveau  fichier  POT  (le  format  utilisé  par gettext). Pour ceci, utilisez po4a-gettextize de cette
         façon :

           $ po4a-gettextize -f <format> -m <maître.doc> -p <traduction.pot>

         Naturellement,  <format>  est  le  format  du  document  maître.doc  et  la  sortie  est  placée   dans
         traduction.pot.  Veuillez  consulter  po4a-gettextize(1)  pour  plus  de détails concernant les options
         existantes.

       - Actually translate what should be translated. For that, you have to rename the POT file for example  to
         doc.XX.po  (where XX is the ISO 639-1 code of the language you are translating to, e.g. fr for French),
         and edit the resulting file. It is often a good idea to not name the file XX.po to avoid confusion with
         the translation of the program messages, but this your  call.  Don't  forget  to  update  the  PO  file
         headers, they are important.

         La traduction peut être réalisée avec Emacs ou Vi et leur mode PO, Lokalize (basé sur KDE), Gtranslator
         (basé sur GNOME) ou n'importe quel programme que vous préférez utiliser (par exemple Virtaal).

         Si  vous  voulez  en apprendre plus à ce sujet, vous voudrez probablement consulter la documentation de
         gettext, disponible dans le paquet gettext-doc.

   Comment convertir la traduction en un fichier de documentation ?
       Une fois que la traduction est effectuée, il faut générer la documentation traduite et la distribuer avec
       l'original. Pour cela, utilisez po4a-translate(1) de cette façon (XX représente le code de la langue) :

         $ po4a-translate -f <format> -m <maître.doc> -p <doc.XX.po> -l <XX.doc>

       As before, <format> is the format used in the master.doc document. But this time, the  PO  file  provided
       with the -p flag is part of the input. This is your translation. The output goes into XX.doc.

       Veuillez consulter po4a-translate(1) pour plus de détails.

   Comment mettre à jour une traduction faite avec po4a ?
       Pour  mettre  à  jour  votre traduction lorsque l'original maître.doc a changé, utilisez po4a-updatepo(1)
       comme ceci :

         $ po4a-updatepo -f <format> -m <nouveau_maître.doc> -p <ancien.XX.po>

       (Veuillez consulter po4a-updatepo(1) pour plus de détails)

       Naturellement, les nouveaux paragraphes de ce document ne seront pas traduits par magie dans  le  fichier
       PO  par  cette opération, et vous devrez mettre à jour le fichier PO manuellement. De la même façon, vous
       devrez vérifier les traductions des paragraphes qui ont été légèrement modifiés. Pour  vous  assurer  que
       vous  n'en  oubliez pas, ils sont marqués comme approximatifs (fuzzy) pendant cette phase, et vous devrez
       retirer cette marque avant d'utiliser  la  traduction  avec  po4a-translate.  Comme  pour  la  traduction
       originelle, vous pouvez utiliser votre éditeur de fichier PO préféré.

       Une  fois  que  votre  fichier PO est de nouveau à jour, sans aucune chaîne non traduite ou marquée comme
       approximative (fuzzy), vous pouvez générer un fichier de documentation traduit, comme  expliqué  dans  la
       section précédente.

   Comment convertir une traduction pré-existante à ce système ?
       Souvent,  vous  traduisez  manuellement  le  document  sans  difficulté, jusqu'à ce qu'une réorganisation
       majeure du document  d'origine  maître.doc  apparaisse.  Alors,  après  quelques  essais  infructueux  en
       utilisant  diff ou des outils similaires, vous voulez convertir la traduction à po4a. Mais bien sûr, vous
       ne souhaitez pas perdre votre traduction existante dans le même temps. Pas de panique, ce cas  est  aussi
       géré par les outils de po4a et est appelé gettextization.

       Le  point  important  pour  ceci  est d'avoir la même structure de document pour l'original et la version
       traduite, de façon à ce que les outils associent leur contenu correctement.

       Si vous avez de la chance (c.-à-d., si les structures des deux documents se correspondent  parfaitement),
       ceci  fonctionnera  sans  soucis,  et  vous  n'en  aurez  que  pour  quelques secondes. Sinon, vous allez
       comprendre pourquoi ce processus a un nom si barbare, et vous devriez vous préparer à une tâche  ingrate.
       Dans  tous  les  cas,  souvenez-vous  que  c'est le prix à payer pour bénéficier du confort que po4a vous
       apportera par la suite. Le point positif est que vous n'aurez à faire cela qu'une seule fois.

       I cannot emphasize this too much. In order to ease the process, it is thus important that  you  find  the
       exact  version  which  were used to do the translation. The best situation is when you noted down the VCS
       revision used for the translation and you didn't modify it in the translation process, so  that  you  can
       use it.

       Ça  ne  fonctionnera  pas  très  bien  si  vous utilisez le document d'origine mis à jour avec l'ancienne
       traduction. Ça reste possible, mais sera plus compliqué et doit être évité autant que possible. En  fait,
       je  pense  que si vous n'arrivez pas à trouver le document original, la meilleure solution est de trouver
       quelqu'un pour faire la gettextization pour vous (mais, s'il vous plaît, pas moi ;).

       Je dramatise peut-être un peu trop ici. Même lorsque tout ne se passe pas bien, c'est  bien  plus  rapide
       que  de  tout  retraduire.  J'ai  pu réaliser une gettextization de la traduction française de Perl en un
       jour, même si les choses ne se sont pas bien passées. Il y avait plus de deux mégaoctets  de  textes,  et
       une nouvelle traduction aurait pris des mois.

       Voici d'abord la procédure, puis nous reviendrons sur les astuces qui permettent d'y parvenir avec succès
       lorsqu'il  y  a  un  problème.  Pour  faciliter  la  compréhension, réutilisons encore une fois l'exemple
       précédent.

       Une fois que vous avez l'ancien maître.doc correspondant à la traduction XX.doc, la  gettextization  peut
       être faite directement dans le fichier PO doc.XX.po sans traduction manuelle du fichier traduction.pot :

        $ po4a-gettextize -f <format> -m <ancien_maître.doc> -l <XX.doc> -p <doc.XX.po>

       Si  vous  avez de la chance, c'est fini. Vous avez converti votre ancienne traduction pour po4a et pouvez
       commencer la phase de mise à jour qui suit. Utiliser la procédure décrite  quelques  sections  auparavant
       pour  synchroniser  votre fichier PO avec le nouveau document original, et mettez à jour votre traduction
       en conséquence.

       Veuillez noter que même si tout semble s'être bien passé, il reste une possibilité  que  des  erreurs  se
       soient  introduites  au  cours  du  processus.  En  fait,  po4a est incapable de vérifier que les chaînes
       correspondent à l'original, et il marque toutes les chaînes comme  approximatives  (fuzzy)  au  cours  de
       cette procédure. Vous devriez vérifier chacune d'elle soigneusement avant de retirer ces marques.

       Souvent,  la  structure du document ne correspond pas exactement, ce qui empêche po4a-gettextize de faire
       son travail  correctement.  Pour  contourner  cela,  vous  pouvez  éditer  les  fichiers  afin  de  faire
       correspondre leur structure.

       La  section  Gettextization  :  Comment  ça  marche  ?  ci-dessous pourra vous aider. La compréhension du
       fonctionnement interne vous aidera à réaliser cette tâche. Par chance, po4a-gettextize  est  relativement
       bavard sur ce qui s'est mal passé. Dans un premier temps, il indique où, dans les documents, se trouve la
       différence  des  structures.  Vous obtiendrez les chaînes qui ne correspondent pas, leur position dans le
       texte, et leur type De plus, le fichier PO généré ainsi sera écrit dans gettextization.failed.po.

       -   Retirez toutes les parties propres à la traduction, telles que les sections dans lesquelles vous avez
           indiqué le nom du traducteur et les remerciements envers toutes les personnes qui ont contribué à  la
           traduction.  Les  addenda  qui sont décrits dans la section suivante vous permettront de les rajouter
           par la suite.

       -   N'hésitez pas à éditer les deux fichiers. Le plus important est d'obtenir le fichier PO. Vous pourrez
           le mettre à jour par la suite. Cela dit, il est tout de même préférable d'éditer la traduction  quand
           c'est possible, puisque ça simplifiera les étapes suivantes.

       -   Si besoin, supprimez des parties de l'original s'il se trouve qu'elles n'ont pas été traduites. Elles
           reviendront par la suite lorsque vous synchroniserez le PO avec le document.

       -   Si  vous  avez  un  peu  modifié  la structure (pour combiner deux paragraphes ou pour en découper un
           autre), enlevez ces modifications. S'il y a des problèmes avec l'original, vous devriez  en  informer
           son  auteur.  Faire  la  correction  dans  votre  traduction n'en fait bénéficier qu'une partie de la
           communauté. Et de plus, ce n'est pas possible lorsque po4a est utilisé.

       -   Parfois, le contenu des paragraphes correspond, mais pas leur type. Corriger cela dépend  du  format.
           Pour  les  formats  POD  et  man,  cela  provient  souvent  du fait qu'un des deux contient une ligne
           commençant par des espaces et pas l'autre. Pour ces formats, cela signifie que ce paragraphe ne  doit
           pas  être  reformaté,  il  a  donc  un  type  différent. Retirez simplement les espaces et vous serez
           tranquille. Il se peut aussi qu'il s'agisse d'une petite erreur dans le nom d'une balise.

           De la même façon, deux paragraphes peuvent avoir été combinés, dans le format POD, si  la  ligne  qui
           les  sépare  contient des espaces, ou s'il n'y a pas de ligne vide entre la ligne =item et le contenu
           de cet élément.

       -   Il arrive également qu'il se produise une désynchronisation entre les fichiers, et la  traduction  se
           retrouve  alors attachée au mauvais paragraphe. C'est le signe que le problème se situe avant dans le
           fichier. Consultez gettextization.failed.po pour voir quand la désynchronisation s'est  produite,  et
           corrigez-la.

       -   D'autres  fois,  vous  aurez  l'impression  que  po4a a oublié des parties du texte original ou de la
           traduction. gettextization.failed.po  indique  que  les  deux  correspondent  correctement,  mais  la
           gettextization  échoue  parce  que po4a essaie de faire correspondre un paragraphe avec le paragraphe
           suivant (ou précédant) de celui qui devrait lui être associé, comme si celui-ci avait  disparu.  Vous
           pesterez sûrement contre po4a comme je l'ai fait quand ça m'est arrivé.

           Cette  situation  malheureuse se manifeste quand un même paragraphe est répété dans le document. Dans
           ce cas, aucune nouvelle entrée n'est créée dans le  fichier  PO,  mais  une  nouvelle  référence  est
           ajoutée à l'entrée existante.

           So,  when  the  same paragraph appears twice in the original but both are not translated in the exact
           same way each time, you will get the feeling that a paragraph of the original disappeared. Just  kill
           the  new  translation.  If  you  prefer to kill the first translation instead when the second one was
           actually better, replace the first one with the second.

           De la même façon, si deux paragraphes légèrement différents ont été traduits de façon identique, vous
           aurez l'impression qu'un paragraphe de la traduction a disparu. Une solution consiste à  ajouter  une
           certaine  chaîne  dans  le  paragraphe  du document original (« I'm different » par exemple). Ne vous
           inquiétez pas, ces modifications disparaîtront pendant la synchronisation, et quand le  texte  ajouté
           est  suffisamment  court,  gettext associera votre traduction au texte existant de toute façon (en le
           marquant comme approximatif (fuzzy), ce qui n'a pas d'importance  puisque  toutes  les  chaînes  sont
           marquées fuzzy après la gettextization).

       Avec  un  peu  de  chance,  ces  astuces  vous  permettront de réaliser la gettextization et d'obtenir le
       précieux PO. Vous serez alors prêt pour synchroniser votre fichier et commencer la  traduction.  Veuillez
       noter que pour les gros fichiers, la synchronisation peut prendre beaucoup de temps.

       Par  exemple,  la  première  exécution  de  po4a-updatepo pour la traduction de la documentation Perl (un
       fichier PO de 5,5 Mo) a pris presque deux jours sur un G5 à 1GHz. Eh oui, 48 heures.  Mais  les  mises  à
       jour  suivantes  n'ont pris que quelques secondes sur un vieux portable. Ceci parce que la première fois,
       la plupart des msgid du PO ne correspondent à aucun  dans  le  fichier  POT.  Ce  qui  oblige  gettext  à
       rechercher la chaîne la plus proche avec un algorithme de recherche coûteux.

   Comment ajouter des choses n'étant pas des traductions (comme le nom du traducteur) ?
       Du  fait  de  l'approche  de  type  gettext, faire ceci est plus compliqué avec po4a que ça ne l'était en
       éditant simplement le nouveau fichier et en lisant  l'original  à  côté.  Mais  ceci  reste  possible  en
       utilisant les « addenda ».

       Pour  aider à leur compréhension, on peut considérer les addenda comme des sortes de rustines à appliquer
       sur le document traduit à la fin du processus. Ils sont assez différents des rustines usuelles (il n'y  a
       qu'une  seule  ligne  de  contexte,  qui peut contenir une expression rationnelle Perl, et ne peuvent que
       rajouter du texte, sans en enlever), mais la fonctionnalité qu'ils apportent est la même.

       Leur but est de permettre au traducteur d'ajouter au document du texte qui ne soit  pas  une  traduction,
       mais  quelque  chose de spécifique à la version traduite. De cette façon, ils peuvent ajouter une section
       indiquant qui a participé à cette traduction ou expliquer comment rapporter des bogues de traduction.

       Un addendum est fourni dans un fichier séparé. La première ligne constitue un  en-tête  indiquant  où  le
       texte  qu'il  contient  doit être placé dans le document. Le reste du fichier est ajouté tel quel à cette
       position dans le document résultant.

       Les en-têtes ont une syntaxe relativement rigide : ils doivent  commencer  par  la  chaîne  PO4A-HEADER:,
       suivie  par une liste de champs de la forme clef=valeur séparés par des points-virgules. Les espaces sont
       importants. Notez qu'il n'est pas possible d'utiliser de point-virgule dans la valeur, même en la plaçant
       entre des guillemets.

       Encore une fois, ça paraît peut-être effrayant, mais les  exemples  ci-dessous  devraient  vous  aider  à
       écrire  les  en-têtes dont vous avez besoin. Supposons que nous voulons ajouter une section « À propos de
       cette traduction » après la section « À propos de ce document ».

       Voici les différentes clefs d'en-tête existantes :

       position (obligatoire)
           une expression rationnelle Perl. L'addendum sera  placé  près  de  la  ligne  correspondant  à  cette
           expression  rationnelle. Notez qu'il s'agit ici du document traduit, et non pas du document original.
           Si plus d'une ligne correspond à cette expression (ou si aucune ne correspond), l'ajout échouera.  Il
           est préférable de donner un message d'erreur que d'ajouter l'addendum au mauvais endroit.

           La  ligne  est  appelée point de position par la suite. L'endroit où est ajouté l'addendum est appelé
           point d'insertion. Ces deux points sont proches, mais pas identiques. Par  exemple,  si  vous  voulez
           insérer une nouvelle section, il est plus simple de placer le point de position au niveau du titre de
           la  section précédente, et d'expliquer à po4a où se termine la section (souvenez-vous que le point de
           position doit être donné par une expression rationnelle ne correspondant qu'à une seule ligne.

           La localisation du point d'insertion par rapport au point de position est contrôlée  par  les  champs
           mode, beginboundary et endboundary, comme expliqué par la suite.

           Dans notre cas, nous aurons :

                position=<title>À propos de ce document</title>

       mode (obligatoire)
           It can be either the string before or after, specifying the position of the addendum, relative to the
           position  point.  In case before is given the insertion point will placed exactly before the position
           point. The after behaviour is detailed bellow.

           Comme nous voulons placer la nouvelle section sous celle qui correspond, nous utilisons :

                mode=after

       beginboundary (utilisé uniquement avec mode=after, et obligatoire dans ce cas)
       endboundary (idem)
           expression rationnelle correspondant à la fin de la  section  après  laquelle  l'addendum  doit  être
           placé.

           Lorsque le mode vaut after (après), le point d'insertion se trouvera après le point de position, mais
           pas  juste  après  !  Il  est  placé  à  la  fin  de  la section qui débute par le point de position,
           c'est-à-dire  après  la  ligne  correspondant  à  l'expression  rationnelle  donnée  par   le   champ
           beginboundary  ou  avant  la  ligne  correspondant  à  l'expression  rationnelle  donnée par le champ
           endboundary.

           Dans notre cas, nous pouvons choisir d'indiquer la  fin  de  la  section  qui  doit  correspondre  en
           ajoutant :

              endboundary=</section>

           ou en indiquant le début de la section suivante en indiquant :

              beginboundary=<section>

           Dans  les  deux  cas,  notre  addendum  sera  placé  après </section> et avant <section>. La première
           solution est meilleure puisqu'elle fonctionnera toujours, même si le document est réorganisé.

           Les deux existent parce que les formats des documentations sont  différents.  Dans  certains  d'entre
           eux,  il  est  possible  d'indiquer la fin d'une section comme </section> que nous avons utilisé), et
           dans d'autres les fins de section ne sont pas spécifiées explicitement (c'est le cas du format  man).
           Dans le premier cas, la « frontière » (boundary) est la fin de section, et le point d'insertion vient
           après.  Dans  le  second  cas,  la  frontière correspond au début de la section suivante, et le point
           d'insertion vient juste avant.

       Tout ceci peut sembler confus, mais l'exemple suivant devrait vous éclairer.

       Pour résumer l'exemple utilisé, pour ajouter une section appelée « À propos de cette traduction » après
       la section « À propos de ce document » dans un document SGML, vous pouvez utiliser une de ces lignes
       d'en-tête.
          PO4A-HEADER: mode=after; position=À propos de ce document; endboundary=</section>
          PO4A-HEADER: mode=after; position=À propos de ce document; beginboundary=<section>

       Si vous voulez ajouter quelque chose après la section nroff suivante :
           .SH "AUTEURS"

         vous devez utiliser  un  champ  position  correspondant  à  cette  ligne,  et  un  champ  beginboundary
         correspondant  au  début  de  la  section suivante (c'est-à-dire ^\.SH). L'addendum sera placé après le
         point de position et immédiatement avant  la  première  ligne  correspondant  au  champ  beginboundary.
         C'est-à-dire :

          PO4A-HEADER:mode=after;position=AUTEURS;beginboundary=\.SH

       Si vous voulez ajouter quelque chose à une section (par exemple après « Copyright Tralala ») au lieu
       d'ajouter une section entière, vous pouvez fournir une position correspondant à cette ligne, et un champ
       beginboundary correspondant à n'importe quelle ligne.
          PO4A-HEADER:mode=after;position=Copyright Tralala, 2004;beginboundary=^

       Si vous voulez ajouter quelque chose à la fin du document, donnez une position correspondant à n'importe
       quelle ligne du document (mais à une seule ligne, puisque po4a n'acceptera pas que la position ne
       corresponde pas à une ligne unique), et donnez un champ endboundary ne correspondant à aucune ligne.
       N'utilisez pas de chaîne simple, comme "EOF", mais préférez-en une qui a une chance moindre de se trouver
       dans votre document.
          PO4A-HEADER:mode=after;position=<title>Au sujet de...</title>;beginboundary=FausseLimitePo4a

       Dans  tous  les cas, rappelez-vous qu'il s'agit d'une expression rationnelle. Par exemple, si vous voulez
       pointer la fin d'une section nroff qui se termine par la ligne :

         .fi

       N'utilisez pas .fi comme valeur pour endboundary,  parce  que  cette  expression  rationnelle  correspond
       également  à  «  ce[  fi]chier  »,  ce  qui  n'est  évidemment pas ce que vous voulez. La valeur du champ
       endboundary dans ce cas est ^\.fi$.

       Si l'addendum n'est pas positionné là où vous l'escomptiez,  essayez  en  fournissant  l'option  -vv  aux
       outils, ce qui vous donnera des indications sur ce qui est fait pour le placement de l'addendum.

       Voici un exemple plus détaillé.

       Document original (au format POD) :

        |=head1 NAME
        |
        |dummy - a dummy program
        |
        |=head1 AUTHOR
        |
        |me

       Voici maintenant un addendum qui s'assure qu'une section est ajoutée à la fin du fichier pour indiquer le
       traducteur.

        |PO4A-HEADER:mode=after;position=AUTEUR;beginboundary=^=head
        |
        |=head1 TRADUCTEUR
        |
        |moi
        |

       De  façon  à placer l'addendum avant l'AUTEUR (section nommée AUTHOR dans le document original), utilisez
       l'en-tête suivant :

        PO4A-HEADER:mode=after;position=NOM;beginboundary=^=head1

       This works because  the  next  line  matching  the  beginboundary  /^=head1/  after  the  section  "NAME"
       (translated  to  "NOM" in French), is the one declaring the authors. So, the addendum will be put between
       both sections. Note that if later some other section will be added between NAME and AUTHOR  sections,  it
       will break this example making the addenda to be added before this newly added section.

       To avoid this you may accomplish the same using mode=before:

        PO4A-HEADER:mode=before;position=^=head1 AUTEUR

   Comment automatiser tout ceci ?
       L'utilisation  de  po4a s'est montrée propice aux erreurs pour les utilisateurs parce que deux programmes
       doivent être appelés dans le bon ordre (po4a-updatepo puis po4a-translate), chacun d'eux prenant au moins
       troisparamètres. De plus, il était difficile avec ce système d'utiliser un seul fichier PO pour tous  les
       documents quand plusieurs formats étaient utilisés.

       Le  programme  po4a(1)  a  été  conçu  pour  répondre  à ces difficultés. Une fois que votre projet a été
       converti à po4a, vous écrivez un petit fichier de configuration indiquant où se trouvent vos fichiers  de
       traduction (les fichiers PO et POT), où se trouvent les documents originaux, leurs formats, et où doivent
       être placées leur traduction.

       Then,  calling  po4a(1)  on  this  file  ensures  that the PO files are synchronized against the original
       document, and that the translated document are generated properly. Of course, you will want to call  this
       program  twice:  once  before  editing the PO files to update them and once afterward to get a completely
       updated translated document. But you only need to remember one command line.

   Comment personaliser po4a ?
       Les modules po4a ont des options (fournies à l'aide de l'option  -o)  qui  peuvent  être  utilisées  pour
       modifier le comportement du module.

       You  can  also  edit the source code of the existing modules or even write your own modules. To make them
       visible to po4a, copy your modules into a path called "/bli/blah/blu/lib/Locale/Po4a/"  and  then  adding
       the path "/bli/blah/blu" in the "PERLIB" or "PERL5LIB" environment variable. For example:

          PERLLIB=$PWD/lib po4a --previous po4a/po4a.cfg

       Note : le nom du répertoire « lib » n'est pas important.

Comment ça marche ?

       Cette  section  vous  donne un bref aperçu des rouages internes de po4a afin que vous vous sentiez plus à
       même de nous aider à le maintenir et l'améliorer.  Elle  peut  également  vous  permettre  de  comprendre
       pourquoi cela ne fait pas ce que vous souhaitez et corriger vos problèmes par vous-même.

   Quel est le plan général ici ?
       L'architecture po4a est orientée objet (en Perl, n'est-ce pas formidable ?). L'ancêtre commun de tous les
       classes  d'analyseur  est appelé Transtractor. Ce nom étrange provient du fait qu'il est à la fois chargé
       de la traduction et de l'extraction des chaînes du document.

       Plus formellement, il prend un document à traduire et un fichier PO contenant les traductions  en  entrée
       et  produit en sortie deux autres fichiers : un autre fichier PO (résultant de l'extraction des chaînes à
       traduire du document d'entrée), et un document traduit (avec la même structure que le document  d'entrée,
       mais  dont  toutes les chaînes à traduire ont été remplacées par leur traduction donnée par le PO fournit
       en entrée). Voici une représentation graphique de tout ceci :

         document entrée --\                             /---> document sortie
                            \      TransTractor::       /       (traduit)
                             +-->--   parse()  --------+
                            /                           \
         PO entrée --------/                             \---> PO sortie
                                                                (extrait)

       Cette forme d'os est le cœur de l'architecture de po4a. Sans le fichier PO en entrée et  le  document  en
       sortie,  cela donne po4a-gettextize. Si vous fournissez les deux entrées et ignorez le PO de sortie, vous
       aurez po4a-translate.

       TransTractor::parse() est une fonction virtuelle implémentée dans chaque module. Voici un  petit  exemple
       pour  montrer comment elle fonctionne. Cet exemple analyse une liste de paragraphes qui débutent tous par
       <p>.

         1 sub parse {
         2   PARAGRAPH: while (1) {
         3     $my ($paragraph,$pararef,$line,$lref)=("","","","");
         4     $my $first=1;
         5     while (($line,$lref)=$document->shiftline() && defined($line)) {
         6       if ($line =~ m/<p>/ && !$first--; ) {
         7         $document->unshiftline($line,$lref);
         8
         9         $paragraph =~ s/^<p>//s;
        10         $document->pushline("<p>".$document->translate($paragraph,$pararef));
        11
        12         next PARAGRAPH;
        13       } else {
        14         $paragraph .= $line;
        15         $pararef = $lref unless(length($pararef));
        16       }
        17     }
        18     return; # Did not got a defined line? End of input file.
        19   }
        20 }

       À la ligne 6, <p> est rencontré pour la seconde fois. Cela indique le passage un paragraphe suivant. Nous
       replaçons donc la ligne, qui vient juste d'être obtenue, dans le document d'origine (ligne 7) et envoyons
       le paragraphe ainsi construit dans les sorties. Après avoir retiré le  <p>  de  tête  en  ligne  9,  nous
       envoyons la concaténation de cette balise avec la traduction du reste du paragraphe.

       Cette  fonction  translate()  est  très  pratique. Elle envoie son paramètre dans le fichier PO de sortie
       (l'extraction) et renvoie sa traduction telle qu'elle a été trouvée  dans  le  fichier  PO  d'entrée  (la
       traduction).  Comme  elle est utilisée dans le paramètre de pushline(), cette traduction se retrouve dans
       le document de sortie.

       N'est-ce pas génial ? Il est possible de construire un module complet pour po4a en moins de 20 lignes, si
       le format est suffisamment simple...

       Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans Locale::Po4a::TransTractor(3pm).

   Gettextization : Comment ça marche ?
       L'idée ici est de prendre à la fois le document d'origine et sa traduction, et de supposer que la  énième
       chaîne  extraite du document traduit correspond à la traduction de la énième chaîne du document original.
       Pour que cela fonctionne, il faut donc que les deux documents aient exactement  la  même  structure.  Par
       exemple,  si  les  fichiers  ont  la  structure suivante, il y a très peu de chance pour que la quatrième
       chaîne de la traduction (qui est de type « chapitre ») soit la  traduction  de  la  quatrième  chaîne  du
       document original (de type « paragraphe »).

           Original         Traduction

         chapitre            chapitre
           paragraphe          paragraphe
           paragraphe          paragraphe
           paragraphe        chapitre
         chapitre              paragraphe
           paragraphe          paragraphe

       Pour  cela, les analyseurs po4a sont utilisés à la fois sur l'original et sur la traduction pour extraire
       des fichiers PO, et un troisième fichier PO est construit à partir d'eux  en  utilisant  les  chaînes  du
       second comme traductions des chaînes du premier. Pour s'assurer que les chaînes ainsi associées sont bien
       les  traductions,  les  analyseurs  de  po4a  doivent ajouter des informations sur le type syntaxique des
       chaînes extraites du document (les  analyseurs  existants  le  font,  les  vôtres  devraient  également).
       Ensuite,  ces informations sont utilisées pour s'assurer que les deux documents ont la même syntaxe. Dans
       l'exemple précédent, cela permet de détecter que la quatrième chaîne est dans un  cas  un  paragraphe  et
       dans l'autre un titre de chapitre, et le problème est affiché.

       En  théorie, il devrait être possible de détecter le problème, puis de resynchroniser les fichiers par la
       suite (comme le fait diff). Mais il est alors difficile de savoir quoi faire  des  chaînes  précédant  la
       désynchronisation,  et  le  résultat  pourrait  parfois  ne pas être bon. C'est pourquoi l'implémentation
       actuelle ne resynchronise rien et échoue avec un message d'erreur complet quand quelque  chose  se  passe
       mal, indiquant qu'une modification manuelle des fichiers est nécessaire pour corriger le problème.

       Même  avec  ces  précautions,  des  erreurs  peuvent  survenir.  C'est la raison pour laquelle toutes les
       traductions trouvées de cette façon sont marquées fuzzy, pour s'assurer que le traducteur les  relira  et
       vérifiera.

   Fonctionnement d'un Addendum
       Bien, il n'y a rien de bien compliqué ici. La traduction n'est pas directement écrite sur le disque, mais
       est  conservée  en  mémoire jusqu'à ce que tous les addenda soient ajoutés. Les algorithmes utilisés sont
       assez simples. Une ligne correspondant à l'expression rationnelle  de  la  position  est  recherchée,  et
       l'addendum  est  ajouté  juste  avant  si mode=before. Sinon, la première ligne trouvée à partir de cette
       position correspondant à l'expression  rationnelle  donnée  par  le  champ  boundary  est  recherchée  et
       l'addendum  est  inséré  juste  après cette ligne s'il s'agit d'un endboundary ou juste avant s'il s'agit
       d'un beginboundary.

FAQ

       Cette section regroupe les questions le plus souvent posées. En fait, la plupart d'entre elles  sont  des
       questions  de  design  du  projet.  Si  vous  pensez  que  po4a n'est pas la bonne réponse au problème de
       traduction de documentation, lisez cette section avant  de  nous  donner  votre  avis  sur  la  liste  de
       diffusion <po4a-devel@lists.alioth.debian.org>. Votre avis nous intéresse.

   Pourquoi traduire chaque paragraphe séparément ?
       En  effet,  avec  po4a,  tous les paragraphes sont traduits séparément (en fait, c'est au choix de chaque
       module, mais tous les modules existants font ainsi, et les vôtres  devraient  également).  Il  y  a  deux
       avantages principaux à cette approche :

       • Quand  les  parties  techniques  du  document sont masquées, le traducteur ne peut pas faire de bêtises
         avec. Moins nous présentons de marqueurs au traducteur, moins il pourra faire d'erreurs.

       • Découper le document aide à isoler les changements apparaissant  dans  le  document  original.  Lorsque
         l'original est modifié, la mise à jour des parties modifiées est plus facile.

       Même  avec  ces  avantages,  certains n'aiment pas l'idée de traduire chaque paragraphe séparément. Voici
       quelques réponses à leurs inquiétudes :

       • Cette approche a été couronnée de succès dans le cadre du projet KDE et a permis de  produire  la  plus
         grosse documentation traduite et mise à jour à notre connaissance.

       • Les  traducteurs peuvent toujours utiliser le contexte pour traduire, puisque les chaînes du fichier PO
         se trouvent dans le même ordre que dans le document  original.  La  traduction  séquentielle  est  donc
         relativement  comparable qu'elle soit faite avec ou sans po4a. Et dans tous les cas, la meilleure façon
         reste de convertir le document dans un format imprimable puisque les indications de formatage  ne  sont
         pas vraiment lisibles.

       • C'est  l'approche  utilisée par les traducteurs professionnels. Même si je l'admets, leurs buts peuvent
         être différents des traducteurs de logiciels à source ouvert. La maintenance étant par exemple  souvent
         moins critique puisque le contenu change rarement.

   Pourquoi ne pas découper au niveau des phrases (ou à un niveau plus petit) ?
       Les outils des traducteurs professionnels découpent parfois les documents au niveau des phrases, de façon
       à  maximiser  la  réutilisation  de  traductions précédentes et à accélérer leur travail. Le problème est
       qu'une même phrase peut avoir plusieurs traductions en fonction du contexte.

       Les paragraphes sont par définition plus longs que les phrases. Cela permet la plupart du temps d'assurer
       que deux paragraphes dans deux documents  différents  auront  le  même  sens  (et  la  même  traduction),
       indépendamment du contexte.

       Un découpage à un niveau encore plus petit qu'une phrase pourrait être très gênant. Ce serait un peu long
       d'expliquer  pourquoi  ici, mais les lecteurs intéressés pourront par exemple consulter la page de manuel
       Locale::Maketext::TPJ13(3pm) (qui est fournie avec la documentation de Perl). Pour  faire  court,  chaque
       langue  a  ses  propres règles syntaxiques, et il n'y a aucun moyen de construire des phrases à partir de
       morceaux de phrases pour toutes les langues existantes (ou pour les 5 à 10 langues les plus  parlées,  et
       même moins).

   Pourquoi ne pas mettre la version originelle en commentaire avec la traduction (ou l'inverse) ?
       À  première vue, gettext ne semble pas adapté à tous les types de traduction. Par exemple, il ne semblait
       pas adapté à debconf,  l'interface  que  tous  les  paquets  Debian  utilisent  pour  l'interaction  avec
       l'utilisateur  pendant  l'installation.  Dans  ce  cas,  les  textes à traduire étaient assez courts (une
       dizaine de lignes pour chaque fichier), et il était difficile de placer la  traduction  dans  un  fichier
       séparé parce qu'il doit être disponible avant l'installation du paquet.

       C'est  pourquoi  les  concepteurs  de  debconf  ont  décidé d'implémenter une autre solution, plaçant les
       traductions dans le même fichier que l'original. C'est une solution plutôt séduisante. Certains  voudront
       également faire ainsi pour les fichiers XML, par exemple. Voici à quoi cela ressemblerait :

        <section>
         <title lang="en">My title</title>
         <title lang="fr">Mon titre</title>

         <para>
          <text lang="en">My text.</text>
          <text lang="fr">Mon texte.</text>
         </para>
        </section>

       Mais  cette  solution  a  été  si  problématique que l'approche basée sur PO est désormais utilisée. Seul
       l'original peut être édité dans le fichier, et les traductions sont placées dans des fichiers PO  générés
       à  partir  du  modèle maître (et replacés au cours de la compilation). L'ancien système a été abandonné à
       cause de plusieurs problèmes :

       •   problèmes de maintenance

           Si plusieurs traducteurs fournissent une rustine (patch) au même moment,  il  est  difficile  de  les
           appliquer ensemble.

           Comment  détecter  les  modifications  dans l'original qui doivent être appliquées à une traduction ?
           Pour pouvoir utiliser diff, il faut noter la version du document original traduit. C'est-à-dire qu'il
           faut un fichier PO dans le fichier ;)

       •   problèmes d'encodage

           Cette solution n'est envisageable que quand seules des langues européennes sont impliquées,  mais  la
           traduction  pour  le  coréen,  le russe ou l'arabe peuvent compliquer la situation. UTF peut être une
           solution, mais il y a également des problèmes avec.

           De plus, ces problèmes sont difficiles à détecter (c.-à-d. que seules les personnes capables de  lire
           le coréen pourront s'apercevoir que l'encodage pour le coréen est défectueux [ce qui aurait été causé
           par un traducteur russe]).

       gettext résout tous ces problèmes.

   Mais gettext n'a pas été conçu pour faire ça !
       C'est vrai, mais à ce jour, personne n'a apporté de meilleure solution. La seule solution alternative est
       la traduction manuelle, avec tous les problèmes de maintenance qu'elle comporte.

   Qu'en est-il des autres outils de traduction de documentation utilisant gettext ?
       Il n'y en à notre connaissance que deux :

       poxml
           C'est  l'outil développé au sein du projet KDE pour gérer les XML DocBook. C'est à notre connaissance
           le premier programme qui a extrait des chaînes à traduire d'une documentation pour les mettre dans un
           fichier PO, et les réinjecter ensuite dans le document après la traduction.

           Il ne peut gérer que le format XML, avec une DTD particulière. Je n'aime pas beaucoup la  façon  dont
           les  listes sont gérées, elles sont rassemblées en un seul gros msgid. Lorsque la liste est de taille
           importante, les éléments sont assez durs à gérer.

       po-debiandoc
           Ce programme écrit par Denis Barbier est un précurseur du module SGML de po4a, qui le  remplace  plus
           ou moins. Comme son nom l'indique, il ne gère que la DTD DebianDoc, qui est en voie d'extinction.

       Le  principal avantage de po4a par rapport à eux est la facilité d'ajouter du contenu additionnel (ce qui
       est encore plus difficile avec ces outils) et la possibilité de faire une gettextization.

   Éduquer les développeurs au problème des traductions
       Lors de la traduction de documentations ou de programmes, trois types de difficultés  sont  rencontrés  ;
       des  problèmes  linguistiques  (tout  le  monde  ne parle pas deux langues), des problèmes techniques (la
       raison d'être de po4a) et des problèmes de type relationnel et humain. Tous les  développeurs  ne  voient
       pas  la  nécessité de réaliser des traductions. Même avec la meilleure volonté, ils peuvent aussi ignorer
       comment faciliter le travail des traducteurs. C'est pour cela que po4a  fournit  une  bonne  quantité  de
       documentation que vous pouvez leur indiquer.

       Un autre point important est que chaque fichier traduit contient un petit commentaire indiquant ce qu'est
       le  fichier  et  comment  l'utiliser.  Ceci  devrait  aider les pauvres développeurs inondés de tonnes de
       fichiers contenant les traductions pour des langues qu'ils ne parlent quasiment pas, et qui  devrait  les
       aider à gérer ces fichiers correctement.

       In the po4a project, translated documents are not source files anymore, in the sense that these files are
       not  the  preferred form of the work for making modifications to it. Since this is rather unconventional,
       that's a source of easy mistakes. That's why all files present this header:

        |       *****************************************************
        |       *           GENERATED FILE, DO NOT EDIT             *
        |       * THIS IS NO SOURCE FILE, BUT RESULT OF COMPILATION *
        |       *****************************************************
        |
        | This file was generated by po4a-translate(1). Do not store it (in VCS,
        | for example), but store the PO file used as source file by po4a-translate.
        |
        | In fact, consider this as a binary, and the PO file as a regular source file:
        | If the PO gets lost, keeping this translation up-to-date will be harder ;)

       De la même façon, les fichiers PO usuels n'ont qu'à être copiés dans le répertoire po/. Mais ce n'est pas
       le cas de ceux manipulés par po4a. Le principal risque étant que  le  développeur  écrase  la  traduction
       existante de son programme avec la traduction de sa documentation. (Les deux ne peuvent pas être stockées
       dans le même fichier PO parce que le programme doit installer sa traduction en tant que fichier mo et que
       la documentation n'a besoin de la traduction qu'au moment de la compilation). C'est pourquoi les fichiers
       PO créés par le module po-debiandoc contient l'en-tête suivant :

        #
        #  ADVISES TO DEVELOPERS:
        #    - you do not need to manually edit POT or PO files.
        #    - this file contains the translation of your debconf templates.
        #      Do not replace the translation of your program with this !!
        #        (or your translators will get very upset)
        #
        #  ADVISES TO TRANSLATORS:
        #    If you are not familiar with the PO format, gettext documentation
        #     is worth reading, especially sections dedicated to this format.
        #    For example, run:
        #         info -n '(gettext)PO Files'
        #         info -n '(gettext)Header Entry'
        #
        #    Some information specific to po-debconf are available at
        #            /usr/share/doc/po-debconf/README-trans
        #         or http://www.debian.org/intl/l10n/po-debconf/README-trans
        #

   RÉSUMÉ des avantages de l'approche basée sur gettext
       • Les  traductions  ne  sont pas stockées indépendamment de l'original, ce qui rend possible la détection
         des parties à mettre à jour.

       • Les traductions sont stockées dans des fichiers  différents  pour  chaque  langue,  ce  qui  évite  les
         interférences  entre  traducteurs.  Que  ce  soit  pour la soumission de rustines ou pour le choix d'un
         encodage.

       • En interne, tout est basé sur gettext (mais po4a offre une interface simple qui  ne  nécessite  pas  de
         comprendre comment ça marche en interne pour pouvoir l'utiliser). Ce qui permet de ne pas réinventer la
         roue, et du fait de leur utilisation importante, nous pouvons supposer qu'ils ont peu ou pas de bogue.

       • Pour  l'utilisateur  final,  rien  ne  change  (à part que les documentations seront probablement mieux
         maintenues :). La documentation distribuée reste la même.

       • Il n'est pas nécessaire pour les traducteurs d'apprendre  une  nouvelle  syntaxe  et  leur  éditeur  de
         fichier PO préféré (qui peut être le mode PO d'Emacs, Lokalize ou Gtranslator) sera parfait.

       • gettext  permet  d'obtenir  facilement des statistiques sur ce qui a été fait, ce qui doit être revu et
         mis à jour, et sur ce qu'il reste à faire. Vous trouverez des exemples à ces adresses :

          - http://kv-53.narod.ru/kaider1.png
          - http://www.debian.org/intl/l10n/

       Mais tout n'est pas rose, et cette approche a aussi quelques désavantages que nous devons gérer.

       • Les addenda sont... surprenants au premier abord.

       • Il n'est pas possible d'adapter le texte traduit à votre goût, comme de décomposer  ou  recomposer  des
         paragraphes.  Mais  d'un autre côté, s'il s'agit d'un problème dans le document original, celui-ci doit
         être signalé de toute façon.

       • Même s'il a une interface simple, il reste un nouvel outil qu'il faudra apprendre à maîtriser.

         One of my dreams would be to integrate somehow po4a to Gtranslator or Lokalize.  When  a  documentation
         file is opened, the strings are automatically extracted, and a translated file + po file can be written
         to  disk. If we manage to do an MS Word (TM) module (or at least RTF) professional translators may even
         use it.

AUTEURS

        Denis Barbier <barbier,linuxfr.org>
        Martin Quinson (mquinson#debian.org)

TRADUCTION

        Martin Quinson (mquinson#debian.org)

Outils po4a                                        2017-08-26                                            PO4A(7)