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NOM
raw - Sockets brutes (raw) IPv4 sous Linux
SYNOPSIS
#include <sys/socket.h> #include <netinet/in.h> raw_socket = socket(AF_INET, SOCK_RAW, int protocole);
DESCRIPTION
Les sockets brutes (raw) permettent d'implémenter des protocoles IPv4 dans l'espace utilisateur. Une socket raw reçoit ou envoie des datagrammes sans les en-têtes de couche de liaison. La couche IPv4 génère des en-têtes IP lorsqu'elle envoie un paquet à moins que l'option IP_HDRINCL soit activée sur la socket. Lorsqu'elle est activée, la socket doit contenir l'en-tête IP. Pour la réception, l'en-tête IP est toujours inclus dans le paquet. Seuls les processus avec un UID effectif nul ou une capacité CAP_NET_RAW sont autorisés à ouvrir des sockets raw. Tous les paquets ou les erreurs correspondant au numéro de protocole indiqué pour la socket raw sont transmis à cette socket. Pour voir une liste des protocoles autorisés, consultez les numéros assignés dans la RFC 1700 et getprotobyname(3). Un protocole IPPROTO_RAW implique l'activation de IP_HDRINCL et autorise l'émission suivant n'importe quel protocole IP indiquée dans l'en-tête. La réception de tous les protocoles IP avec IPPROTO_RAW n'est pas possible avec les sockets raw. ┌────────────────────────────────────────────────────────┐ │IP Champs d'en-tête modifiés en émission par IP_HDRINCL │ ├────────────────────┬───────────────────────────────────┤ │Checksum IP │ Toujours rempli. │ ├────────────────────┼───────────────────────────────────┤ │Adresse source │ Rempli si contient des zéros. │ ├────────────────────┼───────────────────────────────────┤ │ID Paquet │ Rempli si contient des zéros. │ ├────────────────────┼───────────────────────────────────┤ │Longueur totale │ Toujours rempli. │ └────────────────────┴───────────────────────────────────┘ Si IP_HDRINCL est indiqué et si l'en-tête IP à une adresse non nulle, alors l'adresse destination de la socket est utilisée pour router le paquet. Quand MSG_DONTROUTE est indiqué, l'adresse de destination devrait toujours viser une interface locale. Sinon, un examen de la table de routage a quand même lieu, mais les routes avec une passerelle sont ignorées. Si IP_HDRINCL n'est pas indiqué, les options d'en-tête IP peuvent être définies sur les sockets raw avec setsockopt(2) ; consultez ip(7) pour plus d'informations. Dans Linux 2.2 tous les champs d'en-tête et les options peuvent être définis en utilisant les options IP. Cela signifie que les sockets raw ne servent en général que pour les nouveaux protocoles ou les protocoles sans interface utilisateur (comme ICMP). Lorsqu'un paquet est reçu, il est passé à toutes les sockets raw qui ont été attachées à son protocole avant d'être transmis aux gestionnaires des autres protocoles (par exemple les modules des protocoles du noyau). Format d'adresse Les sockets raw utilisent la structure d'adresse sockaddr_in standard, définie dans ip(7). Le champ sin_port pourrait être utilisé pour indiquer un numéro de protocole IP, mais il est ignoré pour l'émission dans Linux 2.2 et devrait être toujours mis à zéro (voir paragraphe BOGUES). Pour les paquets entrants sin_port est rempli avec le protocole du paquet. Consultez le fichier d'en-tête <netinet/in.h> pour les protocoles IP valables. Options de sockets Les options des sockets raw peuvent être écrites avec setsockopt(2) et lues avec getsockopt(2) en passant l'attribut de famille IPPROTO_RAW. ICMP_FILTER Active un filtre spécial sur les sockets raw attachées au protocole IPPROTO_ICMP. La valeur a un bit pour chaque type de message ICMP qui doit être rejeté. La valeur par défaut est de ne filtrer aucun messages ICMP. De plus, toutes les options IPPROTO_IP de ip(7) valables pour les sockets datagrammes sont prises en charge. Traitement des erreurs Les erreurs provenant du réseau ne sont transmises à l'utilisateur que lorsque la socket est connectée ou si le drapeau IP_RECVERR est actif. Pour les sockets connectées, seules EMSGSIZE et EPROTO sont transmises, pour compatibilité. Avec IP_RECVERR, toutes les erreurs réseau sont sauvegardées dans la file d'erreurs.
ERREURS
EACCES L'utilisateur essaye d'envoyer sur une adresse broadcast sans avoir le drapeau broadcast sur la socket. EFAULT Une adresse mémoire incorrecte a été fournie. EINVAL Argument incorrect. EMSGSIZE Paquet trop grand. Soit la recherche du MTU des chemins est active (voir l'attribut IP_MTU_DISCOVER de socket), soit la taille du paquet dépasse le maximum autorisé par IPv4 (64 Ko). EOPNOTSUPP Un attribut incorrect a été transmis à un appel sur la socket (comme MSG_OOB). EPERM L'utilisateur n'a pas la permission d'ouvrir des sockets raw. Seuls les processus avec un UID effectif nul ou la capacité CAP_NET_RAW peuvent le faire. EPROTO Une erreur ICMP est arrivée, indiquant un problème de paramétrage.
VERSIONS
IP_RECVERR et ICMP_FILTER sont nouveaux dans Linux 2.2. Ce sont des extensions Linux et ne doivent pas être employés dans des programmes portables. Linux 2.0 assurait une compatibilité bogue-à-bogue avec le code des sockets raw de BSD lorsque l'attribut SO_BSDCOMPAT était utilisé. Ça a été supprimé dans 2.2.
NOTES
Par défaut, les sockets brutes utilisent la détection du MTU (« Maximum Transmission Unit ») pour le chemin. Cela signifie que le noyau garde en mémoire le MTU vers une adresse IP cible spécifique, et renvoie EMSGSIZE lorsqu'un paquet brut dépasse cette taille. Dans ce cas, l'application doit diminuer la taille du paquet. La détection du MTU par chemin peut aussi être désactivée en utilisant l'option de socket IP_MTU_DISCOVER ou le fichier /proc/sys/net/ipv4/ip_no_pmtu_disc, consultez ip(7) pour plus de détails. Lorsque cette option est désactivée, les sockets brutes fragmenteront les paquets sortants qui dépassent le MTU de l'interface. C’est cependant découragé, pour des raisons de performance et de fiabilité. Une socket raw peut être attachée à une adresse locale spécifique en utilisant l'appel bind(2). Si elle n'est pas attachée, tous les paquets du protocole IP indiqué sont reçus. De plus, une socket raw peut être attachée à un périphérique réseau particulier avec SO_BINDTODEVICE ; consultez socket(7). Une socket IPPROTO_RAW ne fonctionne qu'en émission. Si vous désirez vraiment recevoir tous les paquets IP, utilisez une socket packet(7) avec le protocole ETH_P_IP. Notez que les sockets paquet ne réassemblent pas les fragments IP contrairement aux sockets raw. Si vous voulez recevoir tous les paquets ICMP pour une socket datagramme, il est souvent préférable d'utiliser IP_RECVERR sur cette socket particulière, consultez ip(7). Les sockets raw peuvent capturer tous les protocoles IP sous Linux, même les protocoles comme ICMP ou TCP qui ont un module dans le noyau. Dans ce cas, le paquet est passé simultanément au module du noyau et à la socket raw. Ce comportement n'est pas portable, de nombreuses autres implémentations des sockets BSD ont des limitations ici. Linux ne modifie jamais les en-têtes fournis par l'utilisateur (sauf pour remplir les champs ne contenant que des zéros comme cela est décrit pour IP_HDRINCL). Ça diffère de nombreuses autres implémentations des sockets raw. Les sockets raw sont en général peu portables et devrait être évitées dans les programmes destinés à être portables. L'émission sur les sockets raw devrait employer le protocole dans sin_port ; ça a été perdu dans Linux 2.2. Un remède est d'utiliser IP_HDRINCL.
BOGUES
Les extensions de Proxy transparent ne sont pas décrites. Lorsque l'option IP_HDRINCL est active, les datagrammes ne seront pas fragmentés et sont limités au MTU de l'interface. Utiliser en émission le protocole IP indiqué dans sin_port a été supprimé dans Linux 2.2. Le protocole auquel la socket a été attachée avec bind(2) ou celui de l'appel socket(2) initial sont toujours utilisés.
VOIR AUSSI
recvmsg(2), sendmsg(2), capabilities(7), ip(7), socket(7) RFC 1191 pour la recherche du MTU du chemin. RFC 791 et le fichier d'en-tête <linux/ip.h> pour le protocole IP.
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.65 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
TRADUCTION
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>. Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009). Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le paquet manpages-fr. Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man -L C <section> <page_de_man> ».