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NOM

       pthreads - Threads POSIX

DESCRIPTION

       POSIX.1  décrit  une  série  d'interfaces  (fonctions  et  fichiers  d'en‐têtes)  pour  la  programmation
       multithread, couramment appelée threads POSIX, ou pthreads. Un unique processus peut  contenir  plusieurs
       threads, qui exécutent tous le même programme. Ces threads partagent la même mémoire globale (segments de
       données et tas), mais chaque thread a sa propre pile (variables automatiques).

       POSIX.1 requiert aussi que les threads partagent une série d'autres attributs  (ces  attributs  sont  par
       processus, plutôt que par thread) :

       -  identifiant de processus (PID)

       -  identifiant de processus père (PPID)

       -  identifiant de groupe de processus (PGID) et identifiant de session (SID)

       -  terminal de contrôle

       -  identifiants d'utilisateur et de groupe

       -  descripteurs de fichier ouverts

       -  verrouillages d'enregistrements (consultez fcntl(2))

       -  gestion de signaux

       -  masque de création de fichier (umask(2))

       -  répertoire de travail (chdir(2)) et répertoire racine (chroot(2))

       -  temporisations d'intervalle (setitimer(2)) et temporisations POSIX (timer_create(2))

       -  valeur de politesse (setpriority(2))

       -  limites de ressources (setrlimit(2))

       -  mesures de consommation de temps CPU (times(2)) et de ressources (getrusage(2))

       En  plus  de  la  pile, POSIX.1 indique que plusieurs autres attributs sont distincts pour chaque thread,
       dont les suivants :

       -  identifiant de thread (le type de donnée pthread_t)

       -  masque de signaux (pthread_sigmask(3))

       -  la variable errno

       -  pile spécifique de signal (sigaltstack(2))

       -  politique et priorité d'ordonnancement temps-réel (sched_setscheduler(2) et sched_setparam(2))

       Les caractéristiques spécifiques à Linux suivantes sont également distinctes pour chaque thread :

       -  capacités (consultez capabilities(7))

       -  affinité CPU (sched_setaffinity(2))

   Valeurs de retour des fonctions pthreads
       La plupart des fonctions pthreads renvoient 0 en cas de succès et un  numéro  d'erreur  en  cas  d'échec.
       Notez  que  les  fonctions  pthreads  ne  positionnent pas errno. Pour chacune des fonctions pthreads qui
       peuvent produire une erreur, POSIX.1-2001 spécifie que la fonction ne  peut  pas  échouer  avec  l'erreur
       EINTR.

   Identifiants de thread
       Chacun  des threads d'un processus a un unique identifiant de thread (stocké dans le type pthread_t). Cet
       identifiant est renvoyé  à  l'appelant  de  pthread_create(3)  et  un  thread  peut  obtenir  son  propre
       identifiant  de  thread en utilisant pthread_self(3). Les identifiants de thread n'ont la garantie d'être
       uniques qu'à l'intérieur d'un processus. Un identifiant de thread peut être réutilisé après qu'un  thread
       qui  s'est  terminé  a été rejoint ou qu'un thread détaché se soit terminé. Pour toutes les fonctions qui
       acceptent un identifiant de thread en paramètre, cet identifiant de thread se réfère par définition à  un
       thread du même processus que l'appelant.

   Fonctions sûres du point de vue des threads
       Une  fonction  sûre  du  point  de vue des threads est une fonction qui peut être appelée en toute sûreté
       (c'est-à-dire qu'elle renverra le même résultat d'où qu'elle soit appelée) par plusieurs threads en  même
       temps.

       POSIX.1-2001  et  POSIX.1-2008  exigent  que toutes les fonctions indiquées dans la norme soient sûres du
       point de vue des threads, excepté les fonctions suivantes :

           asctime()
           basename()
           catgets()
           crypt()
           ctermid() avec un paramètre non NULL
           ctime()
           dbm_clearerr()
           dbm_close()
           dbm_delete()
           dbm_error()
           dbm_fetch()
           dbm_firstkey()
           dbm_nextkey()
           dbm_open()
           dbm_store()
           dirname()
           dlerror()
           drand48()
           ecvt() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           encrypt()
           endgrent()
           endpwent()
           endutxent()
           fcvt() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           ftw()
           gcvt() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           getc_unlocked()
           getchar_unlocked()
           getdate()
           getenv()
           getgrent()
           getgrgid()
           getgrnam()
           gethostbyaddr() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           gethostbyname() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           gethostent()
           getlogin()
           getnetbyaddr()
           getnetbyname()
           getnetent()
           getopt()
           getprotobyname()
           getprotobynumber()
           getprotoent()
           getpwent()
           getpwnam()
           getpwuid()
           getservbyname()
           getservbyport()
           getservent()
           getutxent()
           getutxid()
           getutxline()
           gmtime()
           hcreate()
           hdestroy()
           hsearch()
           inet_ntoa()
           l64a()
           lgamma()
           lgammaf()
           lgammal()
           localeconv()
           localtime()
           lrand48()
           mrand48()
           nftw()
           nl_langinfo()
           ptsname()
           putc_unlocked()
           putchar_unlocked()
           putenv()
           pututxline()
           rand()
           readdir()
           setenv()
           setgrent()
           setkey()
           setpwent()
           setutxent()
           strerror()
           strsignal() [Ajoutée dans POSIX.1-2008]
           strtok()
           system() [Ajoutée dans POSIX.1-2008]
           tmpnam() avec un paramètre non NULL
           ttyname()
           unsetenv()
           wcrtomb() si son dernier paramètre est NULL
           wcsrtombs() si son dernier paramètre est NULL
           wcstombs()
           wctomb()

   Fonctions pour annulations sûres asynchrones
       Une fonction pour annulations sûres asynchrones peut être appelée sans risque  dans  une  application  où
       l'état d'annulation est activé (consultez pthread_setcancelstate(3)).

       POSIX.1-2001  et  POSIX.1-2008  exigent  que seules les fonctions suivantes soient pour annulations sûres
       asynchrones :

           pthread_cancel()
           pthread_setcancelstate()
           pthread_setcanceltype()

   Points d'annulation
       POSIX.1 spécifie que certaines fonctions doivent, et certaines autres fonctions peuvent, être des  points
       d'annulation.  Si un thread est annulable, que son type d'annulation est retardé (« deferred ») et qu'une
       demande d'annulation est en cours pour ce thread, alors  le  thread  est  annulé  quand  il  appelle  une
       fonction qui est un point d'annulation.

       POSIX.1-2001 et/ou POSIX.1-2008 exigent que les fonctions suivantes soient des points d'annulation :

           accept()
           aio_suspend()
           clock_nanosleep()
           close()
           connect()
           creat()
           fcntl() F_SETLKW
           fdatasync()
           fsync()
           getmsg()
           getpmsg()
           lockf() F_LOCK
           mq_receive()
           mq_send()
           mq_timedreceive()
           mq_timedsend()
           msgrcv()
           msgsnd()
           msync()
           nanosleep()
           open()
           openat() [Ajoutée dans POSIX.1-2008]
           pause()
           poll()
           pread()
           pselect()
           pthread_cond_timedwait()
           pthread_cond_wait()
           pthread_join()
           pthread_testcancel()
           putmsg()
           putpmsg()
           pwrite()
           read()
           readv()
           recv()
           recvfrom()
           recvmsg()
           select()
           sem_timedwait()
           sem_wait()
           send()
           sendmsg()
           sendto()
           sigpause() [POSIX.1-2001 uniquement (dans la liste des fonctions pouvant être un point d'annulation dans POSIX.1-2008)]
           sigsuspend()
           sigtimedwait()
           sigwait()
           sigwaitinfo()
           sleep()
           system()
           tcdrain()
           usleep() [POSIX.1-2001 uniquement (fonction supprimée dans POSIX.1-2008)]
           wait()
           waitid()
           waitpid()
           write()
           writev()

       POSIX.1-2001   et/ou  POSIX.1-2008  indiquent  que  les  fonctions  suivantes  peuvent  être  des  points
       d'annulation :

           access()
           asctime()
           asctime_r()
           catclose()
           catgets()
           catopen()
           chmod() [Added in POSIX.1-2008]
           chown() [Added in POSIX.1-2008]
           closedir()
           closelog()
           ctermid()
           ctime()
           ctime_r()
           dbm_close()
           dbm_delete()
           dbm_fetch()
           dbm_nextkey()
           dbm_open()
           dbm_store()
           dlclose()
           dlopen()
           dprintf() [Added in POSIX.1-2008]
           endgrent()
           endhostent()
           endnetent()
           endprotoent()
           endpwent()
           endservent()
           endutxent()
           faccessat() [Added in POSIX.1-2008]
           fchmod() [Added in POSIX.1-2008]
           fchmodat() [Added in POSIX.1-2008]
           fchown() [Added in POSIX.1-2008]
           fchownat() [Added in POSIX.1-2008]
           fclose()
           fcntl() (for any value of cmd argument)
           fflush()
           fgetc()
           fgetpos()
           fgets()
           fgetwc()
           fgetws()
           fmtmsg()
           fopen()
           fpathconf()
           fprintf()
           fputc()
           fputs()
           fputwc()
           fputws()
           fread()
           freopen()
           fscanf()
           fseek()
           fseeko()
           fsetpos()
           fstat()
           fstatat() [Added in POSIX.1-2008]
           ftell()
           ftello()
           ftw()
           futimens() [Added in POSIX.1-2008]
           fwprintf()
           fwrite()
           fwscanf()
           getaddrinfo()
           getc()
           getc_unlocked()
           getchar()
           getchar_unlocked()
           getcwd()
           getdate()
           getdelim() [Added in POSIX.1-2008]
           getgrent()
           getgrgid()
           getgrgid_r()
           getgrnam()
           getgrnam_r()
           gethostbyaddr() [SUSv3 only (function removed in POSIX.1-2008)]
           gethostbyname() [SUSv3 only (function removed in POSIX.1-2008)]
           gethostent()
           gethostid()
           gethostname()
           getline() [Added in POSIX.1-2008]
           getlogin()
           getlogin_r()
           getnameinfo()
           getnetbyaddr()
           getnetbyname()
           getnetent()
           getopt() (if opterr is nonzero)
           getprotobyname()
           getprotobynumber()
           getprotoent()
           getpwent()
           getpwnam()
           getpwnam_r()
           getpwuid()
           getpwuid_r()
           gets()
           getservbyname()
           getservbyport()
           getservent()
           getutxent()
           getutxid()
           getutxline()
           getwc()
           getwchar()
           getwd() [SUSv3 only (function removed in POSIX.1-2008)]
           glob()
           iconv_close()
           iconv_open()
           ioctl()
           link()
           linkat() [Added in POSIX.1-2008]
           lio_listio() [Added in POSIX.1-2008]
           localtime()
           localtime_r()
           lockf() [Added in POSIX.1-2008]
           lseek()
           lstat()
           mkdir() [Added in POSIX.1-2008]
           mkdirat() [Added in POSIX.1-2008]
           mkdtemp() [Added in POSIX.1-2008]
           mkfifo() [Added in POSIX.1-2008]
           mkfifoat() [Added in POSIX.1-2008]
           mknod() [Added in POSIX.1-2008]
           mknodat() [Added in POSIX.1-2008]
           mkstemp()
           mktime()
           nftw()
           opendir()
           openlog()
           pathconf()
           pclose()
           perror()
           popen()
           posix_fadvise()
           posix_fallocate()
           posix_madvise()
           posix_openpt()
           posix_spawn()
           posix_spawnp()
           posix_trace_clear()
           posix_trace_close()
           posix_trace_create()
           posix_trace_create_withlog()
           posix_trace_eventtypelist_getnext_id()
           posix_trace_eventtypelist_rewind()
           posix_trace_flush()
           posix_trace_get_attr()
           posix_trace_get_filter()
           posix_trace_get_status()
           posix_trace_getnext_event()
           posix_trace_open()
           posix_trace_rewind()
           posix_trace_set_filter()
           posix_trace_shutdown()
           posix_trace_timedgetnext_event()
           posix_typed_mem_open()
           printf()
           psiginfo() [Added in POSIX.1-2008]
           psignal() [Added in POSIX.1-2008]
           pthread_rwlock_rdlock()
           pthread_rwlock_timedrdlock()
           pthread_rwlock_timedwrlock()
           pthread_rwlock_wrlock()
           putc()
           putc_unlocked()
           putchar()
           putchar_unlocked()
           puts()
           pututxline()
           putwc()
           putwchar()
           readdir()
           readdir_r()
           readlink() [Added in POSIX.1-2008]
           readlinkat() [Added in POSIX.1-2008]
           remove()
           rename()
           renameat() [Added in POSIX.1-2008]
           rewind()
           rewinddir()
           scandir() [Added in POSIX.1-2008]
           scanf()
           seekdir()
           semop()
           setgrent()
           sethostent()
           setnetent()
           setprotoent()
           setpwent()
           setservent()
           setutxent()
           sigpause() [Added in POSIX.1-2008]
           stat()
           strerror()
           strerror_r()
           strftime()
           symlink()
           symlinkat() [Added in POSIX.1-2008]
           sync()
           syslog()
           tmpfile()
           tmpnam()
           ttyname()
           ttyname_r()
           tzset()
           ungetc()
           ungetwc()
           unlink()
           unlinkat() [Added in POSIX.1-2008]
           utime() [Added in POSIX.1-2008]
           utimensat() [Added in POSIX.1-2008]
           utimes() [Added in POSIX.1-2008]
           vdprintf() [Added in POSIX.1-2008]
           vfprintf()
           vfwprintf()
           vprintf()
           vwprintf()
           wcsftime()
           wordexp()
           wprintf()
           wscanf()

       Une implémentation peut également indiquer d'autres fonctions non spécifiées dans la  norme  comme  étant
       des  points  d'annulation.  En  particulier,  une implémentation marquera probablement toute fonction non
       standard qui peut bloquer comme étant un point d'annulation (ceci inclus la  plupart  des  fonctions  qui
       peuvent toucher des fichiers).

   Compiler sous Linux
       Sous Linux, les programmes utilisant l'API pthreads doivent être compilés avec cc -pthread.

   Implémentations des threads POSIX sous Linux
       Deux implémentations différentes des threads ont été fournies par la bibliothèque C de GNU sous Linux :

       LinuxThreads
              Il  s'agit  de l'implémentation des Pthreads originelle. Depuis la glibc 2.4, cette implémentation
              n'est plus prise en charge.

       NPTL (Native POSIX Threads Library)
              Il s'agit de l'implémentation moderne des Pthreads. Par rapport à LinuxThreads, NPTL  se  conforme
              mieux  aux  exigences  de  la norme POSIX.1, et une meilleure performance lors de la création d'un
              grand  nombre  de  threads.  NPTL  est  disponible  depuis  la  glibc 2.3.2,  et   nécessite   des
              fonctionnalités présentes dans le noyau Linux 2.6.

       Ces  deux implémentation sont dit de type 1:1, ce qui veut dire que chaque thread correspond à une entité
       d'ordonnancement du noyau. Les deux implémentations utilisent l'appel système  clone(2)  de  Linux.  Dans
       NPTL,  les primitives de synchronisation de threads (mutexes, jonction de thread, etc.) sont implémentées
       avec l'appel système futex(2) de Linux.

   LinuxThreads
       Les fonctionnalités importantes de cette implémentation sont les suivantes :

       -  En plus du thread principal (initial) et des threads créés par le  programme  avec  pthread_create(3),
          l'implémentation crée un thread de gestion. Ce thread s'occupe de la création et de la terminaison des
          threads. Des problèmes peuvent survenir si ce thread est tué de façon imprévue.

       -  Les signaux sont utilisés en interne par l'implémentation.  Sous  Linux 2.2  et  suivants,  les  trois
          premiers  signaux  temps-réel  sont  utilisés  (voir  aussi  signal(7)). Sous les noyaux plus anciens,
          LinuxThreads utilise SIGUSR1 et SIGUSR2.  Les  applications  doivent  éviter  d'utiliser  les  signaux
          utilisés par l'implémentation.

       -  Les  threads  ne  partagent pas leur identifiant de processus. (En fait, les threads LinuxThreads sont
          implémentés comme des  processus  partageant  plus  d'informations  qu'à  l'habitude,  mais  pas  leur
          identifiant  de  processus.)  Les  threads LinuxThreads (y compris le thread de gestion) sont visibles
          comme des processus différents avec ps(1).

       L'implémentation LinuxThreads s'écarte de la  spécification  POSIX.1  par  plusieurs  aspects,  dont  les
       suivants :

       -  Les appels à getpid(2) renvoient une valeur distincte dans chaque thread.

       -  Les  appels  à  getppid(2)  dans les threads autres que le thread principal renvoient l'identifiant de
          processus du thread de gestion ; getppid(2) dans ces threads devrait renvoyer la même valeur que  dans
          le thread principal.

       -  Lorsqu'un  thread  crée  un nouveau processus fils avec fork(2), n'importe quel thread devrait pouvoir
          utiliser wait(2) pour attendre la terminaison de ce fils. Cependant, l'implémentation ne permet  qu'au
          thread ayant créé le fils d'appeler wait(2) pour l'attendre.

       -  Lorsqu'un thread appelle execve(2), tous les autres threads sont terminés (comme le prescrit POSIX.1).
          Cependant, le processus résultant a le même PID que le thread  ayant  appelé  execve(2) :  il  devrait
          avoir le même PID que le thread principal.

       -  Les  threads  ne  partagent  pas  leurs  identifiants d'utilisateur et de groupe. Ceci peut causer des
          complications pour les programmes setuid et provoquer des erreurs dans les fonctions pthreads  si  une
          application change d'identifiant avec seteuid(2) et consorts.

       -  Les threads ne partagent pas l'identifiant de session et de groupe de processus.

       -  Les threads ne partagent pas les verrouillages d'enregistrements créés avec fcntl(2).

       -  L'information renvoyée par times(2) et getrusage(2) est par thread au lieu d'être par processus.

       -  Les threads ne partagent pas les valeurs « undo » de sémaphores (voir semop(2)).

       -  Les threads ne partagent pas les temporisations d'intervalles.

       -  Les threads ne partagent pas leur valeur de politesse.

       -  POSIX.1  distingue  les notions de signal envoyé au processus dans son ensemble, et de signal envoyé à
          un thread individuellement. Selon POSIX.1, un signal envoyé au processus (par  exemple  avec  kill(2))
          sera  géré  par  un  thread  choisi  arbitrairement  au  sein du processus. LinuxThreads ne permet pas
          d'envoyer un signal au processus, mais seulement à un thread spécifique.

       -  Les threads ont des paramètres de pile spécifique de signal distincts. Cependant,  les  paramètres  de
          pile  spécifique d'un nouveau thread sont copiés à partir du thread qui l'a créé, ce qui veut dire que
          les threads partagent initialement une même pile spécifique de signaux.  (Un  nouveau  thread  devrait
          démarrer sans pile spécifique de signaux. Si deux threads gèrent un signal sur leur pile spécifique au
          même moment, des échecs imprévisibles du programme risquent de se produire.)

   NPTL
       Avec NPTL, tous les threads d'un processus sont placés dans le même groupe de threads. Tous  les  membres
       d'un  groupe  de  threads partagent le même PID. NPTL n'utilise pas de thread de gestion. NPTL utilise en
       interne les deux premiers signaux temps‐réel (voir aussi signal(7)) ; ces signaux  ne  peuvent  pas  être
       utilisés dans les applications.

       NPTL a encore au moins une non conformité à POSIX.1 :

       -  Les threads ne partagent pas leur valeur de politesse.

       Certaines non conformités n'apparaissent qu'avec des noyaux plus anciens :

       -  L'information renvoyée par times(2) et getrusage(2) est par thread au lieu d'être globale au processus
          (corrigé dans le noyau 2.6.9).

       -  Les threads ne partagent pas les limites de ressources (corrigé dans le noyau 2.6.10).

       -  Les threads ne partagent pas les temporisations d'intervalles (corrigé dans le noyau 2.6.12).

       -  Seul le thread principal est autorisé à démarrer une nouvelle session avec setsid(2) (corrigé dans  le
          noyau 2.6.16).

       -  Seul  le  thread  principal  est autorisé à rendre le processus leader de son groupe de processus avec
          setpgid(2) (corrigé dans le noyau 2.6.16).

       -  Les threads ont des paramètres de pile spécifique de signaux distincts. Cependant, les  paramètres  de
          pile  spécifique  d'un  nouveau  thread  sont  copiés  sur ceux du thread qui l'a créé, et les threads
          partagent donc initialement leur pile spécifique de signaux (corrigé dans le noyau 2.6.16).

       Veuillez noter les points suivants à propos de l'implémentation NPTL :

       -  Si la limite souple de taille de pile (voir dans setrlimit(2)  la  description  de  RLIMIT_STACK)  est
          différente  de  unlimited,  cette  valeur  détermine  la  taille  de pile par défaut pour les nouveaux
          threads. Pour avoir un effet, cette limite doit être définie avant  le  démarrage  du  programme,  par
          exemple en utilisant la commande ulimit -s du shell (limit stacksize dans csh).

   Déterminer l'implémentation des threads utilisée
       Depuis glibc 2.3.2, la commande getconf(1) peut être utilisée pour déterminer l'implémentation de threads
       du système, par exemple :

           bash$ getconf GNU_LIBPTHREAD_VERSION
           NPTL 2.3.4

       Avec des versions plus anciennes de la glibc, une commande comme la suivante devrait être suffisante pour
       déterminer l'implémentation de threads par défaut :

           bash$ $( ldd /bin/ls | grep libc.so | awk '{print $3}' ) | \
                           egrep -i 'threads|nptl'
                   Native POSIX Threads Library by Ulrich Drepper et al

   Choisir l'implémentation des threads : LD_ASSUME_KERNEL
       Sur  les  systèmes  avec  une  glibc  fournissant  à  la fois LinuxThreads et NPTL (i.e. glibc 2.3.x), la
       variable  d'environnement  LD_ASSUME_KERNEL  peut  être  utilisée  pour  écraser  le  choix  par   défaut
       d'implémentation  de threads fait par l'éditeur de liens dynamique. Cette variable indique à l'éditeur de
       liens dynamique qu'il doit faire comme s'il était exécuté avec une  version  particulière  du  noyau.  En
       indiquant  une  version  du  noyau  ne  fournissant pas les fonctionnalités nécessitées par NPTL, on peut
       forcer l'utilisation de  LinuxThreads.  (La  raison  la  plus  probable  pour  cela  est  d'exécuter  une
       application  (boguée)  qui dépend d'un comportement de LinuxThreads non conforme à la spécification.) Par
       exemple :

           bash$ $( LD_ASSUME_KERNEL=2.2.5 ldd /bin/ls | grep libc.so | \
                           awk '{print $3}' ) | egrep -i 'threads|ntpl'
                   linuxthreads-0.10 by Xavier Leroy

VOIR AUSSI

       clone(2), futex(2), gettid(2), proc(5), futex(7), sigevent(7), signal(7),

       Diverses pages de manuel Pthreads, par exemple : pthread_attr_init(3), pthread_atfork(3),
       pthread_cancel(3), pthread_cleanup_push(3), pthread_cond_signal(3), pthread_cond_wait(3),
       pthread_create(3), pthread_detach(3), pthread_equal(3), pthread_exit(3), pthread_key_create(3),
       pthread_kill(3), pthread_mutex_lock(3), pthread_mutex_unlock(3), pthread_once(3),
       pthread_setcancelstate(3), pthread_setcanceltype(3), pthread_setspecific(3), pthread_sigmask(3),
       pthread_sigqueue(3) et pthread_testcancel(3)

COLOPHON

       Cette page fait partie de la publication 3.57 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des
       instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse
       http://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

       Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par
       l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.

       Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal
       <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de
       Debian (2006-2009).

       Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par
       un rapport de bogue sur le paquet manpages-fr.

       Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man -L C
       <section> <page_de_man> ».