jammy (2) creat.2.gz

Provided by: manpages-fr-dev_4.13-4_all bug

NOM

       open, openat, creat - Ouvrir ou créer éventuellement un fichier

SYNOPSIS

       #include <sys/types.h>
       #include <sys/stat.h>
       #include <fcntl.h>

       int open(const char *pathname, int flags);
       int open(const char *pathname, int flags, mode_t mode);

       int creat(const char *pathname, mode_t mode);

       int openat(int dirfd, const char *pathname, int flags);
       int openat(int dirfd, const char *pathname, int flags, mode_t mode);

       /* Documenté à part, dans openat2(2) : */
       int openat2(int dirfd, const char *pathname,
                   const struct open_how *how, size_t size);

   Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (consulter feature_test_macros(7)) :

       openat() :
           Depuis la glibc 2.10 :
               _POSIX_C_SOURCE >= 200809L
           Avant la glibc 2.10 :
               _ATFILE_SOURCE

DESCRIPTION

       L'appel  système open() ouvre le fichier indiqué par pathname. S'il n'existe pas, il peut (si O_CREAT est
       indiqué dans flags) être créé par open().

       La valeur renvoyée par open() est un descripteur de fichier, un petit entier positif ou nul,  qui  pourra
       ensuite  être  utilisé  dans  d'autres  appels système (read(2), write(2), lseek(2), fcntl(2), etc.) pour
       seréférer au fichier ouvert. Le descripteur de fichier renvoyé par un appel réussi  sera  le  plus  petit
       numéro de descripteur de fichier non actuellement ouvert par le processus.

       Par défaut, le nouveau descripteur de fichier est configuré pour rester ouvert après un appel à execve(2)
       (son attribut FD_CLOEXEC décrit dans fcntl(2) est initialement désactivé).  L'attribut  O_CLOEXEC  décrit
       ci-dessous  permet  de  modifier  ce  comportement par défaut. La position dans le fichier est définie au
       début du fichier (consultez lseek(2)).

       Un appel à open() crée une nouvelle description de fichier ouvert, une entrée dans la table  de  fichiers
       ouverts  du  système.  Cette  description de fichier ouvert enregistre la position dans le fichier et les
       attributs d’état du fichier (voir ci-dessous).  Un  descripteur  de  fichier  est  une  référence  à  une
       description  de  fichier  ouvert ; cette référence n'est pas modifiée si pathname est ensuite supprimé ou
       modifié pour faire référence à un autre fichier. Pour obtenir plus de détails  sur  les  descriptions  de
       fichiers ouverts, consultez NOTES.

       Le  paramètre  flags  est  l'un  des  éléments  O_RDONLY, O_WRONLY ou O_RDWR qui réclament respectivement
       l'ouverture du fichier en lecture seule, écriture seule, ou lecture/écriture.

       De plus, zéro ou plusieurs attributs de création de fichier et attributs d'état de fichier  peuvent  être
       indiqués  dans  flags  avec  un OU binaire. Les attributs de création de fichier sont O_CLOEXEC, O_CREAT,
       O_DIRECTORY, O_EXCL, O_NOCTTY, O_NOFOLLOW, O_TMPFILE et O_TRUNC. Les attributs  d'état  de  fichier  sont
       tous  les  autres  attributs  indiqués  ci-dessous.  La  distinction  entre  ces deux groupes est que les
       attributs d'état de fichier modifient la sémantique de l'opération d'ouverture elle-même, tandis que  les
       attributs  de l'état du fichier modifient celle des opérations d'E/S qui suivent. Les attributs d'état de
       fichier peuvent être lus et (dans certains cas) modifiés ; consultez fcntl(2) pour plus de précisions.

       La liste complète des attributs de création et d'état de fichier est la suivante.

       O_APPEND
              Le fichier est ouvert en mode « ajout ». Avant chaque write(2), la tête  de  lecture/écriture  est
              placée  à la fin du fichier comme avec lseek(2). La modification de la position dans le fichier et
              l'opération d'écriture sont effectuées sous forme d'étape atomique unique.

              Il y a un risque d'endommager le fichier lorsque O_APPEND est utilisé, sur un système de  fichiers
              NFS,  si plusieurs processus tentent d'ajouter des données simultanément au même fichier. Ceci est
              dû au fait que NFS ne gère pas l'opération d'ajout de données dans un fichier, aussi le  noyau  du
              client est obligé de la simuler, ce qui est impossible sans concurrence des tâches.

       O_ASYNC
              Déclencher  un signal (SIGIO par défaut, mais peut être changé via fcntl(2)) lorsque la lecture ou
              l'écriture deviennent possibles sur ce descripteur. Ceci n'est possible que  pour  les  terminaux,
              pseudoterminaux,  sockets  et  (depuis  Linux  2.6) tubes et FIFO. Consultez fcntl(2) pour plus de
              détails. Consultez aussi BOGUES ci-dessous.

       O_CLOEXEC (depuis Linux 2.6.23)
              Activer l'attribut « close-on-exec » pour le nouveau descripteur  de  fichier.  En  précisant  cet
              attribut,  on  évite  au  programme  d'avoir  à utiliser les opérations F_SETFD de fcntl(2)   pour
              positionner l'attribut FD_CLOEXEC.

              Notez que le recours à cet attribut est indispensable pour certains programmes  multithreadés.  En
              effet, l'utilisation d'une opération F_SETFD de fcntl(2) pour positionner l'attribut FD_CLOEXEC ne
              suffit pas à éviter une situation d'accès concurrents si un thread ouvre un descripteur de fichier
              et  tente d'activer l'attribut « close-on-exec » au moyen de fcntl(2) au moment où un autre thread
              exécute fork(2) suivi de execve(2). Selon l'ordre dans lequel ces  opérations  s'exécutent,  cette
              concurrence   peut   aboutir  à  ce  que  le  descripteur  de  fichier  renvoyé  par  open()  soit
              involontairement mis à disposition du programme exécuté par le processus enfant créé par  fork(2).
              (Ce  type  de concurrence est en principe possible pour tout appel système qui crée un descripteur
              de fichier dont l'attribut « close-on-exec » est actif ; certains appels système de Linux  offrent
              des équivalents de l'attribut O_CLOEXEC pour régler ce problème.)

       O_CREAT
              Si pathname n'existe pas, le créer en tant que fichier normal.

              Le  propriétaire  (identifiant utilisateur) du nouveau fichier est positionné sur l'identifiant de
              l'utilisateur effectif du processus.

              Le groupe (identifiant de  groupe)  propriétaire  du  nouveau  fichier  est  soit  positionné  sur
              l'identifiant  du groupe effectif du processus (dans la sémantique de System V), soit sur celui du
              répertoire parent (dans la sémantique de BSD). Sur Linux,  le  comportement  varie  selon  que  le
              positionnement  du  bit set-group-ID sur le répertoire parent : s'il est positionné, la sémantique
              de BSD s'applique, sinon c'est celle de System V.  Pour  certains  de  fichiers,  le  comportement
              dépend aussi des options de montage bsdgroups et sysvgroups décrites dans mount(8).

              L'argument  mode  indique les bits du mode du fichier à appliquer lors de la création d'un nouveau
              fichier. Si ni O_CREAT, ni O_TMPFILE ne sont indiqués dans flags, mode est ignoré (et  peut  ainsi
              être indiqué en tant que 0 voire absent). L'argument mode doit être fourni si O_CREAT ou O_TMPFILE
              est indiqué dans flags ; s'il n'est pas indiqué, des octets arbitraires de la pile  s'appliqueront
              comme mode du fichier.

              Le  mode  effectif est modifié par le umask du processus de manière classique : en l'absence d'ACL
              (liste de contrôle d'accès) par défaut, les droits du fichier créé sont (mode & ~umask).

              Notez que mode ne s'applique qu'aux accès ultérieurs au fichier nouvellement créé ; l'appel open()
              qui  crée  un  fichier  dont  le  mode  est en lecture seule fournira quand même un descripteur de
              fichier en lecture et écriture.

              Les constantes symboliques suivantes sont disponibles pour mode :

              S_IRWXU  00700 L'utilisateur (propriétaire du fichier) a les autorisations de  lecture,  écriture,
                       exécution.

              S_IRUSR  00400 L'utilisateur a l'autorisation de lecture.

              S_IWUSR  00200 L'utilisateur a l'autorisation d'écriture.

              S_IXUSR  00100 L'utilisateur a l'autorisation d'exécution.

              S_IRWXG  00070 Le groupe a les autorisations de lecture, écriture, exécution.

              S_IRGRP  00040 Le groupe a l'autorisation de lecture.

              S_IWGRP  00020 Le groupe a l'autorisation d'écriture.

              S_IXGRP  00010 Le groupe a l'autorisation d'exécution.

              S_IRWXO  00007 Tout le monde a les autorisations de lecture, écriture, exécution.

              S_IROTH  00004 Tout le monde a l'autorisation de lecture.

              S_IWOTH  00002 Tout le monde a l'autorisation d'écriture.

              S_IXOTH  00001 Tout le monde a l'autorisation d'exécution.

              Selon  POSIX, le positionnement des autres bits dans mode n'a pas d'effet spécifié. Sur Linux, les
              bits suivants sont également gérés dans mode :

              S_ISUID  0004000 bit set-user-ID.

              S_ISGID  0002000 bit set-group-ID (voir inode(7)).

              S_ISVTX  0001000 bit sticky (voir inode(7)).

       O_DIRECT (depuis Linux 2.4.10)
              Essayer de minimiser les effets du cache d'entrée-sortie sur ce fichier. Cela dégradera en général
              les performances, mais est utile dans des situations spéciales, comme lorsque les applications ont
              leur propre cache. Les entrées-sorties de fichier sont faites directement de et vers  les  tampons
              d'espace   utilisateur.   L'ajout  de  l'attribut  O_DIRECT  fait  que  les  entrées-sorties  sont
              synchrones ; en réalité un effort est fait pour rendre le transfert synchrone  mais  cela  n'offre
              pas  la  garantie  fournie  par l'attribut O_SYNC que les données et métadonnées sont transférées.
              Pour garantir des entrées-sorties synchrones, l'attribut O_SYNC  doit  être  utilisé  en  plus  de
              l'attribut O_DIRECT. Consultez la section NOTES ci-dessous.

              Une  interface à la sémantique similaire (mais dépréciée) pour les périphériques blocs est décrite
              dans raw(8).

       O_DIRECTORY
              Si pathname n'est pas un répertoire, l'ouverture échoue. Cet attribut fut ajouté dans  la  version
              2.1.126 du noyau, pour éviter des problèmes de dysfonctionnement si opendir(3) est invoqué sur une
              FIFO ou un périphérique de bande.

       O_DSYNC
              Les opérations d'écriture dans le fichier se dérouleront  selon  les  conditions  d'exécution  des
              opérations E/S synchrones avec garantie d'intégrité des données.

              Au moment où write(2) (ou un appel similaire) renvoie une donnée, elle a été transmise au matériel
              sur lequel s'exécute  l'appel,  avec  toutes  les  métadonnées  du  fichier  qui  pourraient  être
              nécessaires à la récupération de cette donnée (c'est à dire comme si chaque appel à write(2) était
              suivi d'un appel à fdatasync(2)). Consultez NOTES ci-dessous.

       O_EXCL S'assurer que cet appel crée le fichier : si cet attribut est spécifié en conjonction avec O_CREAT
              et si le fichier pathname existe déjà, open() échouera avec l'erreur EEXIST.

              Lorsque  ces deux attributs sont spécifiés, les liens symboliques ne sont pas suivis : si pathname
              est un lien symbolique, open() échouera quel que soit l'endroit où pointe le lien symbolique.

              En général, le comportement de O_EXCL est indéterminé s'il est utilisé sans O_CREAT. Il existe une
              exception  toutefois :  à  partir  de Linux 2.6, O_EXCL peut être utilisé sans O_CREAT si pathname
              fait référence à un périphérique bloc. Si le périphérique bloc est utilisé  par  le  système  (par
              exemple, s'il est monté), open() échoue avec l'erreur EBUSY.

              Sur  les  systèmes  de  fichiers  NFS,  O_EXCL  n'est  pris  en charge qu'avec la version NFSv3 ou
              ultérieure, sur les noyaux 2.6 ou plus récents. Dans les environnements NFS où la prise en  charge
              d'O_EXCL n'est pas fournie, les programmes qui ont besoin de cette fonctionnalité pour verrouiller
              des tâches risquent de rencontrer  une  concurrence  critique  (race  condition).  Les  programmes
              portables qui veulent effectuer un verrouillage atomique de fichier en utilisant un fichier verrou
              et qui doivent éviter la dépendance de la prise en charge NFS pour O_EXCL peuvent créer un fichier
              unique sur le même système de fichiers (par exemple, avec le PID et le nom de l'hôte), et utiliser
              link(2) pour créer un lien sur un fichier de verrouillage. Si link(2) renvoie 0,  le  verrouillage
              est  réussi.  Sinon,  utiliser stat(2) sur ce fichier unique pour vérifier si le nombre de liens a
              augmenté jusqu'à 2, auquel cas le verrouillage est également réussi.

       O_LARGEFILE
              (LFS) Permettre d'ouvrir des fichiers dont la taille ne peut pas être représentée  dans  un  off_t
              (mais  peut  l'être  dans  un  off64_t).  La  macro  _LARGEFILE64_SOURCE  doit être définie (avant
              d'inclure  tout  fichier  d'en‐tête)   pour   obtenir   cette   définition.   Définir   la   macro
              _FILE_OFFSET_BITS  à  64  est  la  méthode  à favoriser pour accéder à des grands fichiers sur des
              systèmes 32 bits, plutôt que d'utiliser O_LARGEFILE (consultez feature_test_macros(7)).

       O_NOATIME (depuis Linux 2.6.8)
              Ne pas mettre à jour la date de dernier accès au fichier ((st_atime dans l'inœud) quand le fichier
              est read(2).

              Cet attribut ne peut être utilisé que si l'une des conditions suivantes est vraie :

              –  L'identifiant utilisateur effectif du fichier correspond à celui du propriétaire du fichier.

              –  Le  processus  appelant  a  la  capacité  CAP_FOWNER  dans  son  espace  de noms utilisateur et
                 l'identifiant utilisateur du propriétaire du fichier a une projection dans l'espace de noms.

              Cet attribut est seulement conçu pour les programmes d'indexation et d'archivage, pour lesquels il
              peut réduire significativement l'activité du disque. L'attribut peut ne pas être effectif sur tous
              les systèmes de fichiers. Par exemple, avec NFS, l'heure d'accès est mise à jour par le serveur.

       O_NOCTTY
              Si pathname correspond à un périphérique de terminal — consultez tty(4) —, il ne deviendra pas  le
              terminal contrôlant le processus même si celui-ci n'est attaché à aucun autre terminal.

       O_NOFOLLOW
              Si  le  composant  final  (c'est-à-dire,  celui  obtenu  par  basename)  de  pathname  est un lien
              symbolique, l'ouverture échoue avec l'erreur ELOOP. Les  liens  symboliques  dans  les  composants
              apparus  plus  tôt  dans  le  chemin  seront  encore suivis (remarquez que l'erreur ELOOP qui peut
              intervenir dans ce cas ne peut pas être distinguée de l'échec d'une ouverture à  cause  d'un  trop
              grand nombre de liens symboliques lors de la résolution de composants dans le préfixe du chemin).

              Cet  attribut  est  une  extension FreeBSD qui a été ajoutée à Linux dans la version 2.1.126, puis
              normalisée dans POSIX.1-2008.

              Voir aussi O_PATH ci-dessous.

       O_NONBLOCK ou O_NDELAY
              Si possible, le fichier est ouvert en mode « non-bloquant ». Ni la fonction open() ni aucune autre
              opération d'E/S ultérieure sur le descripteur de fichier renvoyé ne laissera le processus appelant
              en attente.

              Remarquez que positionner cet attribut n'a pas  d'effet  sur  une  opération  poll(2),  select(2),
              epoll(7) et équivalentes, puisque ces interfaces informent simplement l'appelant si un descripteur
              de fichier est « ready », à savoir qu'une opération E/S effectuée sur le  descripteur  de  fichier
              avec l'attribut O_NONBLOCK clear ne se bloquerait pas.

              Remarquez  que  cet  attribut  n'a aucun effet sur les fichiers ordinaires et les périphériques de
              bloc ; c'est-à-dire que les opérations d'E/S se bloqueront  (brièvement)  lorsqu’une  activité  du
              périphérique  est  nécessaire, indépendamment du positionnement de O_NONBLOCK. Comme la sémantique
              de O_NONBLOCK pourrait éventuellement être implémentée, les applications ne doivent  pas  dépendre
              d'un blocage comportemental quand elles indiquent cet attribut pour des fichiers ordinaires et des
              périphériques de bloc.

              Pour la manipulation des FIFO (tubes nommés), voir également  fifo(7).  Pour  une  explication  de
              l'effet  de  O_NONBLOCK  en conjonction avec les verrouillages impératifs et les baux de fichiers,
              voir fcntl(2).

       O_PATH (depuis Linux 2.6.39)
              Obtenir un descripteur de  fichier  qui  peut  être  utile  de  deux  façons :  pour  indiquer  la
              localisation  dans  l'arborescence  du  système  de  fichiers  et  pour  effectuer  des opérations
              exclusivement au niveau du descripteur de  fichier.  Le  fichier  n'est  pas  lui-même  ouvert  et
              d'autres  opérations  sur  le  fichier  (par  exemple  read(2),  write(2),  fchmod(2),  fchown(2),
              fgetxattr(2), ioctl(2), mmap(2)) échoueront en renvoyant l'erreur EBADF.

              Les opérations suivantes peuvent être réalisées sur le descripteur de fichier obtenu :

              –  close(2).

              –  fchdir(2), si le descripteur de fichier renvoie à un répertoire (depuis Linux 3.5).

              –  fstat(2) (depuis Linux 3.6)

              –  fstatfs(2) (depuis Linux 3.12)

              –  Dupliquer le descripteur de fichier (dup(2), fcntl(2),  F_DUPFD, etc.).

              –  Consulter et affecter les valeurs des attributs du descripteur de fichier (fcntl(2), F_GETFD et
                 F_SETFD).

              –  Récupérer  les attributs d'état de fichiers ouverts au moyen de l'opération fcntl(2)  F_GETFL :
                 les attributs renvoyés comprendront le bit O_PATH.

              –  Transmettre le descripteur de fichier comme l'argument  dirfd de openat(2) et les autres appels
                 système  « *at() ».  Cela  comprend  linkat(2)  avec  AT_EMPTY_PATH  (ou via procfs au moyen de
                 AT_SYMLINK_FOLLOW) même si le fichier n'est pas un répertoire.

              –  Transmettre le descripteur de fichier à un autre processus à l’aide d’un socket de domaine UNIX
                 (consultez SCM_RIGHTS dans unix(7)).

              Lorsque  O_PATH  est  précisé  dans  flags, seuls les bits O_CLOEXEC, O_DIRECTORY et O_NOFOLLOW de
              l'attribut sont pris en compte.

              L'ouverture d'un fichier ou d'un répertoire avec l'attribut O_PATH ne nécessite pas de droits  sur
              l'objet  lui-même (mais elle exige le droit d'exécution sur les répertoires du préfixe de chemin).
              En fonction des opérations ultérieures, la vérification des droits du  fichier  adéquats  peut  se
              faire  (par  exemple  fchdir(2)  exige  le  droit d'exécution sur le répertoire auquel renvoie son
              argument de descripteur de fichier). Inversement, l'obtention  de  la  référence  à  un  objet  de
              système de fichiers en l'ouvrant par l'attribut O_RDONLY exige que l'appelant ait le droit de lire
              l'objet même quand l'opération ultérieure (par exemple, fchdir(2), fstat(2)) n'a  pas  besoin  des
              droits de lecture sur l'objet.

              Si  pathname est un lien symbolique et si l'attribut O_NOFOLLOW est précisé, alors l'appel renvoie
              le descripteur de fichier d'un lien symbolique. Ce descripteur de fichier peut être utilisé  comme
              l'argument  dirfd  lors d'appels aux fonctions fchownat(2), fstatat(2), linkat(2) et readlinkat(2)
              avec un chemin d'accès vide pour permettre à l'appel de s'exécuter sur le lien symbolique.

              Si pathname renvoie à un point de montage  automatique  non  encore  effectué,  donc  aucun  autre
              système de fichiers n'y est monté, alors l'appel renvoie un descripteur de fichier qui se rapporte
              au répertoire de montage automatique sans effectuer de montage. fstatfs(2) peut alors être utilisé
              pour  déterminer  s'il  s'agit bien d'un point de montage automatique non non effectué (.f_type ==
              AUTOFS_SUPER_MAGIC).

              Une utilisation de O_PATH sur des fichiers  ordinaires  consiste  à  fournir  l'équivalent  de  la
              fonctionnalité  O_EXEC  de  POSIX.1. Cela nous permet d'ouvrir un fichier sur lequel on a le droit
              d'exécution mais pas de lecture, puis d'exécuter ce fichier selon des étapes comme suit :

                  char buf[PATH_MAX];
                  fd = open("un_programme", O_PATH);
                  snprintf(buf, PATH_MAX, "/proc/self/fd/%d", fd);
                  execl(buf, "un_programme", (char *) NULL);

              Un descripteur de fichier O_PATH peut également être fourni comme argument de fexecve(3).

       O_SYNC Les opérations d'écriture dans le fichier se dérouleront  selon  les  conditions  d'exécution  des
              opérations  E/S  synchrones  avec garantie d'intégrité du fichier (contrairement à l'exécution des
              opérations E/S synchrones avec garantie d'intégrité des données fournie par O_DSYNC.)

              Au moment où write(2) (ou un appel similaire) renvoie une donnée, cette donnée et les  métadonnées
              associées  au  fichier ont été transmises au matériel sur lequel s'exécute l'appel (autrement dit,
              comme si chaque appel à write(2) était suivi d'un appel à fsync(2)). Consultez NOTES ci-dessous.

       O_TMPFILE (depuis Linux 3.11)
              Créer un fichier temporaire sans nom. L’argument pathname indique un répertoire ;  un  inœud  sans
              nom  sera créé dans le système de fichiers de ce répertoire. Tout ce qui est écrit dans le fichier
              résultant sera perdu quand le dernier descripteur de fichier sera fermé, à moins de donner un  nom
              au fichier.

              O_TMPFILE  doit être indiqué avec soit O_RDWR, soit O_WRONLY, et facultativement O_EXCL. Si O_EXCL
              n’est pas indiqué, alors linkat(2) peut être utilisé pour  lier  le  fichier  temporaire  dans  le
              système de fichiers, le rendant permanent, en utilisant du code comme :

                  char chemin[PATH_MAX];
                  df = open("/chemin/vers/rép.", O_TMPFILE | O_RDWR,
                                          S_IRUSR | S_IWUSR);

                  /* E/S du fichier sur 'fd'... */

                  linkat(fd, NULL, AT_FDCWD, "/chemin/du/fichier", AT_EMPTY_PATH);

                  /* Si l'appelant n'a pas la capacité CAP_DAC_READ_SEARCH (nécessaire
                     pour utiliser AT_EMPTY_PATH avec linkat(2)), et s'il existe un
                     système fichiers proc(5) monté, l'appel linkat(2) ci-dessus peut
                     être remplacé par :

                  snprintf(path, PATH_MAX,  "/proc/self/fd/%d", fd);
                  linkat(AT_FDCWD, path, AT_FDCWD, "/chemin/du/fichier",
                                          AT_SYMLINK_FOLLOW);
                  */

              Dans ce cas, l’argument mode d’open() détermine le mode de droits du fichier, comme avec O_CREAT.

              Indiquer  O_EXCL  en  conjonction  avec  O_TMPFILE  empêche  de lier un fichier temporaire dans le
              système de fichiers comme précédemment (remarquez que la signification de O_EXCL dans ce  cas  est
              différente de la signification habituelle de O_EXCL).

              Les deux principaux cas d’utilisation de O_TMPFILE sont présentés ci-dessous :

              –  Améliorer  la  fonctionnalité  tmpfile(3) :  création de fichiers temporaires sans situation de
                 compétition qui (1) sont automatiquement supprimés à la fermeture ; (2) ne peuvent jamais  être
                 atteints  par n’importe quel chemin ; (3) ne sont pas exposés aux attaques de lien symbolique ;
                 et (4) ne nécessitent pas à l’appelant d’inventer des noms uniques.

              –  Créer un fichier initialement invisible, qui est  ensuite  peuplé  de  données  et  ajusté  aux
                 attributs  de  système  de  fichiers  adéquats (fchown(2), fchmod(2), fsetxattr(2), etc.) avant
                 d’être lié de façon atomique dans le système de fichiers dans un état  complètement  formé  (en
                 utilisant linkat(2) comme décrit précédemment).

              O_TMPFILE  nécessite  une  prise en charge par le système de fichiers sous-jacent. Seul une partie
              des systèmes de fichiers Linux fournit cette prise en charge. Dans l'implémentation  initiale,  la
              prise en charge était assurée pour les systèmes de fichiers ext2, ext3, ext4, UDF, Minix et shmem.
              La prise en charge d'autres systèmes de fichiers a ensuite été ajoutée ainsi : XFS (Linux  3.15) ;
              Btrfs (Linux 3.16) ; F2FS (Linux 3.16) ; et ubifs (Linux 4.9)

       O_TRUNC
              Si le fichier existe, est un fichier ordinaire et que le mode d’accès permet l’écriture (O_RDWR ou
              O_WRONLY), il sera tronqué à une longueur nulle. Si le fichier est une  FIFO  ou  un  périphérique
              terminal, l'attribut O_TRUNC est ignoré. Sinon, le comportement de O_TRUNC n'est pas précisé.

   creat()
       L'appel creat() est équivalent à open() avec l'attribut flags égal à O_CREAT|O_WRONLY|O_TRUNC.

   openat()
       L'appel système openat() fonctionne de la même façon que open(), les différences étant décrites ici.

       Si  pathname  est  un  chemin  relatif,  il  est  interprété  par  rapport au répertoire référencé par le
       descripteur de fichier dirfd (plutôt que par rapport au répertoire courant du processus  appelant,  comme
       cela est fait par open() pour un chemin relatif).

       Si  pathname  est  un  chemin  relatif,  et  si  dirfd  a la valeur spéciale AT_FDCWD, alors pathname est
       interprété par rapport au répertoire courant du processus appelant, comme dans open().

       Si pathname est absolu, alors dirfd est ignoré.

   openat2(2)
       L'appel système openat2(2) est une extension de openat() et il fournit  un  ensemble  supplémentaire  aux
       fonctionnalités de openat(). Il est documenté à part dans openat2(2).

VALEUR RENVOYÉE

       open(),  openat()  et  creat()  renvoient le nouveau descripteur de fichier (un entier non négatif) s'ils
       réussissent, ou -1 s'ils échouent, auquel cas errno est positionné correctement.

ERREURS

       open(), openat() et creat() peuvent échouer avec les erreurs suivantes :

       EACCES L'accès demandé au fichier est interdit, ou la permission de parcours pour l'un des répertoires du
              chemin  pathname  est refusée, ou le fichier n'existe pas encore et le répertoire parent ne permet
              pas l'écriture. (Consultez aussi path_resolution(7).)

       EACCES Lorsque O_CREAT est indiqué, le systcl protected_fifos ou protected_regular est activé, le fichier
              existe  déjà  ou  est  une  FIFO  ou  un  fichier  ordinaire,  le propriétaire du fichier n'est ni
              l'utilisateur actuel, ni celui du répertoire qui le contient, et ce répertoire est  accessible  en
              écriture  et  en exécution pour tout le monde. Pour plus de détails, consultez les descriptions de
              /proc/sys/fs/protected_fifos et de /proc/sys/fs/protected_regular dans proc(5).

       EBUSY  O_EXCL était indiqué dans flags et pathname se rapporte à un  périphérique  bloc  utilisé  par  le
              système (par exemple, il est monté).

       EDQUOT Si  O_CREAT  est  indiqué,  le  fichier n'existe pas et le quota de blocs de disque ou d'inœuds de
              l'utilisateur sur le système de fichiers a été atteint.

       EEXIST pathname existe déjà et O_CREAT et O_EXCL ont été indiqués.

       EFAULT nom_chemin pointe en dehors de l'espace d'adressage accessible.

       EFBIG  Consultez EOVERFLOW.

       EINTR  Pendant qu'il était bloqué en attente de l'ouverture d'un  périphérique  lent  (par  exemple,  une
              FIFO ;  consultez  fifo(7)),  l'appel  a  été interrompu par un gestionnaire de signal ; consultez
              signal(7).

       EINVAL Le système de fichiers ne gère pas l’attribut  O_DIRECT.  Consultez  NOTES  pour  de  plus  amples
              renseignements.

       EINVAL Valeur incorrecte dans flags.

       EINVAL O_TMPFILE a été indiqué dans flags, mais ni O_WRONLY ni O_RDWR n’ont été indiqués.

       EINVAL O_CREAT  était  indiqué  dans  flags  et  le composant final (« basename ») du pathname du nouveau
              fichier n'est pas valable (il contient par exemple des caractères non autorisés par le système  de
              fichiers sous-jacent).

       EINVAL Le  composant  final  (« basename »)  de pathname n'est pas valable (il contient, par exemple, des
              caractères non autorisés par le système de fichiers sous-jacent).

       EISDIR Une écriture a été demandée alors que pathname correspond à un répertoire (en  fait,  O_WRONLY  ou
              O_RDWR ont été déclarés).

       EISDIR pathname fait référence à un répertoire existant, O_TMPFILE et soit O_WRONLY, soit O_RDWR, ont été
              indiqués dans flags, mais cette version du noyau ne fournit pas la fonctionnalité O_TMPFILE.

       ELOOP  Trop de liens symboliques ont été rencontrés en parcourant nom_chemin.

       ELOOP  pathname était un lien symbolique, et flags indiquait O_NOFOLLOW mais pas O_PATH.

       EMFILE La limite par processus du nombre de descripteurs de fichiers ouverts  a  été  atteinte  (voir  la
              description de RLIMIT_NOFILE dans getrlimit(2)).

       ENAMETOOLONG
              nom_chemin est trop long.

       ENFILE La limite du nombre total de fichiers ouverts pour le système entier a été atteinte.

       ENODEV pathname  correspond à un fichier spécial et il n'y a pas de périphérique correspondant. (Ceci est
              un bogue du noyau Linux ; dans cette situation, ENXIO devrait être renvoyé.)

       ENOENT O_CREAT n'est pas positionné et le fichier nommé n'existe pas.

       ENOENT Un des répertoires du chemin d'accès nom_chemin n'existe pas ou est un  lien  symbolique  pointant
              nulle part.

       ENOENT pathname  fait  référence à un répertoire inexistant, O_TMPFILE et soit O_WRONLY, soit O_RDWR, ont
              été indiqués dans flags, mais cette version du noyau ne fournit pas la fonctionnalité O_TMPFILE.

       ENOMEM Le fichier nommé est une FIFO, mais la mémoire du tampon de la FIFO ne peut pas être  allouée  car
              la  limite  dure  par  processus  d'allocation de mémoire pour des tubes (pipes) a été atteinte et
              l'appelant n'est pas privilégié ; voir pipe(7).

       ENOMEM La mémoire disponible du noyau n'était pas suffisante.

       ENOSPC pathname devrait être créé mais le périphérique concerné n'a plus assez de place pour  un  nouveau
              fichier.

       ENOTDIR
              Un  élément  du  chemin d'accès utilisé comme répertoire dans pathname ne l’est pas, ou l'attribut
              O_DIRECTORY est utilisé et pathname n'est pas un répertoire.

       ENXIO  O_NONBLOCK | O_WRONLY est positionné, le fichier nommé est une FIFO et le processus n'a pas  cette
              FIFO ouverte en lecture.

       ENXIO  Le fichier est un fichier spécial de périphérique et il n'existe aucun périphérique correspondant.

       ENXIO  Le fichier est un socket de domaine UNIX.

       EOPNOTSUPP
              Le système de fichiers contenant pathname ne prend pas en charge O_TMPFILE.

       EOVERFLOW
              pathname  fait  référence  à un fichier ordinaire qui est trop grand pour être ouvert. Cela arrive
              quand une application compilée sur une  plate-forme  32 bits  sans  -D_FILE_OFFSET_BITS=64  essaie
              d'ouvrir  un  fichier  dont  la  taille dépasse (2<<31)-1 octets ; consultez également O_LARGEFILE
              ci-dessus. C'est l'erreur spécifiée par POSIX.1 ; dans les noyaux antérieurs à la version  2.6.24,
              Linux fournissait l'erreur EFBIG dans ce cas.

       EPERM  L'attribut  O_NOATIME  est  indiqué,  mais  l'UID  effectif  de  l'appelant  n'est  pas  celui  du
              propriétaire du fichier, et l'appelant n'est pas privilégié.

       EPERM  La lecture a été interrompue par un signal ; consultez fnctl(2).

       EROFS  Un accès en écriture est demandé alors que pathname réside sur un système de fichiers  en  lecture
              seule.

       ETXTBSY
              Une  écriture  a  été  demandée alors que pathname correspond à un fichier exécutable actuellement
              utilisé.

       ETXTBSY
              pathname se rapporte à un fichier actuellement  utilisé  comme  fichier  d'échange  et  l'attribut
              O_TRUNC a été indiqué.

       ETXTBSY
              pathname se rapporte à un fichier actuellement lu par le noyau (par exemple pour charger un module
              ou du micro-code), et un accès en écriture a été demandé.

       EWOULDBLOCK
              L'attribut O_NONBLOCK est indiqué, et un bail incompatible est détenu sur  le  fichier  (consultez
              fcntl(2)).

       Les erreurs supplémentaires suivantes peuvent également se produire pour openat() :

       EBADF  dirfd n'est pas un descripteur de fichier valable.

       ENOTDIR
              pathname est un chemin relatif, et le descripteur de fichier dirfd est associé à un fichier, pas à
              un répertoire.

VERSIONS

       openat() a été ajouté au noyau Linux dans sa version 2.6.16 ; la glibc le gère depuis la version 2.4.

CONFORMITÉ

       open(), creat() : SVr4, 4.3BSD, POSIX.1-2001, POSIX.1-2008.

       openat() : POSIX.1-2008.

       openat2(2) est spécifique à Linux.

       Les attributs O_DIRECT, O_NOATIME, O_PATH et O_TMPFILE sont spécifiques à Linux.  _GNU_SOURCE  doit  être
       définie pour obtenir leurs définitions.

       Les  attributs O_CLOEXEC, O_DIRECTORY et O_NOFOLLOW ne sont pas spécifiés dans POSIX.1-2001, mais le sont
       dans POSIX.1-2008. Depuis glibc 2.12,  leurs  définitions  peuvent  être  obtenues  en  définissant  soit
       _POSIX_C_SOURCE  avec  une  valeur  supérieure  ou  égale  à  200809L, soit _XOPEN_SOURCE avec une valeur
       supérieure ou égale à 700. Dans glibc 2.11 et les versions  précédentes,  les  définitions  peuvent  être
       obtenues en définissant _GNU_SOURCE.

       Comme  indiqué  dans feature_test_macros(7), les macros de test de fonctionnalités comme _POSIX_C_SOURCE,
       _XOPEN_SOURCE et _GNU_SOURCE doivent être définies avant d'inclure n’importe quel fichier d'en-tête.

NOTES

       Sous Linux, l'attribut  O_NONBLOCK  est  parfois  utilisé  pour  indiquer  qu'on  veut  ouvrir  mais  pas
       nécessairement  dans  l'intention  de  lire  ou  d'écrire.  Il  est  typiquement  utilisé pour ouvrir des
       périphériques dans le but de récupérer un descripteur de fichier pour l'utiliser avec ioctl(2).

       L'effet (indéfini) de O_RDONLY | O_TRUNC varie selon  l'implémentation.  Sur  de  nombreux  systèmes,  le
       fichier est effectivement tronqué.

       Notez  que  open()  peut ouvrir des fichiers spéciaux mais creat() ne peut pas en créer, il faut utiliser
       mknod(2) à la place.

       Si un fichier est créé, ses horodatages st_atime, st_ctime, st_mtime  (respectivement  heure  de  dernier
       accès,  de  dernière modification d'état, et de dernière modification ; consultez stat(2)) sont définis à
       l'heure actuelle, ainsi que les champs st_ctime et st_mtime du répertoire parent. Sinon,  si  le  fichier
       est  modifié  à  cause  de  l'attribut O_TRUNC, ses champs st_ctime et st_mtime sont remplis avec l'heure
       actuelle.

       Les fichiers du répertoire /proc/[pid]/fd affichent les descripteurs  de  fichier  ouverts  du  processus
       ayant   l'identifiant   pid.  Les  fichiers  du  répertoire  /proc/[pid]/fdinfo  présentent  encore  plus
       d'informations sur ces descripteurs  de  fichier.  Voir  proc(5)  pour  plus  de  détails  sur  ces  deux
       répertoires.

       Le fichier d'en-tête <asm/fcntl.h> du noyau Linux ne définit pas O_ASYNC ; son synonyme FASYNC (dérivé de
       BSD) l'est en revanche.

   Description de fichier ouvert
       Le terme « description de fichier ouvert » correspond à la terminologie POSIX pour faire référence à  des
       entrées  dans  la table des fichiers ouverts du système. Dans d'autres contextes, cet objet est également
       appelé « objet de fichier ouvert », « gestionnaire de  fichier »,  « entrée  de  la  table  des  fichiers
       ouverts » ou encore, dans le jargon des développeurs du noyau, struct file.

       Lorsqu'un  descripteur  de  fichiers  est dupliqué (au moyen de dup(2) ou d'un équivalent), la copie fait
       référence à la même description de fichier ouvert que le  descripteur  de  fichier  d'origine.  Les  deux
       descripteurs de fichier partagent donc la même position dans le fichier et les mêmes attributs d'état. Un
       tel partage peut également se produire entre deux processus :  un  processus  enfant  créé  au  moyen  de
       fork(2)  hérite  des  copies  des descripteurs de fichier de ses parents, et ces copies pointent vers les
       mêmes descriptions de fichier ouvert.

       Chaque opération open(2) sur un fichier crée une nouvelle description de fichier ouvert ; ainsi, il  peut
       y avoir plusieurs descriptions de fichier ouvert correspondant à un inœud de fichier.

       Sur  Linux,  on  peut  utiliser KCMP_FILE de kcmp(2) pour tester si deux descripteurs de fichier (dans le
       même processus ou dans deux processus différents) se rapportent à la même description de fichier ouvert.

   E/S synchrones
       L'option POSIX-1.2008 « E/S synchrones » décrit des variantes des E/S  synchrones,  ainsi  que  plusieurs
       attributs de open() permettant d'en contrôler le comportement : O_SYNC, O_DSYNC et O_RSYNC. Sans chercher
       à savoir si une implémentation accepte cette option, elle doit au moins prendre en  charge  l'utilisation
       de O_SYNC pour les fichiers normaux.

       Linux met en œuvre O_SYNC et O_DSYNC, mais pas O_RSYNC. De façon plus ou moins correcte, la glibc définit
       O_RSYNC de façon à avoir la même valeur que O_SYNC. (O_RSYNC est défini  dans  le  fichier  d'en-tête  du
       noyau Linux <asm/fcntl.h> de HP PA-RISC, mais il n'est pas utilisé).

       O_SYNC  fournit  l'exécution d'E/S synchrones avec garantie d'intégrité des fichiers, ce qui signifie que
       les opérations d'écriture envoient les données et les métadonnées associées au matériel. O_DSYNC  fournit
       l'exécution  d'E/S  synchrones  avec garantie d'intégrité des données, ce qui signifie que les opérations
       d'écriture envoient les données et les métadonnées associées au matériel, mais en envoyant seulement  les
       mises  à  jour  des  métadonnées  qui  permettent d'assurer le bon déroulement d'une opération de lecture
       ultérieure. L'exécution avec garantie d'intégrité des données peut réduire le nombre  d'accès  au  disque
       demandés par une application qui ne nécessite pas l'exécution avec garantie d'intégrité des fichiers.

       Pour  comprendre  la  différence  entre ces deux types d'exécution, imaginez deux extraits de métadonnées
       d'un fichier : l'horodatage de la dernière modification (st_mtime) et la longueur du fichier. Toutes  les
       opérations  d'écriture modifieront l'horodatage de la dernière modification, mais seules les écritures en
       fin de fichier modifieront la longueur. L'horodatage de dernière modification n'est pas  nécessaire  pour
       garantir  une  lecture  correcte  du  fichier,  contrairement à la longueur. Ainsi, O_DSYNC transmettrait
       seulement la métadonnée relative à la longueur du fichier (quand  O_SYNC  y  ajouterait  l'horodatage  de
       dernière modification).

       Avant  Linux 2.6.33, Linux mettait seulement en œuvre l'attribut O_SYNC de open(). Cependant, lorsque cet
       attribut était indiqué, la plupart des systèmes de fichiers fournissait des fonctionnalités  équivalentes
       à l'exécution des E/S synchrones avec garantie de l'intégrité des données (autrement dit, O_SYNC était de
       fait mis en œuvre comme O_DSYNC).

       A partir de Linux 2.6.33, une véritable prise de charge de O_SYNC est fournie. Cependant, pour assurer la
       compatibilité  ascendante binaire, O_DSYNC a été défini avec la même valeur que le O_SYNC « historique »,
       et O_SYNC a été défini comme un nouvel attribut (de deux bits)  qui  comprend  l'attribut  O_DSYNC.  Ceci
       permet  d'assurer que les applications compilées avec les nouveaux en-têtes auront au moins la sémantique
       de O_DSYNC sur les noyaux antérieurs à 2.6.33.

   différences entre bibliothèque C et noyau
       Depuis la version 2.26, la fonction enveloppe de la glibc de open() utilise l'appel système  openat()  au
       lieu  de  l'appel  système  open()  du  noyau. Pour certaines architectures, ceci est aussi vrai pour les
       versions de la glibc antérieures à la 2.26.

   NFS
       Plusieurs problèmes se posent avec le protocole NFS, concernant entre autres O_SYNC, et O_NDELAY.

       Sur les systèmes de fichiers NFS, où la  correspondance  d'UID  est  activée,  open()  peut  renvoyer  un
       descripteur  de  fichier  alors  qu'une  requête  read(2)  par exemple sera refusée avec le code d'erreur
       EACCES. En effet,  le  client  a  effectué  open()  en  vérifiant  les  autorisations  d'accès,  mais  la
       correspondance d'UID est calculée par le serveur au moment des requêtes de lecture ou d'écriture.

   FIFO
       Ouvrir  les blocs de fin de FIFO en lecture et écriture jusqu'à ce que l'autre fin soit également ouverte
       (par un autre processus ou un autre thread). Voir fifo(7) pour plus de détails.

   Mode d’accès au fichier
       Contrairement aux autres valeurs qui peuvent être indiquées dans  flags,  les  valeurs  du  mode  d'accès
       O_RDONLY,  O_WRONLY  et O_RDWR ne sont pas des bits individuels. Ils définissent l'ordre des deux bits de
       poids faible de flags, et ont pour valeur respective  0,  1  et  2.  En  d'autres  termes,  l'association
       O_RDONLY | O_WRONLY est une erreur logique et n'a certainement pas la même signification que O_RDWR.

       Linux  réserve le sens suivant au mode 3 d'accès spécial et non standard (en binaire, 11) de l'attribut :
       vérification des droits en lecture et écriture du fichier, et renvoi d'un descripteur qui  ne  peut  être
       utilisé  ni  en  lecture,  ni  en écriture. Ce mode d'accès non standard est utilisé par certains pilotes
       Linux afin de renvoyer un descripteur  qui  n'est  destiné  qu'à  des  opérations  ioctl(2)  propres  aux
       périphériques.

   Justification des appels openat() et des API des descripteurs de fichier de répertoires
       openat()  et les autres appels système similaires, ainsi que les fonctions de bibliothèques qui reçoivent
       pour  argument  un  descripteur  de  fichier  de  répertoire  (c'est-à-dire,  execveat(2),  faccessat(2),
       fanotify_mark(2),  fchmodat(2),  fchownat(2), fspick(2), fstatat(2), futimesat(2), linkat(2), mkdirat(2),
       move_mount(2), mknodat(2), name_to_handle_at(2), open_tree(2),  openat2(2),  readlinkat(2),  renameat(2),
       statx(2),  symlinkat(2),  unlinkat(2),  utimensat(2),  mkfifoat(3) et scandirat(3)) gèrent deux problèmes
       avec les anciennes interfaces. L'explication est ici donnée dans le contexte de  l'appel  openat(),  mais
       des arguments analogues sont valables pour les autres interfaces.

       Tout  d'abord,  openat()  permet  à  une  application  d'éviter les problèmes d'accès concurrents lors de
       l'utilisation de open() pour ouvrir des fichiers dans des répertoires autres que le  répertoire  courant.
       Ces  problèmes  sont  dus  au  fait  que  l'un  des composants du chemin donné à open() peut être modifié
       parallèlement à l'appel open(). Supposons par exemple qu'on veuille créer  le  fichier  dir1/dir2/xxx.dep
       alors  que  le fichier dir1/dir2/xxx existe. Le problème est qu'entre la vérification de son existence et
       l'étape de création du fichier, dir1 ou dir2 (qui pourraient être des liens symboliques) pourraient  être
       modifiés  pour  pointer  vers  un  autre  endroit.  De  tels  problèmes peuvent être évités en ouvrant un
       descripteur de fichier sur le répertoire cible, puis en fournissant ce descripteur comme  argument  dirfd
       de  (disons)  fstatat(2)  et openat(). L'utilisation du descripteur de fichier dirfd a également d'autres
       avantages :

       –  le descripteur de fichier est une référence stable au répertoire, même si le répertoire est renommé ;

       –  le descripteur de fichier ouvert empêche le système de fichiers sous-jacent d'être  démonté  quand  un
          processus détient un répertoire en cours de fonctionnement sur le système de fichiers.

       Enfin,  openat()  permet  d'implémenter un « répertoire courant » par thread, grâce à des descripteurs de
       fichier maintenus par l'application. Cette fonctionnalité peut également  être  obtenue  en  jouant  avec
       /proc/self/fd/dirfd, mais de façon moins efficace.

       L'argument  dirfd  de  ces API peut être obtenu par l'utilisation de open() ou de openat() pour ouvrir un
       répertoire (avec le drapeau O_RDONLY ou O_PATH). Sinon, un tel descripteur de fichier peut être obtenu en
       appliquant un dirfd(3) au flux d'un répertoire créé avec opendir(3).

       Quand  on donne aux API un argument dirfd de AT_FDCWD ou qu'un chemin indiqué est absolu, ils gèrent leur
       argument de chemin de la même manière que les API conventionnelles  correspondantes.  Toutefois  dans  ce
       cas,  plusieurs  API  ont un argument flags qui offre un accès à cette fonctionnalité non disponible avec
       les interfaces conventionnelles correspondantes.

   O_DIRECT
       L'attribut O_DIRECT peut imposer, pour des raisons d'alignement, des  restrictions  sur  la  longueur  et
       l'adresse  des  tampons de l'espace utilisateur et des déplacements dans les entrées-sorties de fichiers.
       Sous Linux, les restrictions d'alignement varient en fonction du système de fichiers et de la version  du
       noyau,  et il peut aussi ne pas y en avoir. Cependant, il n'y a pas actuellement d'interface indépendante
       du système de fichiers qui permette aux applications de découvrir ces restrictions  pour  un  fichier  ou
       système  de  fichiers  donné.  Certains systèmes de fichiers fournissent leur propre interface pour faire
       cela, comme par exemple l'opération XFS_IOC_DIOINFO de xfsctl(3).

       Sous Linux 2.4, la taille des transferts, l'alignement du tampon et la position dans le  fichier  doivent
       être  des multiples de la taille des blocs logiques du système de fichiers. Sous Linux 2.6, un alignement
       sur la taille des blocs du stockage sous-jacent (typiquement des blocs de 512 octets) est  suffisant.  La
       taille  des  blocs  logiques peut être déterminée au moyen de l'opération ioctl(2) BLKSSZGET ou depuis un
       interpréteur de commandes en appelant :

           blockdev --getss

       Les E/S O_DIRECT ne devraient jamais être exécutées en même temps que  l'appel  système  fork(2),  si  le
       tampon  mémoire est une projection privée (c'est-à-dire n'importe quelle projection en mémoire créée avec
       l'attribut MAP_PRIVATE de mmap(2), y compris la mémoire allouée sur le tas  et  les  tampons  alloués  de
       façon  statique).  Toutes  ces  E/S,  qu'elles  soient soumises par l'intermédiaire d'une interface d'E/S
       asynchrone ou depuis un autre thread du processus, devraient être achevées avant l'appel de  fork(2).  En
       cas  d'échec,  les conséquences pourraient être une corruption de mémoire ou un comportement imprévisible
       dans les processus père et fils. Cette restriction ne s'applique pas quand le tampon mémoire pour les E/S
       O_DIRECT  a  été  créé  en utilisant shmat(2) ou mmap(2) avec l'attribut MAP_SHARED. Cette restriction ne
       s'applique pas non plus quand le tampon mémoire a été configuré comme MADV_DONTFORK avec  madvise(2),  en
       s'assurant qu'il ne sera pas disponible au fils après fork(2).

       L'attribut  O_DIRECT a été introduit par SGI IRIX, qui a des restrictions d'alignement identiques à Linux
       2.4. IRIX a aussi un appel fcntl(2) pour obtenir les alignements et tailles  appropriés.  FreeBSD  4.x  a
       introduit un attribut du même nom, mais sans les restrictions d'alignement.

       La  gestion  de O_DIRECT a été ajoutée dans Linux 2.4.10. Les noyaux plus anciens ignorent simplement cet
       attribut. Certains systèmes de fichiers peuvent ne  pas  gérer  cet  attribut  et  open()  échouera  avec
       l'erreur EINVAL s'il est utilisé.

       Les  applications  devraient  éviter  de  mélanger  des entrées-sorties O_DIRECT et normales pour le même
       fichier, en particulier sur des régions d'un même fichier qui  se  recouvrent.  Même  si  le  système  de
       fichiers  gère  les  problèmes  de cohérence dans cette situation, le débit global d'entrées-sorties sera
       moindre que si un seul mode était utilisé. De  la  même  façon,  les  applications  devraient  éviter  de
       mélanger l'utilisation de mmap(2) et d'entrées-sorties directes pour les mêmes fichiers.

       Le  comportement de O_DIRECT avec NFS diffère des systèmes de fichiers locaux. Les anciens noyaux, ou les
       noyaux configurés d'une certaine façon, peuvent ne pas gérer cette combinaison. Le protocole NFS ne  gère
       pas le passage de l'attribut au serveur, les entrées-sorties O_DIRECT ne font donc que le cache des pages
       du client ; le serveur pourra toujours utiliser un cache pour les entrées-sorties. Le client  demande  au
       serveur  de  rendre  les  entrées-sorties  synchrones pour préserver la sémantique synchrone de O_DIRECT.
       Certains serveurs fonctionnent mal dans ces circonstances, tout particulièrement si  les  entrées-sorties
       sont  de  petite  taille.  Certains  serveurs  peuvent  aussi  être configurés pour mentir aux clients et
       indiquer que les entrées-sorties ont atteint un espace de stockage stable ;  ceci  évitera  la  perte  de
       performance  en  augmentant les risques pour l'intégrité des données en cas de problème d'alimentation du
       serveur. Le client NFS Linux n'a pas de restriction d'alignement pour les entrées-sorties O_DIRECT.

       En résumé, O_DIRECT est un outil potentiellement puissant qui doit  être  utilisé  avec  précaution.  Les
       applications  devraient  utiliser  O_DIRECT  comme  une option pour améliorer les performances et qui est
       désactivée par défaut.

BOGUES

       Actuellement, il n'est pas possible d'activer les entrées-sorties contrôlées par les signaux en indiquant
       O_ASYNC lors de l'appel open() ; il faut utiliser fcntl(2) pour activer cet attribut.

       Deux  codes  d’erreur différents – EISDIR et ENOENT — doivent être vérifiés pour essayer de déterminer si
       le noyau prend en charge la fonctionnalité O_TMPFILE.

       Quand O_CREAT et O_DIRECTORY sont indiqués dans flags et que le fichier  indiqué  par  pathname  n'existe
       pas, open() créera un fichier ordinaire (c'est-à-dire que O_DIRECTORY est ignoré).

VOIR AUSSI

       chmod(2),   chown(2),  close(2),  dup(2),  fcntl(2),  link(2),  lseek(2),  mknod(2),  mmap(2),  mount(2),
       open_by_handle_at(2), openat2(2), read(2), socket(2), stat(2), umask(2), unlink(2),  write(2),  fopen(3),
       acl(5), fifo(7), inode(7), path_resolution(7), symlink(7)

COLOPHON

       Cette page fait partie de la publication 5.10 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des
       instructions pour signaler des anomalies et la dernière version de cette page  peuvent  être  trouvées  à
       l'adresse https://www.kernel.org/doc/man-pages/.

TRADUCTION

       La   traduction   française   de   cette   page   de   manuel   a   été   créée   par  Christophe  Blaess
       <https://www.blaess.fr/christophe/>,   Stéphan   Rafin   <stephan.rafin@laposte.net>,   Thierry   Vignaud
       <tvignaud@mandriva.com>,  François  Micaux,  Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard
       <fevrier@tigreraye.org>,   Jean-Luc   Coulon   (f5ibh)   <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>,   Julien   Cristau
       <jcristau@debian.org>,      Thomas      Huriaux      <thomas.huriaux@gmail.com>,     Nicolas     François
       <nicolas.francois@centraliens.net>,    Florentin    Duneau    <fduneau@gmail.com>,     Simon     Paillard
       <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>,     Denis    Barbier    <barbier@debian.org>,    David    Prévot
       <david@tilapin.org>,    Frédéric    Hantrais    <fhantrais@gmail.com>    et     Jean-Philippe     MENGUAL
       <jpmengual@debian.org>

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