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NOM

       arp - Module ARP du noyau Linux

DESCRIPTION

       Ce  module  du  noyau  implémente  le  protocole de résolution d'adresse ARP tel qu'il est
       décrit dans le document RFC 826. Il sert à la conversion entre les adresses matérielles de
       niveau 2  et  les  adresses  du  protocole  IPv4  sur  les  réseaux  connectés  en direct.
       L'utilisateur n'a normalement pas d'interactions avec ce module sauf pour  le  configurer.
       En fait, ce module fournit des services aux autres protocoles du noyau.

       Un  processus  utilisateur  peut recevoir les paquets ARP en utilisant les sockets de type
       packet(7). Il y a aussi un mécanisme pour gérer le cache  ARP  dans  l'espace  utilisateur
       avec  des  sockets netlink(7). La table ARP peut être contrôlée par le biais d'un ioctl(2)
       sur n'importe quelle socket AF_INET.

       Le module ARP maintient un cache des correspondances entre les adresses matérielles et les
       adresses logiques. Le cache a une taille limitée, ainsi les entrées anciennes et utilisées
       moins fréquemment sont récupérées. Les entrées qui sont marquées comme permanentes ne sont
       jamais effacées. Le cache peut être manipulé directement par l'intermédiaire des ioctls et
       son comportement peut être ajusté à l'aide des interfaces /proc décrites plus bas.

       Lorsqu'il n'y a pas de retour positif pour une correspondance existante après  un  certain
       temps  (voir  les  interfaces  /proc  ci-dessous), l'entrée est considérée comme gelée. Un
       retour positif peut être obtenu d'un niveau supérieur, par  exemple  un  ACK  TCP  réussi.
       D'autres  protocoles  peuvent signaler des avancées en utilisant l'attribut MSG_CONFIRM de
       sendmsg(2). Pour envoyer à nouveau  des  données  à  cette  cible,  l'ARP  essaye  d'abord
       d'interroger  un  démon  arp local au maximum app_solicit fois, afin d'obtenir une adresse
       MAC à jour. Si ça échoue, et si une ancienne adresse MAC est connue, une tentative unicast
       est  envoyée  ucast_solicit  fois.  Si  cela  échoue encore, il enverra une requête ARP en
       broadcast sur le réseau. Les requêtes ne sont envoyées que s'il y a des données en attente
       d'émission.

       Linux  ajoutera  automatiquement  une entrée arp proxy non permanente lorsqu'il reçoit une
       requête pour une adresse à laquelle il envoie des données, si le proxy arp est validé  sur
       l'interface  réceptrice.  Aucune  entrée n'est ajoutée s'il y a une route de rejet pour la
       cible.

   Ioctls
       Trois ioctls sont disponibles pour les sockets AF_INET. Elles prennent un pointeur sur une
       struct arpreq comme paramètre.

           struct arpreq {
               struct sockaddr arp_pa;      /* adresse protocole */
               struct sockaddr arp_ha;      /* adresse matérielle */
               int             arp_flags;   /* attributs */
               struct sockaddr arp_netmask; /* masque réseau du protocole */
               char            arp_dev[16];
           };

       SIOCSARP,   SIOCDARP   et  SIOCGARP  ajoute,  supprime,  et  consulte  respectivement  une
       correspondance ARP. L'ajout et la suppression de correspondance ARP  sont  des  opérations
       privilégiées ne pouvant être réalisées que par un processus avec la capacité CAP_NET_ADMIN
       ou un UID effectif nul.

       arp_pa doit être une adresse AF_INET et arp_ha doit être du même type que le  périphérique
       indiqué  dans  arp_dev. arp_dev est une chaîne terminée par un caractère nul, contenant le
       nom d'un périphérique.

              ┌────────────────────────────────────────────┐
              │                 arp_flags                  │
              ├────────────────┬───────────────────────────┤
              │attribut        │ signification             │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_COM         │ Recherche complète        │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_PERM        │ Entrée permanente         │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_PUBL        │ Entrée publique           │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_USETRAILERS │ Demande trailer           │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_NETMASK     │ Utiliser le masque réseau │
              ├────────────────┼───────────────────────────┤
              │ATF_DONTPUB     │ Ne pas répondre           │
              └────────────────┴───────────────────────────┘
       Si l'attribut ATF_NETMASK est activé, alors  le  membre  arp_netmask  doit  être  valable.
       Linux 2.2  ne  prend  pas  en  charge  les  entrées  ARP proxy réseau. Ainsi, il doit être
       configuré  avec  0xFFFFFFFF  ou  0  pour  supprimer  une  entrée  arp   proxy   existante.
       ATF_USETRAILERS est obsolète et ne doit pas être utilisé.

   Interfaces /proc
       ARP  prend  en  charge  une série d'interface /proc pour configurer les paramètres sur une
       base globale ou interface par interface. Les interfaces sont accessibles en lisant  ou  en
       écrivant  dans les fichiers /proc/sys/net/ipv4/neigh/*/*. Chaque interface dans le système
       a  son  propre  répertoire  dans  /proc/sys/net/ipv4/neigh/.  La  configuration  dans   le
       répertoire  « default » sert pour tous les nouveaux périphériques. Sauf mention contraire,
       les durées sont en secondes.

       anycast_delay (depuis Linux 2.2)
              Le nombre maximal de  jiffies  à  attendre  avant  de  répondre  à  un  message  de
              sollicitation  IPv6  du  voisinage.  La  prise  en  charge anycast n'est pas encore
              implémentée. Par défaut, le délai est 1 seconde.

       app_solicit (depuis Linux 2.2)
              Le nombre maximal d'essais d'envoi au démon ARP de l'espace utilisateur par netlink
              avant  de basculer en tentatives multicast (consultez mcast_solicit). La valeur par
              défaut est 0.

       base_reachable_time (depuis Linux 2.2)
              Une fois qu'un voisin a été trouvé, l'entrée est considérée comme valable  pendant,
              au     moins,     une    durée    aléatoire    entre    base_reachable_time/2    et
              3*base_reachable_time/2. La validité d'une entrée sera étendue si un retour positif
              est  reçu des protocoles de plus haut niveau. La valeur par défaut est 30 secondes.
              Ce fichier est maintenant obsolète et remplacé par base_reachable_time_ms.

       base_reachable_time_ms (depuis Linux 2.6.12)
              Comme pour base_reachable_time, mais le  temps  est  mesuré  en  millisecondes.  La
              valeur par défaut est 30000 millisecondes.

       delay_first_probe_time (depuis Linux 2.2)
              Délai  avant  la  première  tentative multicast après avoir décidé qu'un voisin est
              gelé. La valeur par défaut est 5 secondes.

       gc_interval (depuis Linux 2.2)
              Fréquence  de  vérification  les  entrées  valables.  La  valeur  par  défaut   est
              30 secondes.

       gc_stale_time (depuis Linux 2.2)
              Fréquence   de   vérification   d’une   entrée   de   voisinage  gelée.  Lorsqu'une
              correspondance est considérée comme gelée, elle sera à nouveau  redéterminée  avant
              d'y envoyer des données. La valeur par défaut est 60 secondes.

       gc_thresh1 (depuis Linux 2.2)
              Le  nombre minimal d'entrées à conserver dans le cache ARP. Le récupérateur ne sera
              pas déclenché s'il y a moins d'entrées que cette valeur. La valeur par  défaut  est
              128.

       gc_thresh2 (depuis Linux 2.2)
              La  limite maximale souple d'entrées à conserver dans le cache ARP. Le récupérateur
              autorisera un dépassement de cette valeur pendant 5 secondes avant  de  lancer  une
              véritable récupération. La valeur par défaut est 512 entrées.

       gc_thresh3 (depuis Linux 2.2)
              La  limite  maximale  d'entrées à conserver dans le cache ARP. Le récupérateur sera
              immédiatement déclenché si cette valeur est dépassée.  La  valeur  par  défaut  est
              1024.

       locktime (depuis Linux 2.2)
              Le  nombre minimal de jiffies pendant lesquels une entrée ARP est conservée dans le
              cache. Cela évite la dégradation  du  cache  s'il  y  a  plusieurs  correspondances
              possibles  (généralement à cause d'une mauvaise configuration du réseau). La valeur
              par défaut est 1 seconde.

       mcast_solicit (depuis Linux 2.2)
              Le nombre maximal de tentatives de résolution d'une adresse par le multicast et  le
              broadcast avant de marquer l'entrée comme inaccessible. La valeur par défaut est 3.

       proxy_delay (depuis Linux 2.2)
              Lorsqu'une  requête  arrive  pour  une  adresse proxy-ARP, proxy_delay jiffies sont
              attendues avant de répondre. Cela permet d'éviter des saturations  du  réseau  dans
              certains cas. La valeur par défaut est 0,8 secondes.

       proxy_qlen (depuis Linux 2.2)
              Le  nombre  maximal  de  paquets qui peuvent être gardés en file d’attente pour des
              adresses proxy-ARP. La valeur par défaut est 64.

       retrans_time (depuis Linux 2.2)
              Le nombre de jiffies à attendre avant de retransmettre une requête. La  valeur  par
              défaut   est  1 seconde.  Ce  fichier  est  maintenant  obsolète  et  remplacé  par
              retrans_time_ms.

       retrans_time_ms (depuis Linux 2.6.12)
              Le nombre de millisecondes à attendre avant de retransmettre une requête. La valeur
              par défaut est 1000 millisecondes.

       ucast_solicit (depuis Linux 2.2)
              Le  nombre  maximal  de  tentatives d'envoi unicast avant d'interroger le démon ARP
              (consultez app_solicit). La valeur par défaut est 3.

       unres_qlen (depuis Linux 2.2)
              Le nombre maximal de paquets qui peuvent être gardés en file d’attente pour  chaque
              adresse non résolue par les autres couches réseau. La valeur par défaut est 3.

VERSIONS

       La  structure arpreq a changé dans Linux 2.0 pour inclure le membre arp_dev et les numéros
       d'ioctl ont changé en même temps. La  prise  en  charge  pour  les  anciens  ioctl  a  été
       abandonnée dans Linux 2.2.

       La prise en charge pour les entrées proxy ARP concernant des réseaux (netmask différent de
       0xFFFFFFF) a été supprimée de Linux 2.2. Elle est remplacée par  une  configuration  proxy
       ARP  automatique  dans  le noyau pour tous les hôtes accessibles sur les autres interfaces
       (en faisant du forwarding avec le proxy ARP activé sur l'interface).

       Les interfaces neigh/* n'existaient pas avant Linux 2.2.

BOGUES

       Certaines temporisations sont exprimées en jiffies, qui dépendent de l'architecture et  de
       la version du noyau ; consultez time(7).

       Il  n'y a pas de moyen d'envoyer une réponse positive de l'espace utilisateur. Ça signifie
       que les protocoles orientés connexion implémentés dans l'espace  utilisateur  engendreront
       un  trafic  ARP  excessif,  car  ndisc revérifiera régulièrement les adresses MAC. Le même
       problème se pose pour certains protocoles du noyau (par exemple NFS sur UDP).

       Cette page de manuel mélange les fonctionnalités spécifiques à IPv4 et les fonctionnalités
       communes à IPv4 et IPv6.

VOIR AUSSI

       capabilities(7), ip(7)

       RFC 826  pour  une  description  d'ARP.  RFC 2461 pour une description de l'exploration du
       voisinage IPv6 et des algorithmes de base employés. L'ARP IPv4  de  Linux 2.2  et  version
       ultérieures utilise l'algorithme IPv6 lorsque c'est possible.

COLOPHON

       Cette  page  fait partie de la publication 3.65 du projet man-pages Linux. Une description
       du projet et des  instructions  pour  signaler  des  anomalies  peuvent  être  trouvées  à
       l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

       Depuis    2010,    cette   traduction   est   maintenue   à   l'aide   de   l'outil   po4a
       <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du  projet
       perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>.

       Christophe    Blaess    <http://www.blaess.fr/christophe/>   (1996-2003),   Alain   Portal
       <http://manpagesfr.free.fr/>  (2003-2006).  Julien  Cristau  et  l'équipe  francophone  de
       traduction de Debian (2006-2009).

       Veuillez     signaler     toute     erreur     de     traduction     en     écrivant     à
       <debian-l10n-french@lists.debian.org>  ou  par  un  rapport  de  bogue   sur   le   paquet
       manpages-fr.

       Vous  pouvez  toujours  avoir  accès  à la version anglaise de ce document en utilisant la
       commande « man -L C <section> <page_de_man> ».