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NOM

       e2image  — Sauvegarder  dans  un fichier les métadonnées critiques de systèmes de fichiers
       ext2/ext3/ext4

SYNOPSIS

       e2image [-r|-Q [-af]] [ -b superbloc ] [ -B taille_bloc ] [ -cnps ] [ -o décalage_src ]  [
       -O décalage_dest ] device fichier_image
       e2image -I périphérique fichier_image

DESCRIPTION

       Le  programme  e2image permet de sauvegarder dans le fichier fichier_image les métadonnées
       critiques de systèmes de fichiers ext2, ext3 ou ext4  situés  dans  périphérique  dans  un
       fichier  spécifié  par  fichier_image.  Le fichier image peut être examiné par dumpe2fs et
       debugfs, en utilisant leur option -i. Cela peut permettre à  un  expert  de  récupérer  un
       système de fichiers endommagé.

       C'est une très bonne idée de créer régulièrement des fichiers image pour tous les systèmes
       de fichiers d'un système et de sauvegarder régulièrement la structure des  partitions  (en
       utilisant la commande fdisk -l), par exemple à chaque démarrage ou toutes les semaines. Le
       fichier image doit être stocké sur un autre système de fichiers que celui dont les données
       sont  extraites,  pour  s'assurer  que  ces  données  seront disponibles dans le cas où le
       système de fichiers serait endommagé.

       Pour économiser de l'espace disque, e2image crée l'image comme  un  fichier  creux  ou  au
       format  QCOW2.  De  ce  fait,  si  le  fichier doit être copié ailleurs, il doit être soit
       compressé préalablement, soit copié en utilisant l'option --sparse=always  de  la  version
       GNU de cp(1). Cela ne s'applique pas aux images QCOW2, qui ne sont pas creuses.

       La  taille  d'un  fichier  image  ext2  dépend  principalement  de la taille du système de
       fichiers et du nombre d'inœuds utilisés. Sur un système  typique  de  10 gigaoctets,  avec
       200 000 inœuds  utilisés  sur  1,2 millions  d'inœuds,  la  taille  du  fichier image sera
       d'environ 35 mégaoctets ; un  système  de  fichiers  de  4 gigaoctets  avec  15 000 inœuds
       utilisés  sur  550 000  donnera  un  fichier image de 3 mégaoctets. Les fichiers image ont
       tendance à pouvoir être compressés facilement ; une image  prenant  32 mégaoctets  sur  le
       disque pourra généralement être compressée en un fichier de 3 ou 4 mégaoctets.

       Si  fichier_image  vaut  -,  la  sortie  de e2image sera envoyée sur la sortie standard et
       pourra donc être redirigée vers un autre programme, comme gzip(1). Remarquez que ce  n'est
       actuellement  géré  que lors de la création d'une image brute en utilisant l'option -r car
       il est nécessaire de pouvoir accéder aléatoirement dans le fichier pour  créer  une  image
       normale ou une image QCOW2, ce qui n'est pas possible avec un enchaînement (pipe).

OPTIONS

       -a     Inclure  les  données de fichier dans le fichier image. Normalement, e2image inclut
              les métadonnées de système de fichiers, pas les données de fichier ordinaire. Cette
              option  produit  une image adaptée pour un clonage de système de fichiers entier ou
              pour des sauvegardes. Il est à remarquer que cette option fonctionne seulement avec
              les  formats  bruts  (-r)  ou  QCOW2  (-Q). En conjonction avec l’option -r, il est
              possible de cloner tous les blocs utilisés, et seulement ceux-ci, d’un  système  de
              fichiers vers un autre fichier de périphérique/image.

       -b superbloc
              Obtenir  l’image  d’une  partition avec le superbloc primaire cassé en utilisant le
              superbloc situé au numéro de bloc superbloc du système de  fichiers.  La  partition
              est copiée telle quelle, incluant le superbloc primaire cassé.

       -B taille_bloc
              Définir  la  taille  de  bloc  du système de fichiers en octet. Normalement, e2fsck
              recherchera le superbloc pour des tailles  de  bloc  différentes  dans  le  but  de
              déterminer  la  taille  appropriée  des  blocs.  Cette  recherche  peut mener à des
              résultats erronés dans certains cas. Cette  option  force  e2fsck  à  n'essayer  de
              localiser  le  superbloc  que pour une taille de bloc particulière. Si le superbloc
              reste introuvable, e2image quittera avec une erreur fatale.

       -c     Comparer chaque bloc à copier à partir de  la  source  périphérique  vers  le  bloc
              correspondant  dans  la  cible  fichier_image.  Si  les  deux sont déjà identiques,
              l’écriture sera ignorée. Cela est utile si le système de fichiers est en  cours  de
              clonage  vers  un périphérique de stockage de type flash (où les lectures sont très
              rapides et où il est souhaitable d’éviter des écritures non nécessaires pour éviter
              l’usure d’écriture sur le périphérique).

       -f     Outrepasser  l’exigence d’écriture seule pour le système de fichiers source lors de
              la sauvegarde du fichier image en utilisant les options -r et -Q.  Normalement,  si
              le  système de fichiers est en cours d’utilisation, le fichier image qui en résulte
              a beaucoup de chances de ne pas être utile. Dans certains  cas  où  le  système  de
              fichiers  est  utilisé  constamment,  cela  peut être préférable que pas d’image du
              tout.

       -I     Installer sur le périphérique les métadonnées enregistrées dans le  fichier  image.
              Elle  permet  de  restaurer  les  métadonnées  d'un  système  de  fichiers  sur  le
              périphérique en cas de nécessité.

       ATTENTION !!!! L'option -I ne devrait être utilisée que dans les cas désespérés où  toutes
       les  autres  alternatives  ont  échoué.  Si le système de fichiers a été modifié depuis la
       création du fichier image, des données seront perdues. En général, il est prudent de faire
       une  image de sauvegarde complète du système de fichiers, dans le cas où vous souhaiteriez
       essayer une autre méthode de récupération par la suite.

       -n     Faire que toutes les écritures d’image soient omises et, à la place,  afficher  les
              numéros de bloc qui seraient écrits.

       -o src_offset
              Indiquer  le décalage de l’image à lire à partir du début du périphérique source en
              octet. Consulter OFFSETS pour davantage de détails.

       -O tgt_offset
              Indiquer le décalage de l’image à écrire à partir du début du  fichier_image  cible
              en octet. Consulter OFFSETS pour davantage de détails.

       -p     Afficher la progression de la création du fichier image.

       -Q     Créer  un fichier image au format QCOW2 au lieu d’un fichier image ordinaire adapté
              pour une utilisation dans des images de machine virtuelle et pour  d’autres  outils
              pouvant  utiliser  le  format .qcow. Consulter FICHIERS IMAGE QCOW2 ci-dessous pour
              davantage de détails.

       -r     Créer un fichier image  brut  au  lieu  d’un  fichier  image  ordinaire.  Consulter
              FICHIERS IMAGE BRUTS pour davantage de détails.

       -s     Brouiller  les entrées de répertoire et remplir de zéros les portions non utilisées
              des blocs de  répertoires  dans  le  fichier  écrit  pour  éviter  de  révéler  des
              informations  sur  le  contenu  du  système  de fichiers. Toutefois, cela empêchera
              l’analyse de problèmes concernant les répertoires indexés par l’arbre de hachages.

FICHIERS IMAGE BRUTS

       L'option -r permet de créer un fichier image brut qui diffère d’un fichier image ordinaire
       de  deux  façons.  Premièrement,  les  métadonnées du système de fichiers sont placées aux
       mêmes positions relatives dans fichier_image que celles dans périphérique de  telle  sorte
       que  debugfs(8), dumpe2fs(8), e2fsck(8), losetup(8), etc., peuvent fonctionner directement
       sur le fichier image brut. Afin de minimiser l'espace disque utilisé par le fichier  image
       brut,  le  fichier  est  créé  comme  un  fichier creux. Faites attention lors des copies,
       compression ou décompression de ce fichier avec des outils qui ne sauraient pas créer  des
       fichiers  creux ;  le  fichier  prendrait  autant  de  place  que  le  système de fichiers
       lui-même ! Deuxièmement, le fichier image brut inclut également les blocs indirects ou les
       blocs de répertoires, ce que les fichiers images normaux n'ont pas.

       Les  images  brutes  sont  parfois  utilisées  pour  l'envoi  de  systèmes  de fichiers en
       accompagnement d'un rapport de bogue pour e2fsprogs.  Pour  cela,  il  est  recommandé  de
       procéder  de  la  façon  suivante (remplacez hda1 par le périphérique approprié pour votre
       système) :

         e2image -r /dev/hda1 - | bzip2 > hda1.e2i.bz2

       Cela n'enverra que les informations sur  les  métadonnées,  sans  les  blocs  de  données.
       Cependant les noms de fichiers dans les blocs des répertoires peuvent toujours révéler des
       informations sur le contenu du système de fichiers que l'auteur du rapport de  bogue  peut
       vouloir  garder  confidentielles.  Pour éviter ce problème, l'option -s peut être utilisée
       pour brouiller les noms de fichier dans l’image.

       Remarquez que cela fonctionnera également si vous remplacez /dev/hda1 par une autre  image
       disque brute, ou une image QCOW2 créée au préalable par e2image.

FICHIERS IMAGES QCOW2

       L'option -Q va créer un fichier image QCOW2 au lieu d'un fichier image normal ou brut. Une
       image QCOW2 contient autant d'informations qu'une image brute, mais contrairement à  cette
       dernière,  elle  n'est  pas  creuse.  L'image  QCOW2  minimise  l'espace disque utilisé en
       stockant les données dans un format spécial, en  tassant  les  paquets  de  données,  afin
       d'éviter les trous tout en minimisant la taille.

       Afin  d'envoyer  un  système  de fichiers au responsable en accompagnement d'un rapport de
       bogue pour e2fsprogs, veuillez procéder de  la  façon  suivante  (remplacez  hda1  par  le
       périphérique approprié pour votre système) :

            e2image -Q /dev/hda1 hda1.qcow2
            bzip2 -z hda1.qcow2

       Cela  n'enverra que les informations sur les métadonnées, sans les blocs de données. Comme
       décrit pour RAW IMAGE FILES, l’option -s peut être indiquée pour  brouiller  les  noms  de
       système de fichiers dans l’image.

       Remarquez  qu'une image QCOW2 créée par e2image est une image QCOW2 normale, qui peut donc
       être traitée par des outils pouvant manipuler le format  QCOW2,  tels  que  qemu-img,  par
       exemple.

       Vous pouvez convertir une image .qcow2 en une image brute avec :

            e2image -r hda1.qcow2 hda1.raw

       Il  peut  être  utile d'écrire une image QCOW2 contenant toutes les données sur un fichier
       image creux qui pourra être monté comme un  périphérique  boucle  (« loop »)  ou  sur  une
       partition de disque. Veuillez noter que cela peut ne pas fonctionner avec les images QCOW2
       créées avec un autre outil que e2image.

DÉCALAGES

       Normalement, un système de fichiers démarre au début  de  la  partition,  et  e2image  est
       exécuté  sur  la  partition.  Lorsqu'on  travaille  avec des fichiers images, il n'est pas
       possible d'utiliser de partition. Vous pouvez préciser le  décalage  à  partir  duquel  le
       système de fichiers commence directement avec l'option -o. De même, l'option -O précise le
       décalage qui devrait être laissé sur la destination avant d'écrire le système de fichiers.

       Par exemple, si vous avez une image dd sur un disque dur entier qui contient un système de
       fichiers  ext2  dans une partition qui commence à 1 Mo, vous pouvez cloner cette image sur
       un périphérique en mode bloc avec :

            e2image -aro 1048576 img /dev/sda1

       Ou vous pouvez cloner un système de fichiers  d’un  périphérique  en  mode  bloc  dans  un
       fichier image, en laissant le premier Mo disponible pour une table de partitions avec :

            e2image -arO 1048576 /dev/sda1 img

       Si  vous  précisez au moins un décalage et seulement un fichier, un mouvement in situ sera
       effectué, ce qui vous permet de déplacer le système de fichiers d'un décalage à l'autre.

AUTEUR

       e2image a été écrit par Theodore Ts'o (tytso@mit.edu).

DISPONIBILITÉ

       e2image    fait    partie    du    paquet    e2fsprogs    et    est     disponible     sur
       http://e2fsprogs.sourceforge.net.

VOIR AUSSI

       dumpe2fs(8), debugfs(8), e2fsck(8)

TRADUCTION

       La  traduction  française  de  cette  page  de  manuel  a  été  créée  par Gérard Delafond
       <gerard@delafond.org>,   Frédéric   Delanoy   <delanoy_f@yahoo.com>,    Thierry    Vignaud
       <tvignaud@mandriva.com>,  Sébastien  Blanchet, Emmanuel Araman <Emmanuel@araman.org>, Éric
       Piel <eric.piel@tremplin-utc.net>,  Nicolas  François  <nicolas.francois@centraliens.net>,
       Romain  Doumenc  <rd6137@gmail.com>,  David  Prévot <david@tilapin.org>, Cédric Boutillier
       <cedric.boutillier@gmail.com> et Jean-Paul Guillonneau <guillonneau.jeanpaul@free.fr>

       Cette traduction est une documentation libre ; veuillez vous reporter  à  la  GNU  General
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