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NOM
stat, fstat, lstat - Obtenir l'état d'un fichier (file status)
SYNOPSIS
#include <sys/types.h> #include <sys/stat.h> #include <unistd.h> int stat(const char *path, struct stat *buf); int fstat(int fd, struct stat *buf); int lstat(const char *path, struct stat *buf); Exigences de macros de test de fonctionnalités pour la glibc (consultez feature_test_macros(7)) : lstat() : _BSD_SOURCE || _XOPEN_SOURCE >= 500 || _XOPEN_SOURCE && _XOPEN_SOURCE_EXTENDED || /* Depuis la glibc 2.10 : */ _POSIX_C_SOURCE >= 200112L
DESCRIPTION
Ces fonctions renvoient des informations à propos du fichier indiqué. Vous n'avez besoin d'aucun droit d'accès au fichier pour obtenir les informations, mais vous devez — dans le cas de stat() et lstat() — avoir le droit de parcours de tous les répertoires mentionnés dans le chemin menant au fichier. stat() récupère l'état du fichier pointé par path et remplit le tampon buf. lstat() est identique à stat(), sauf que dans le cas où path est un lien symbolique, il donne l'état du lien lui-même plutôt que celui du fichier visé. fstat() est identique à stat(), sauf que le fichier dont l'état est donné est celui référencé par le descripteur de fichier fd. Les trois fonctions renvoient une structure stat contenant les champs suivants : struct stat { dev_t st_dev; /* Périphérique */ ino_t st_ino; /* Numéro d’inœud */ mode_t st_mode; /* Protection */ nlink_t st_nlink; /* Nombre de liens physiques */ uid_t st_uid; /* UID du propriétaire */ gid_t st_gid; /* GID du propriétaire */ dev_t st_rdev; /* Type de périphérique */ off_t st_size; /* Taille totale en octets */ blksize_t st_blksize; /* Taille de bloc pour E/S */ blkcnt_t st_blocks; /* Nombre de blocs de 512 o alloués */ /* Depuis Linux 2.6, le noyau permet une précision à la nanoseconde pour les champs temporels suivants. Pour plus de précisions avant Linux 2.6, consultez les NOTES. */ struct timespec st_atim; /* Heure dernier accès */ struct timespec st_mtim; /* Heure dernière modification */ struct timespec st_ctim; /* Heure dernier changement état */ #define st_atime st_atim.tv_sec /* Rétrocompatibilité */ #define st_mtime st_mtim.tv_sec #define st_ctime st_ctim.tv_sec }; Le champ st_dev décrit le périphérique sur lequel ce fichier réside. Les macros major(3) et minor(3) peuvent être utiles pour décomposer l'identifiant de périphérique de ce champ. Le champ st_rdev indique le périphérique que ce fichier (inœud) représente. Le champ st_size indique la taille du fichier (s'il s'agit d'un fichier ordinaire ou d'un lien symbolique) en octets. La taille d'un lien symbolique est la longueur de la chaîne représentant le chemin d'accès qu'il vise, sans le caractère NUL final. Le champ st_blocks indique le nombre de blocs de 512 octets alloués au fichier. Cette valeur peut être inférieure à st_size/512 si le fichier a des trous. Le champ st_blksize donne la taille de bloc « préférée » pour des entrées-sorties efficaces. Des écritures par blocs plus petits peuvent entraîner un cycle lecture/modification/réécriture inefficace. Tous les systèmes de fichiers de Linux n'implémentent pas tous les champs liés à la date. Certains systèmes de fichiers autorisent le montage de telle manière que les accès à des fichiers et/ou répertoires ne modifient pas le champ st_atime (voir les options noatime, nodiratime et relatime de mount(8) ainsi que les informations correspondante dans mount(2)). De plus, st_atime n'est pas mis à jour si un fichier est ouvert avec l'option O_NOATIME ; consultez open(2). Le champ st_atime est modifié par les accès au fichier, par exemple avec execve(2), mknod(2), pipe(2), utime(2) et read(2) (d'au moins un octet). D'autres routines, comme mmap(2), peuvent ou non mettre à jour ce champ st_atime. Le champ st_mtime est modifié par des changements sur le fichier lui-même, c'est-à-dire mknod(2), truncate(2), utime(2) et write(2) (d'au moins un octet). D'autre part, le champ st_mtime d'un répertoire est modifié lors de la création ou la suppression de fichiers en son sein. Le champ st_mtime n'est pas mis à jour lors de modification de propriétaire, groupe, mode ou nombre de liens physiques. Le champ st_ctime est modifié lors d'une écriture ou une modification de données concernant l'inœud (propriétaire, groupe, mode, etc.). Les macros POSIX suivantes sont fournies pour vérifier le type de fichier (dans le champ st_mode) : S_ISREG(m) un fichier ordinaire ? S_ISDIR(m) un répertoire ? S_ISCHR(m) un périphérique caractère ? S_ISBLK(m) un périphérique bloc ? S_ISFIFO(m) FIFO (tube nommé) ? S_ISLNK(m) un lien symbolique ? (Pas dans POSIX.1-1996). S_ISSOCK(m) une socket ? (Pas dans POSIX.1-1996). Les attributs suivants correspondent au champ st_mode : S_IFMT 0170000 masque du type de fichier S_IFSOCK 0140000 socket S_IFLNK 0120000 lien symbolique S_IFREG 0100000 fichier ordinaire S_IFBLK 0060000 périphérique bloc S_IFDIR 0040000 répertoire S_IFCHR 0020000 périphérique caractère S_IFIFO 0010000 fifo S_ISUID 0004000 bit Set-UID S_ISGID 0002000 bit Set-Gid (voir ci‐dessous) S_ISVTX 0001000 bit « sticky » (voir ci‐dessous) S_IRWXU 00700 lecture/écriture/exécution du propriétaire S_IRUSR 00400 le propriétaire a le droit de lecture S_IWUSR 00200 le propriétaire a le droit d'écriture S_IXUSR 00100 le propriétaire a le droit d'exécution S_IRWXG 00070 lecture/écriture/exécution du groupe S_IRGRP 00040 le groupe a le droit de lecture S_IWGRP 00020 le groupe a le droit d'écriture S_IXGRP 00010 le groupe a le droit d'exécution S_IRWXO 00007 lecture/écriture/exécution des autres S_IROTH 00004 les autres ont le droit de lecture S_IWOTH 00002 les autres ont le droit d'écriture S_IXOTH 00001 les autres ont le droit d'exécution Le bit Set-GID (S_ISGID) a plusieurs utilisations particulières : pour un répertoire, il indique que la sémantique BSD doit être appliquée en son sein, c'est-à-dire que les fichiers qui y sont créés héritent leur GID du répertoire et non pas du GID effectif du processus créateur, et les sous-répertoires auront automatiquement le bit S_ISGID actif. Pour les fichiers qui n'ont pas d'autorisation d'exécution pour le groupe (S_IXGRP non actif), ce bit indique qu'un verrouillage strict est en vigueur sur ce fichier. Le bit « sticky » (S_ISVTX) sur un répertoire indique que les fichiers qui s'y trouvent ne peuvent être renommés ou effacés que par leur propriétaire, par le propriétaire du répertoire ou par un processus privilégié.
VALEUR RENVOYÉE
S'il réussit, cet appel système renvoie 0. S'il échoue, il renvoie -1 et remplit errno en conséquence.
ERREURS
EACCES La permission de parcours est refusée pour un des répertoires contenu dans le chemin path. (Consultez aussi path_resolution(7).) EBADF fd est un mauvais descripteur. EFAULT Un pointeur se trouve en dehors de l'espace d'adressage. ELOOP Trop de liens symboliques rencontrés dans le chemin d'accès. ENAMETOOLONG path est trop long. ENOENT Un composant du chemin path n'existe pas, ou path est une chaîne vide. ENOMEM Pas assez de mémoire (mémoire noyau). ENOTDIR Un élément du préfixe du chemin path n'est pas un répertoire. EOVERFLOW path ou fd se réfèrent à un fichier dont la taille, l'inœud ou le nombre de blocs ne peut pas être représenté respectivement avec le type off_t, ino_t ou blkcnt_t. Cela peut arriver par exemple quand une application compilée sans l'option -D_FILE_OFFSET_BITS=64 sur une plate-forme 32 bits appelle stat() pour un fichier dont la taille est supérieure à (1<<31)-1 octets.
CONFORMITÉ
Ces appels système sont conformes à SVr4, BSD 4.3, POSIX.1-2001. D'après POSIX.1-2001, lstat() sur un lien symbolique ne doit renvoyer des informations valables que dans le champ st_size et pour le composant de type de fichier du champ st_mode de la structure stat. POSIX.-2008 renforce la spécification, obligeant lstat() à renvoyer des informations valables dans tous les champs à part les bits de droit de st_mode. L'utilisation des champs st_blocks et st_blksize risque d'être moins portable (ils ont été introduits dans BSD. Leur interprétation change suivant les systèmes, voire sur un même système s'il y a des montages NFS). Si vous avez besoin de connaître la définition des types blkcnt_t ou blksize_t de <sys/stat.h>, alors définissez _XOPEN_SOURCE avec une valeur supérieure ou égale à 500 (avant d'inclure tout en‐tête). POSIX.1-1990 ne décrivait pas les constantes S_IFMT, S_IFSOCK, S_IFLNK, S_IFREG, S_IFBLK, S_IFDIR, S_IFCHR, S_IFIFO, S_ISVTX, mais réclamait d'utiliser les macros S_ISDIR(), etc. Les constantes S_IF*() sont présentes dans POSIX.1-2011 et versions suivantes. Les macros S_ISLNK() et S_ISSOCK() ne se trouvent pas dans POSIX.1-1996 mais sont présentes dans POSIX.1-2001. La première vient de SVID 4, la seconde de SUSv2. UNIX V7 (et les systèmes suivants) propose S_IREAD, S_IWRITE, S_IEXEC, là où POSIX préfère leurs synonymes S_IRUSR, S_IWUSR, S_IXUSR. Autres systèmes Voici quelques valeurs qui ont été (ou sont) utilisées sur d'autres systèmes hex nom ls octal description f000 S_IFMT 170000 masque du type de fichier 0000 000000 inœud hors-service (SCO) ; type inconnu (BSD) ; SVID-v2 et XPG2 ont 0 et 0100000 pour « fichier ordinaire » 1000 S_IFIFO p| 010000 fifo (tube nommé) 2000 S_IFCHR c 020000 fichier spécial caractère (V7) 3000 S_IFMPC 030000 fichier spécial caractère multiplexé (V7) 4000 S_IFDIR d/ 040000 répertoire (V7) 5000 S_IFNAM 050000 fichier spécial nommé XENIX avec deux sous-types distingués par st_rdev valant 1 ou 2 0001 S_INSEM s 000001 sous-type sémaphore de IFNAM XENIX 0002 S_INSHD m 000002 sous-type données partagées de IFNAM XENIX 6000 S_IFBLK b 060000 fichier spécial bloc (V7) 7000 S_IFMPB 070000 fichier spécial bloc multiplexé (V7) 8000 S_IFREG - 100000 fichier normal (V7) 9000 S_IFCMP 110000 compressé VxFS 9000 S_IFNWK n 110000 fichier spécial réseau (HP-UX) a000 S_IFLNK l@ 120000 lien symbolique (BSD) b000 S_IFSHAD 130000 inœud shadow Solaris pour l'ACL (invisible depuis l'espace utilisateur) c000 S_IFSOCK s= 140000 socket (BSD ; aussi "S_IFSOC" sur VxFS) d000 S_IFDOOR D> 150000 Solaris door e000 S_IFWHT w% 160000 correcteur BSD (inutilisé pour les inœuds) 0200 S_ISVTX 001000 « sticky bit » : garder en mémoire après exécution (V7) réservé (SVID-v2) non répertoires : ne pas placer ce fichier en cache (SunOS) répertoires : attribut de restrictions d'effacement (SVID-v4.2) 0400 S_ISGID 002000 définir le GID à l'exécution (V7) pour les répertoires : sémantique BSD pour la propagation du GID 0400 S_ENFMT 002000 verrouillage strict System V (partagé avec S_ISGID) 0800 S_ISUID 004000 définir l'UID à l'exécution (V7) 0800 S_CDF 004000 le répertoire est un fichier dépendant du contexte (HP-UX) Une commande sticky est apparue dans la version 32V d'AT&T UNIX.
NOTES
Sous Linux, lstat() ne provoque généralement pas d'action de l'« automonteur », tandis que stat() le fera (mais consultez fstatat(2)). Pour la plupart des fichiers sous /proc, stat() ne renvoie pas la taille du fichier dans le champ st_size. La valeur 0 est placée dans ce champ. Champs temporels Les anciens noyaux et les anciennes normes ne permettaient pas d’utiliser des champs temporels en nanoseconde. À la place, trois champs temporels — st_atime, st_mtime et st_ctime — étaient utilisés pour time_t qui enregistraient des horodatages avec une précision à la seconde. Depuis le noyau 2.5.48, la structure stat permet une résolution d'une nanoseconde pour les trois champs temporels. Les composants en nanoseconde de chaque horodatage sont disponibles en utilisant des noms de la forme st_atim.tv_nsec si une des macros de test de fonctionnalités _BSD_SOURCE ou _SVID_SOURCE est définie. Les horodatages en nanoseconde sont maintenant définis, depuis POSIX.1-2008 et, à partir de la version 2.12, la glibc expose aussi ces noms de composant en nanoseconde si _POSIX_C_SOURCE est définie avec une valeur supérieure ou égale à 200809L ou si _XOPEN_SOURCE est définie avec une valeur supérieure ou égale à 700. Si aucune de ces macros ne sont définies, alors les valeurs en nanosecondes sont exposées avec des noms de la forme st_atimensec. Les horodatages en nanoseconde sont permis sur les systèmes de fichiers XFS, JFS, Btrfs et ext4 (depuis Linux 2.6.23). Les horodatages en nanoseconde ne sont pas permis sur les systèmes de fichiers ext2, ext3, and Resierfs. Sur les systèmes de fichiers qui ne permettent pas les résolutions inférieures à la seconde, ces champs en nanoseconde prennent la valeur 0. Interface noyau sous-jacente Avec le temps, l'augmentation de la taille de la structure stat a conduit à 3 versions successives de stat() : sys_stat() (entrée __NR_oldstat), sys_newstat() (entrée __NR_stat) et sys_stat64() (nouveauté du noyau 2.4 ; entrée __NR_stat64). La fonction stat() fournie par la glibc cache ces détails aux applications, en appelant la version la plus récente de l'appel système fournie par le noyau et en réorganisant si nécessaire les informations renvoyées pour les anciens binaires. La même remarque s'applique à fstat() et lstat().
EXEMPLE
Le programme suivant appelle stat() et affiche certains champs sélectionnés dans la structure stat renvoyée. #include <sys/types.h> #include <sys/stat.h> #include <time.h> #include <stdio.h> #include <stdlib.h> int main(int argc, char *argv[]) { struct stat sb; if (argc != 2) { fprintf(stderr, "Usage: %s <pathname>\n", argv[0]); exit(EXIT_FAILURE); } if (stat(argv[1], &sb) == -1) { perror("stat"); exit(EXIT_FAILURE); } printf("Type de fichier : "); switch (sb.st_mode & S_IFMT) { case S_IFBLK: printf("périphérique bloc\n"); break; case S_IFCHR: printf("périphérique caractère\n"); break; case S_IFDIR: printf("répertoire\n"); break; case S_IFIFO: printf("FIFO/tube\n"); break; case S_IFLNK: printf("lien symbolique\n"); break; case S_IFREG: printf("fichier ordinaire\n"); break; case S_IFSOCK: printf("socket\n"); break; default: printf("inconnu ?\n"); break; } printf("Numéro d'inœud : %ld\n", (long) sb.st_ino); printf("Mode : %lo (octal)\n", (unsigned long) sb.st_mode); printf("Nombre de liens : %ld\n", (long) sb.st_nlink); printf("Propriétaires : UID=%ld GID=%ld\n", (long) sb.st_uid, (long) sb.st_gid); printf("Taille de bloc d'E/S : %ld octets\n", (long) sb.st_blksize); printf("Taille du fichier : %lld octets\n", (long long) sb.st_size); printf("Blocs alloués : %lld\n", (long long) sb.st_blocks); printf("Dernier changement d'état : %s", ctime(&sb.st_ctime)); printf("Dernier accès au fichier : %s", ctime(&sb.st_atime)); printf("Dernière modification du fichier : %s", ctime(&sb.st_mtime)); exit(EXIT_SUCCESS); }
VOIR AUSSI
access(2), chmod(2), chown(2), fstatat(2), readlink(2), utime(2), capabilities(7), symlink(7)
COLOPHON
Cette page fait partie de la publication 3.57 du projet man-pages Linux. Une description du projet et des instructions pour signaler des anomalies peuvent être trouvées à l'adresse http://www.kernel.org/doc/man-pages/.
TRADUCTION
Depuis 2010, cette traduction est maintenue à l'aide de l'outil po4a <http://po4a.alioth.debian.org/> par l'équipe de traduction francophone au sein du projet perkamon <http://perkamon.alioth.debian.org/>. Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> (1996-2003), Alain Portal <http://manpagesfr.free.fr/> (2003-2006). Julien Cristau et l'équipe francophone de traduction de Debian (2006-2009). Veuillez signaler toute erreur de traduction en écrivant à <debian-l10n-french@lists.debian.org> ou par un rapport de bogue sur le paquet manpages-fr. Vous pouvez toujours avoir accès à la version anglaise de ce document en utilisant la commande « man -L C <section> <page_de_man> ».